A
près Renaud avec Une BD d'enfer, c'est au tour de Jean-Jacques Goldman de voir quelques unes de ses chansons interprétées par divers auteurs de bandes dessinées.
Et quoi de plus naturel alors que de demander à Zep d'en faire la couverture et une très amusante mise en bouche puisqu'il avait déjà collaboré avec le chanteur pour illustrer son dernier disque, Chansons pour les pieds.
Ensuite, comme dans tout ouvrage collectif, il y a du bon et du moins bon, mais l'ensemble est de bonne facture. On retiendra particulièrement les interprétations de Jean-Claude Götting avec une magnifique mise en image de Sache que je tout en non dit, d'Isabelle Dethan avec Tout était dit ou encore de la famille Jouvray avec Je commence demain. Manu Larcenet, sur Filles faciles, ose une surprenante interprétation, une "simple" suite de portrait de femmes, qui s'avère forte et touchante. Par contre, d'autres déçoivent comme Léturgie qui nous propose une vision de Là-bas particulièrement décevante, vide d'émotion, ou encore Ted Benoît qui, sur Rouge, manque cruellement d'imagination.
En définitive, il s'agit d'un bien bel ouvrage qui ravira les amateurs de Jean-Jacques Goldman. Notons tout de même qu'il serait dommage d'essayer d'apprécier chaque chanson dessinée sans bien la connaître pour la fredonner dans sa tête pendant la lecture.
Jean-Jacques Goldman fait partie de mes chanteurs préférés. C'était la grande star des années 80. Il a lancé sur nos ondes une grande chanteuse québécoise dans les années 90 qui est devenu depuis une véritable star planétaire. Lui a toujours voulu rester un peu dans l'ombre. J'aime beaucoup ce côté humble du personnage. Depuis, il ne fait plus trop parler de lui. Sa musique est marquée par les sonorités des fameuses années 80. Ce sont des chansons qu'on ne peut oublier : ''Là-bas'' ou encore "La vie par procuration" ...
Comme il l'indique dans la préface, son rapport avec la bande dessinée était inexistant. Après avoir composé des chansons pour nos pieds, il intitule l'album chanson pour nos yeux en guise de clins d'oeil. La plupart de ses grands standards sont repris par des artistes de renom : Zep, Cosey, Larcenet, Vatine, Dethan... Les Editions petit avait fait de ce marché une espèce de monopole. Delcourt voit les choses plus grand. Le format est beaucoup plus classe et met véritablement les dessins en valeur.
Comme dans tout collectif, il y a du bon et du mauvais. L'ensemble reste assez satisfaisant. J'ai été pour une fois un peu déçu par la prestation de Larcenet qui nous avait habitués à plus d'inventivité. Je trouve que c'est un bel hommage qui est rendu à ce chanteur hors du commun.