A
près les odieux Méchants cochons découverts en février dernier, Andy Riley retraverse la cour de la ferme pour retrouver ses chers clapiers, agrandis au passage (format plus ample). Les lapins suicidaires sont de retour pour un troisième recueil de leurs exploits morbides ! Toujours plus imaginatifs dans la façon d'atteindre leur but - en finir avec leur existence - ils demeurent aussi stoïques que déterminés en attendant leur dernière heure. Le plus souvent en un seul dessin, la messe, en forme de requiem ne comptant qu'une note, est dite. Là, plusieurs modalités donnent une dimension d'interactivité au lecteur pour lui laisser imaginer ce que l'auteur n'a pas dessiné : soit il découvre le résultat final et reconstitue la case d'avant, soit il est placé comme un témoin qui arriverait trop tard pour empêcher le geste fatal et il se résout à composer la case suivante. Ce qu'il est plaisant d'imaginer également, c'est le processus hypothétique de conception d'Andy Riley, faisant feu de toute observation, détournant des situations du quotidien ou des scènes connues extraites d’œuvres connues, pour les transformer en hachoirs à lapin. Drôle de bonhomme.
Mille fois plus efficace que l'immense majorité des gags en une planche qui s'essoufflent déjà avant d'avoir atteint la moitié de la page et qui laissent trop deviner leur chute, Le coup du lapin se renouvelle avec bonheur en s'affranchissant des étapes intermédiaires. Pour les amateurs retardataires, l'intégrale est programmée dans un coffret pour le 20 octobre prochain.
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