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ne dizaine d'individus se retrouvent enfermés dans une espèce de prison. Ces individus lambdas, provenant d'un peu partout sur la planète, ont subitement été enlevés à leurs proches, même leurs geôliers ignorent les tenants et les aboutissants de cette situation. Sans aucune explication, ils sont observés, scrutés et interrogés sans relâche, jour après jour.
Après les exiguës capsules spatiales dans Le complexe du chimpanzé, le duo Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio rentre sur terre et, pas de chance pour les claustrophobes, il est également question de confinement dans Le protocole Pélican ! Comme c'est souvent le cas, ce premier tome sert avant tout d'introduction à ce thriller d'anticipation. Tout en respectant les poncifs du genre (une organisation secrète supranationale, un laboratoire secret, des scientifiques proches d'une découverte qui changera le monde et des pauvres innocents transformés en cobayes), le scénariste réussit à séduire le lecteur par un savant dosage entre zones d'ombre et de lumière. Les personnages, des prisonniers aux savants en passant par les gardiens, nagent dans le même bain, la tension, très bien rendue par des scènes chocs, est des plus tangibles.
Graphiquement, la technique « rotoscopique » (utilisation de photographies pour la création du dessin) utilisée par J.-M. Ponzio fonctionne à merveille pour cet album. Si le rendu particulier des personnages se fait remarquer dans les premières pages, il se fait oublier très rapidement et donne aux visages une profondeur des plus appréciables. Les émotions sont parfaitement retranscrites. La mise en page, tirée au cordeau, joue également un rôle décisif dans le rendu de l'atmosphère étouffante du récit.
Sans chercher midi à quatorze heures, Le protocole Pélican offre un bon moment de BD façon pop-corn.
Le complexe du chimpanzé, précédente série de l'auteur, ne m'avait pas totalement convaincu alors qu'il y avait une excellente idée de départ. C'est un peu la même chose avec cette nouvelle série. Très récemment, un film du génial Christopher Nolan, à savoir Inception, partait du même principe à savoir l'impact d'une idée sur les individus. La psychologie sera donc de mise dans ce thriller où mystère et ambiance coexistent pour le plus grand plaisir du lecteur.
Pour autant, malgré la galerie des personnages, on va surtout se concentrer sur le numéro 4. On multiplie les rebondissements et les pistes dans le second tome comme pour mieux nous prendre à rebours. J'aime incontestablement le ton réaliste de cette histoire mais il manque quelque chose dans la mise en scène pour que cela soit vraiment satisfaisant.
Là où Bec réussit, j'ai l'impression que Marazano semble échouer pour le même type d'histoire basée sur un mystère qui ne sera révélé qu'à la fin. J'ai l'impression de tourner en rond car cela progresse trop lentement. On attendra la suite pour se faire une idée définitive. Espérons que cela sera compréhensible...
Il s'agit ni plus ni moins que de l'adaptation en BD d'une véritable expérience : http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Stanford
Il y a une un film aussi : the experiment.
espérons que la fin sortira des sentiers battues.
Des individus que rien ne relie sont enlevés pour être ensuite séquestrés. Ils vont servir de cobayes pour des expériences psychologiques.
On ne sait rien du but recherché en dehors du fait que cela paraît fondamental et que le tout est fait au profit d'une mystérieuse organisation secrète internationale peu scrupuleuse.
Pas très original me direz-vous. Mais l'intérêt provient du traitement de l'affaire. Tout d'abord, les cobayes qui ignorent complètement pourquoi ils sont là, n'ont à priori aucun aspect particulier justifiant leur enlèvement. Ensuite, même s'ils bénéficient évidemment de plus de liberté, les scientifiques et les gardiens sont également confinés dans un lieu clos et doivent fonctionner avec des règles très précises, au point où l'on finit par se demander si les personnes enlevées sont les seuls cobayes.
La tension est savamment distillée dans ce huis-clos qui finit sur un joli cliffhanger.
Le dessin m'a, dans un premier temps, relativement dérouté au point d'hésiter à acheter l'album pendant plusieurs semaines. Il est d'un style très photographique et assez figé. Dans les premières pages, on a parfois l'impression que les personnages sont rajoutés sur le décor (comme pour les décalcomanies). Mais cet effet s'estompe dès que l'on rentre dans le huis-clos où le trait s'avère alors plutôt efficace, en particulier au niveau des visages.
Ce premier tome est solide, intrigant, le suspens entier, la suite méritera d'être découverte.
Belle entrée en matière pour cette histoire qui vous tient en haleine de bout en bout.
11 personnes sans aucun rapport apparent entre elles sont enfermées dans une sorte de prison et subissent interrogatoire sur interrogatoire dans le but de déterminer leur profil psychologique.
L'ambiance de ce huit clos est tout à la fois pesante et passionnante.
L'ensemble est très bien illustré.
Vivement le tome 2.
8/10.