Qocha

E spiègle, Qocha mène une vie paisible dans son petit village, jusqu’au jour où son père reçoit un quipu annonçant qu’elle a été choisie pour devenir la nouvelle Vierge du Soleil. Bien accueillie par ses consœurs, la fillette semble se plaire dans son nouvel environnement. Mais, un jour, elle remarque qu’elle est suivie partout par un inconnu à l’allure inquiétante. Peu après, le grand-prêtre annonce en public que le Dieu-Montagne réclame la vie de Qocha. L’enfant n’a pas le temps d’assimiler l’information qu’elle est enlevée par celui qui l’espionnait. D’abord récalcitrante, elle comprend vite qu’il s’agit d’un allié bien décidé à la sauver et à dévoiler la vérité cachée derrière le sacrifice prévu…

Lommsek (La ligne zéro) livre ici son deuxième récit complet, une aventure qui se transforme en quête identitaire au fil des pages. Plantant son décor quelque part en Amérique du Sud, il évoque de façon assez juste certains aspects, parfois cruels, des cultures précolombiennes et les utilise comme fond de son histoire, soulignant les failles du système et de ces croyances lorsqu’elles sont mises au service d’un manipulateur. Cependant, si cet aspect est plutôt bien rendu et intéressant, le scénario peine à réellement enthousiasmer. En effet, après un premier tiers satisfaisant qui présente l’attachante héroïne et annonce les péripéties à venir, le reste de l’album s’avère plus décevant. Car les nombreuses tribulations conduisent Lommsek à ne faire qu’effleurer les thèmes abordés et à simplifier un peu trop les événements. La narration teintée de naïveté s’en ressent et semble quelque peu hachée, passant d’un rebondissement à l’autre sans vraiment approfondir les choses, comme si tout coulait de source. Graphiquement, le lecteur découvre un trait rond et expressif, dont la dynamique est servie par un découpage clair et aéré, tandis que la mise en couleurs confère relief et chaleur aux protagonistes.

Un album qui vaut peut-être un coup d’œil, mais sur lequel le lecteur ne s’attardera guère.