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Sparte 1. Ne jamais demander grâce

12/09/2011 9458 visiteurs 4.0/10 (2 notes)

A u IIe siècle avant notre ère, Sparte vit sous le joug du roi Nabis. Pour mener ses desseins à bien, ce tyran n’hésite pas à se débarrasser de tous ceux qui contestent son autorité. Parmi eux, Agésilas, un jeune rebelle, fait figure de héros insaisissable et de représentant de l’idéal spartiate. Nabis recrute donc le meilleur chasseur de primes de la ville, Diodore, pour le localiser et le tuer. Peu intéressé par la politique, cet hilote n’en détient pas moins un secret important qu’il essaie farouchement de préserver. Dans le même temps, les membres de la ligue achéenne, ennemis de Sparte, observent les mouvements de la cité guerrière et de son souverain…

Source d’inspiration en littérature comme au cinéma, l’Antiquité est également présente dans le 9ème art. Si l’Égypte et Rome ne manquent pas d’inspirer nombre d’auteurs, la Grèce n’est pas en reste, en particulier Athènes. Cependant, ce n’est pas la ville de Périclès et du Parthénon que Patrick Weber et Christophe Simon ont choisi de mettre en scène, mais bien sa rivale, Sparte. Connue pour son éducation stricte et sans concession, ainsi que pour son système social très hiérarchisé, la cité lacédémonienne, aussi fascinante soit-elle, n’a jusqu’à alors guère connu les honneurs de la bande dessinée, en dehors de l’excellent 300 de Franck Miller ou encore d’un épisode d’Alix (Le dernier spartiate). Légitimement et au regard de la réputation de Lacédémone, l’attente du lecteur était donc aussi grande que sa soif de découverte.

En la matière, il faut bien reconnaître à Patrick Weber un souci de réalité historique bien mené et une mise en perspective assez réussie de l’époque évoquée. Certes, il ne s’agit pas de la période glorieuse de Sparte, puisque c’est, au contraire, un moment de déliquescence qui est privilégié pour mieux faire ressortir l’étoffe (exceptionnelle) des héros ; toutefois, la description de la société lacédémonienne est conforme à ce qu’en disent les historiens. De même, la figure de Nabis correspond plutôt bien à l’image d’usurpateur et de traître en puissance véhiculée par les auteurs antiques. Néanmoins, ces points positifs ne suffisent pas à faire oublier l’absence de surprise d’un scénario très classique, plusieurs éléments se révélant cousus de fil blanc, tandis que d’autres pâtissent d’un manque d’enjeu. Cela tient peut-être à la manière dont le récit se déroule. En effet, la narration est plate, les dialogues dépourvus d’inspiration et l’ensemble manque singulièrement de souffle épique. La faute à un sens de la dramaturgie défaillant et souvent proche de la mièvrerie. Quel dommage ! Les différents protagonistes possèdent pourtant suffisamment d’atouts – par leurs origines, leurs aspirations, leurs secrets, leurs visées – pour conférer plus d’épaisseur à l’intrigue qui, en soi, n’a rien de désagréable.

Au dessin, Christophe Simon s’affranchit suffisamment du style Jacques Martin pour apposer sa propre marque. Malgré un encrage un peu trop marqué, son trait réaliste s’approprie bien l’époque du récit et ose quelques cadrages plus audacieux ainsi qu’une plus grande expressivité. Il est évident que le dessinateur se sent à l’aise dans cet univers antique. Cependant, si, globalement, ses personnages sont bien campés et ses décors réussis – sa statuaire notemment -, certaines erreurs de proportions ou de perspective viennent déparer. Par ailleurs, alors que les scènes de flash-back sont restituées en sépia ce qui permet de les identifier immédiatement, la colorisation s’avère légèrement fade.

En dépit d’un sujet intéressant, ce premier tome de Sparte déçoit par son intrigue parfois trop prévisible. Néanmoins, la lecture en est plaisante et quelques éléments peuvent laisser espérer une suite plus emballante.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
4.0

Informations sur l'album

Sparte
1. Ne jamais demander grâce

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L'avis des visiteurs

    PHP Le 04/07/2021 à 14:52:59

    Dessin correct, bonne connaissance de l'époque. Reste que le scénario est invraisemblable. Alors que les BD historiques sont parmi mes favorites, je n'ai même pas eu envie de lire le 3ème tome. Sparte mérite mieux.

    Erik67 Le 21/11/2020 à 15:03:46

    Sparte nous est contée alors qu'elle ne semble plus que l'ombre d'elle-même en ce début de 2ème siècle avant Jésus Christ. Sur fond de dissidence et d'alliance avec l'ennemi, on découvre une civilisation guerrière plutôt fascinante. Cela rappelle bien entendu l'oeuvre de Miller à savoir 300.

    J'aime cette ambiance des gladiateurs. Je dois dire qu'ici, on va un peu plus loin que dans les oeuvres classiques du genre antique. Il y a un réel souci d'authenticité avec un dessin assez soigné. La lecture s'est révélée assez agréable avec une mise en scène fluide et on a envie de connaître la suite. On sait d'ores et déjà que cela va se terminer en tragédie grecque !

    Le second tome n'est pas parvenu à égaler le premier. La mise en page est toujours aussi attrayante avec de beaux personnages bien dessinés même si certains se ressemblent de trop ce qui prête à la confusion. L'intrigue déçoit un peu car elle parait trop prévisible. Cela n'est guère palpitant. La lecture demeure néanmoins assez plaisante. Il y avait du potentiel mais pas assez bien exploité.

    damien monnier Le 27/12/2011 à 08:20:36

    " es ce que tu aimes les films de gladiateurs?" Voilà je crois une phrase culte qui résume finalement assez bien ce que m'inspire cet album. Le dessin est correct et l'intrigue sans grande surprise. L’intérêt majeur de cet album tient plus des corps souvent nus des hommes de sparte et encore ces derniers ne sont pas tous forcément très attirants.

    Un moment de lecture assez fade au final,avant d'acheter le tome 2 un bon feuilletage légèrement détaillé sera nécessaire.



    fraisedesbois Le 06/09/2011 à 10:06:27

    magnifique ! bien dans l'esprit spartiate des '300', de très beaux dessins, une belle histoire. un incontournable