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The grocery 1. Tome 1

24/11/2011 11620 visiteurs 7.0/10 (3 notes)

I l débarque dans la banlieue pourrie où son père a ouvert « The Grocery ». Il est de retour d’Irak dans une soute chargée de cercueils de soldats morts au combat. Il a survécu à la chaise électrique et revient aux affaires. Trois personnages différents dont la présentation pourrait aussi être : il est jeune et ne connait encore rien à la vie - ça va venir -, il est jeune et a été broyé par la vie - il ne s’en est toujours pas remis -, il est jeune et il est étonnant qu’il soit toujours en vie - chose qu’il ne respecte pas vraiment… Le tout se déroule dans la riante périphérie de Baltimore où le trafic de stupéfiants fonctionne à plein régime, où la courbe du taux de morts violentes va, dès les premières pages de l’album, connaître une envolée vers les cieux.

Le décor est planté dans un de ces quartiers US sans véritable centre, faits de constructions au revêtement cradingue dont il est toujours difficile de définir s’il s’agit d’immeubles ou de pavillons estampillés « home sweet home », de rues qui craignent et de terrains vagues qui ne craignent pas moins. Pour que rien ne manque, il y a aussi un bowling ! Dans cet univers fort terre à terre, les protagonistes, s’ils ont des corps aux caractéristiques humanoïdes, ont des tailles variant du simple au double, et des têtes aux formes des plus indéterminées et variées. Cela permet au dessinateur, Guillaume Singelin, de jouer des disproportions, tout en rappelant qu’un teigneux, même petit, reste un teigneux ! Le trait est assez nerveux, et offre des faciès et une gestuelle forts expressifs. Le tout, porté par une mise en couleurs qui s’adapte aux ambiances, voire y contribue, se révèle assez bordélique dans le sens positif du terme : c’est-à-dire truffé de détails, avec son lot de bonnes trouvailles. Il en va notamment ainsi des quelques interludes à longueurs variable qui sont proposés tout au long de l’ouvrage.

Un peu fouillis dans un premier temps, et notamment encombré par l’enivrante envie d’en faire trop - quand le bon mot ou la bonne séquence, volontairement outranciers, empiètent sur l’efficacité de la narration -, le récit peine à démarrer. Une fois ce cap passé, les éléments trouvent plus naturellement leur place, et le caractère aussi excessif que provocateur des événements et des dialogues passe mieux, parce qu’ils se mettent alors au service de ce qui est raconté. Dès lors, le potentiel de la série dont c’est là le premier tome apparaît plus clairement, laissant espérer une suite aux petits oignons. Le gamin prend de l’assurance, le vétéran de la guerre d’Irak n’est toujours que l’ombre de lui-même et le caïd sur le retour n’a pas lésiné sur les moyens pour rétablir son autorité le secteur qu'il juge sien. « The time has come ! » (Cypress Hill), cela afin de se mettre dans la tonalité des auteurs qui usent de paroles empruntées aux grands de ce monde, « Fuck you motherfucka » (Public enemy) par exemple, quand ils ne font pas citer la Bible à l’un de leurs tueurs psychopathes qui affectionne cette pratique de la sentence prémonitoire !

Ite missa est ! En lisant ce qui précède, vous savez si vous êtes taillé pour supporter cette sulfureuse came made in Ankama production.

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

The grocery
1. Tome 1

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Note: 4.3/5 (61 votes)

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L'avis des visiteurs

    Pep Le 04/08/2012 à 11:30:38

    J'ai adoré ce premier tome de The Grocery!
    Je met 10/10 : de l'humour, de la morale, de la politique, de la nostalgie, et brin d'amour.... Il y'a tout dans cet album, servi par un dessin exceptionnel qui m'a rappelé The Border dans Doggybags.

    j'attends déjà avec impatience le deuxième tome!!!

    Pep!

    Boshu Le 03/11/2011 à 15:01:43

    Nouveauté du label 619, The Grocery nous plonge dans les quartiers populaires de Baltimore.

    On y suit la vie du jeune fils de l'épicier qui s'adapte vite (trop vite) aux codes de son nouveau quartier, le retour d'un vétéran d'Irak déboussolé par la crise économique, l'arrivée d'un ex taulard qui s'impose rapidement comme le nouveau caïd de la zone.

    Critique sociale et urbaine, on pense fortement à la série télé The Wire devant certaines scènes.

    Les pages se lisent vites, le récit est drôle, violent.

    Le dessin est fort, on oublie rapidement les têtes déformées qui restituent sans difficultés caractères et humeurs des personnages.

    On attend la suite maintenant...