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onica n'est plus, elle ne sera plus jamais là. Pour Baltus, cette perte est insupportable. De son chagrin naît un étrange pouvoir, il se met à voir des choses, ou plutôt à voir au-delà de la réalité. Apeuré par ces visions, il quitte la Hollande pour s'isoler sur une petite île italienne. Vingt ans se passent dans le calme et la méditation. Malgré une âme qu'il pensait enfin en paix, les questions d'une journaliste vont bouleverser cet équilibre plus fragile que prévu.
Dans ce premier volume des Échos Invisibles, Tony Sandoval (Doomboy, Gris) sème les pièces d'une histoire à la fois intime et fantastique. Baltus, un jeune photographe, vient de perdre sa bien-aimée. Dans sa douleur, il se remémore leur rencontre et les quelques mois passés ensemble. Cette description est racontée avec beaucoup de pudeur et ce qu'il faut de colère. L'apparition de son « don » s'intègre parfaitement avec la situation de détresse endurée par le héros. Pour peu, cette nouvelle diposition passerait comme de simples hallucinations nées de son état psychologique. Malgré le hiatus des vingt-ans d'exil du protagoniste principal, la narration reste parfaitement maîtrisée. Le scénariste gère très bien son cheminement dramatique et construit, petit à petit, un suspens là où le lecteur ne l'attend peut-être pas. Il manque néanmoins un peu de substance à ce scénario. Excepté pour son désarroi, Baltus est un total inconnu, sans passé, ni ressources apparentes (de quoi vit-il pendant son éloignement ?). À force de suggérer et de jouer sur la sensibilité à tout prix, le récit de Sandoval s'avère un peu trop éthéré.
Le trait tout en légèreté de Grazia La Padula (précipitez-vous sur Le jardin d'hiver !) semble avoir été fait pour cette chronique décalée. Sous le couvert d'une mise en scène faussement simple, la dessinatrice propose une construction graphique subtile faite de changements de cadrage infimes mais suffisants pour faire ressortir l'émotion au moment voulu. Les personnages, aux têtes disproportionnées et aux traits taillés à la hache, respirent une humanité certaine.
Encore un peu vague sur ses intentions, il reste aux Échos invisibles un deuxième tome pour totalement convaincre. Un duo d'auteurs à découvrir.
J'ai bien aimé ce diptyque qui parle de la douleur d'un homme à avoir perdu un être très cher à savoir son amoureuse Monica. Baltus va alors développer le pouvoir de voir dans l'avenir bien malgré lui. Cette expérience mystérieuse le conduira à New-York dans le second tome et près de 20 ans après. Il fera de nouvelles rencontres qui lui donneront la force d'affronter ses démons, mais à quel prix ?
C'est un récit plein d'émotion et qui baigne dans une certaine ambiance mélancolique. J'ai apprécié le fait de pouvoir m'identifier parfaitement à ce jeune photographe qui vit alors une grave douleur intime. L'apparition de son don s'explique par la tragédie. J'ai bien aimé également le trait simple et souple de la dessinatrice. Cela s'inscrit dans une certaine poésie de l'âme. Cette bd est fort réussie. Simplement, il faut lire les deux tomes pour comprendre le cheminement.
J’ai découvert les Echos invisibles en feuilletant les pages au magasin. Et je suis tombée sous les charmes des dessins. Je les trouve tous simplement magnifiques ! En lisant j’ai été submergé par l’univers sombre de Baltus et par sa psychologie complexe. Le travail du scénariste et de l’illustratrice a créé une histoire complexe qui questionne. Néanmoins j’ai trouvé qu’en nous noyant dans une telle sensibilité le récit se révèle assez platonique.
Ma chronique de blog : https://labouquinerieimaginaire.wordpress.com/2017/08/07/les-echos-invisibles-tomes-12