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oujours en Birmanie (voir Elle), Jonathan croise succinctement Atsuko, une touriste japonaise. Cette dernière tente de retrouver les lieux que ses grands-parents ont habités pendant l'occupation nippone de la Seconde Guerre Mondiale. Peu après, ayant trouvé, par hasard, des documents cruciaux pour cette quête, Jonathan décide de s'envoler pour le Japon afin d'aider cette charmante demoiselle.
Après un album introspectif, Cosey offre à son héros fétiche une aventure plus mouvementée. Un sentiment de déjà vu plane sur ce tome 15. Au-delà du style immédiatement reconnaissable, l'auteur donne l'impression de se plagier lui-même. L'immense majorité des situations (Atsuko reprenant le rôle de Kate, un Jonathan qui plaque tout pour lui venir en aide, une histoire d'amour contrariée à travers le temps, etc.) semble sortir tout droit d'un album de la bibliographie du scénariste. Autant il est plaisant de retrouver la patte de l'artiste, autant, dans le cas présent, la réalisation, certes soignée, paraît forcée. Paradoxalement, différents éléments du récit, comme les traces de l'occupation japonaise de la Birmanie et l'originale utilisation du côté sauvage du Japon, sont des plus pertinents.
La grande abondance des textes récitatifs – même si on trouve de nombreux haïkus – assomme quelque peu le rythme. C'est dommage, car graphiquement, le dessinateur est fidèle à sa réputation de maître de la mise en page. Le final, très alpestre, réjouira sans aucun doute tous les admirateurs du créateur d'À la recherche de Peter Pan. Le résultat est évidemment très beau, même si, comme pour le scénario, Cosey semble s'être contenté d'appliquer des recettes déjà éprouvées précédemment.
Atsuko, malgré de nombreuses qualités, ne parvient pas à convaincre.
A noter : en marge de cette nouveauté, Le Lombard propose Une autobiographie imaginaire en BD, album qui reprend les suppléments présentés également dans les intégrales de Jonathan publiées en 2009 et 2010.
Certes le scénario est conventionnel et déjà vu dans la propre bibliographie de la série. Les hasards sont bien trop heureux. La découverte du premier carnet qui déclenche la quête est tout à fait improbable. L'incroyable possibilité de Jonathan à aller de pays en pays pour une simple intuition est proprement extraordinaire alors que celui-ci est sans le sou.
Il n'empêche, ça fonctionne pour moi. Et la nostalgie est certainement l'énergie qui me porte à être si heureux dans cette lecture. D'abord parce que les grands espaces sont là, oxygénant l'histoire, avec ce "Blanc Cosey" toujours aussi magnifique. Ensuite , il y a ce périple humain ou Jonathan n'est toujours qu'un témoin privilégié d'une histoire d'amour maudite. Les personnages sont attachants, troublés et troublant. Ils construisent à eux seuls l'intensité de l'histoire.
Certes, "Atsuko" est un récit confortable pour un lecteur absolument adorateur de la série. Mais c'est comme ça. Je suis un lecteur de la première génération de cette magnifique série.
Pour moi le meilleur Jonathan depuis qu'il a repris la série. Et je conseille vivement l'édition spéciale en grand format, agrémentée de croquis et dotée d'une superbe couverture pour à peine quelques euros de plus. Pour le reste, tout comme Hugui. Le tome 16 "Celle qui Fuit" sort le 6 septembre, avis aux amateurs.
Ça y est, Jonathan bouge, on ne sait pas pourquoi ni vers où, mais il se retrouve au Japon pour apporter un carnet à une copine entraperçue en Birmanie. Bref, tout est improbable dans ce nouveau Jonathan, et pourtant je me suis encore laissé prendre, probablement parce qu'on rêve tous d'être capable de traverser le monde pour retrouver le sourire d'une fille croisée par hasard.
C'est vrai qu'on retrouve les thèmes cher à Cosey, que les dessins n'évoluent pas beaucoup et que ses montagnes se retrouvent identiques dans tous ses albums, mais c'est toujours efficace avec moi, j'ai passé un excellent moment de lecture, avec un petit pincement au cœur à la fin comme d’habitude.
Alors oui, un petit Jonathan de derrière les fagots tous les deux ou trois ans, je reste client, je le retrouve avec plaisir, car cela reste un style original dans la production bédéphile, le (bon) sentiment qui triomphe de l'action !