23 mai 1992, Giovanni Falcone, sa femme et trois policiers, perdent la vie lors d'un violent attentat à la bombe. Pendant près de quinze ans, ce magistrat s'était attaqué à la Mafia sicilienne, réussissant finalement à faire condamner ses principaux chefs. Aujourd'hui encore, il continue à être révéré par les habitants de Palerme comme l'homme qui leur a montré comment garder la tête haute face aux criminels et à la corruption.
Après Brancaccio dans lequel il racontait le quotidien d'un quartier de Palerme sous le joug du crime organisé, Claudio Stassi replonge dans le sombre univers de la « Cosa ». L'auteur a choisi la forme de la leçon de choses pour narrer la vie du juge Falcone. Le narrateur raconte à son fils d'une dizaine d'années l’infatigable lutte qu'avait engagé ce courageux personnage. Si le fond du sujet est admirablement traité, la forme, volontairement très didactique, confère à cet ouvrage une atmosphère scolaire un peu rébarbative. Passé outre cet aspect, le lecteur sera, sans aucun doute, séduit par la volonté et le dévouement que Stassi porte à cette cause et à sa ville, Palerme.
Après deux ouvrages traités au lavis, le dessinateur propose une jolie leçon d'aquarelle. En plus de cette très belle mise en couleurs, la réalisation générale est des plus remarquables. La mise en scène, sobre mais précise, colle parfaitement au récit. Le scénariste joue, avec astuce, sur la forme des cases pour souligner les différents moments de cette biographie. La lisibilité n'en est que plus grande.
C'est pour ça que je m'appelle Giovanni, dans son rôle de « livre pour se souvenir », est tout à fait réussi.
Le thème de cette bd est de nous présenter la vie du juge Giovanni Falcone qui a porté un sérieux coup à la mafia sicilienne dans les années 80 et 90. Malheureusement pour lui, la Cosa Nostra a dynamité avec 600 kilos d'explosifs une autoroute pour avoir sa peau. J'ai encore ce souvenir d'un homme intègre qui a payé de sa vie son combat contre le monstre. Cependant, j'ignorais tout ce qu'il avait enduré durant ces années de lutte et les sacrifices qu'il avait accomplis pour protéger les proches.
J'ai bien aimé la façon d'aborder cette bd d'un père qui explique avec des mots simples le fonctionnement de cette organisation criminelle et de ses codes si particulier. Le père s'est rendu compte que son fils est victime d'un racket à l'école. Il va créer une sorte de prise de conscience auprès de son fils car il est nécessaire de lutter contre toute forme d'injustice.
Le film sur le parrain de Francis Ford Coppola avait magnifié l'image de la mafia avec sa générosité pour le petit peuple et son ombre protectrice. On sait bien ce qu'il en est dans la réalité. L'auteur ne mâche pas ses mots pour dénoncer cela. Il présente une version très manichéenne qui peut parfois agacer. Cependant, je respecte ce parti pris.
Encore de nos jours, être un rapporteur ou une balance est très mal vu. On préfère protéger les malfrats qui ont une bonne image même au cinéma. Cela incite nos jeunes à entrer dans ce système pernicieux. Je trouve qu'il fallait du courage pour dénoncer cela. Quant à moi, j'ai toujours été du côté de la loi et de la répression la plus féroce par rapport à toutes formes de criminalité. Le silence et la désinformation sont les armes du monstre. Cependant, si l'économie se portait bien et qu'il y avait moins d'inégalités, sans doute on vivrait dans un monde meilleur.
Giovanni Falcone est pour moi un héros de notre temps qui a dit non à la mafia. Il n'a pas été aidé par les politiques et a suscité beaucoup de jalousie. Cependant, il a gagné son combat même s'il l'a chèrement payé. Le message de cet ouvrage est plus que louable. 4 étoiles et c'est un minimum.
Un roman graphique qui cible les adolescents et raconte le fameux combat du juge Giovanni contre la mafia Italienne. L'histoire est émouvante et le scénario bien mené. Un beau message de courage, d'espoir, et de justice.