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Tônoharu 1. Tônoharu

25/07/2011 5023 visiteurs 8.0/10 (1 note)

D an, un Américain de 25 ans, vient passer un séjour d’une année renouvelable au Japon comme professeur assistant dans un collège de la ville de Tônoharu. L’enthousiasme avec lequel il est reçu par son prédécesseur tranche avec l’accueil empreint de réserves qu’il fait à celui qui lui succède. Le récit débute par cette mise en perspective qui fait d’emblée tomber le préjugé selon lequel les différences entre les civilisations peuvent constituer un mur infranchissable, alors qu’il ne s’agit que de perception et de capacité à s’adapter.

Littéralement perdu à son arrivée, il erre maladroitement dans des cases hantées par un vert de gris dépressif aux lignes et angles parfaits qui semblent l’emprisonner dans sa solitude, cela qu’il soit seul ou avec quelqu’un. Certes, la barrière de la langue et le formalisme de la société japonaise ne facilitent pas les choses, mais dire que Dan fait des efforts pour bousculer le cours des choses serait un bien grand mot. Il se contente de ne pas déranger et d’aller là où l’on veut bien l’amener. Il s’accroche aux branches factices qui semblent pouvoir le rapprocher de quelque chose qu’il connaît, à savoir la communauté d’expatriés. Il est le témoin résigné des travers de ces derniers. Ses contacts avec les Japonais se cantonnent au strict minimum : ses collègues. En ce sens, sa relation qui n’en est pas une avec une professeure d’anglais du collège est aussi tristounette que pathétique.

C’est lors de sa présentation aux élèves des classes dans lesquelles il est appelé à intervenir que Dan est confronté à sa propension à subir son quotidien ; celle-là même qui était la sienne de l’autre côté de l’Océan Pacifique. Une fois qu’il a évoqué les siens et le chat de sa sœur, le tout en moins d’une minute, il s’aperçoit qu’il a fait le tour de la question et en arrive au constat suivant : son temps libre est consacré à regarder la télé et à dormir - vaste programme ! Il n’est pourtant pas un « no life », et encore moins un « geek », cependant, ce comportement le pose comme spectateur passif de son existence, et donc, en observateur neutre de son passage au pays du soleil levant.

Lars Martinson a réalisé là une bande dessinée à la croisée des chemins entre Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb, pour la mise en scène d’un choc des civilisations à échelle humaine, L’homme sans talent de Yoshiharu Tsuge, parce qu’austère et d’une lenteur contemplative toute asiatique, et De mal en pis d’Alex Robinson, parce que truffé de dérision et de problèmes métaphysiques comme les Occidentaux aiment à en exposer. Cet aspect introspectif est mené avec grand art, car il repose uniquement sur le jeu des dialogues et du dessin. Aucun texte explicatif ne vient accompagner la narration, si l’on excepte celui introductif de Claude Leblanc (rédacteur en chef de Courrier international) sur la difficulté d’appréhender le Japon, et celui de l’auteur, placé à la fin de l’ouvrage, qui apporte un éclairage sur sa démarche - Tônoharu n’a pas grand-chose d’autobiographique - et les choix techniques qui ont accompagné la réalisation de ce livre.

Tônoharu offre de découvrir le Japon par le prisme d’un américain qui peine à définir ce qui l’a mené en ces terres éloignées, et qui semble dépité de constater que ce dépaysement n’a, en fin de compte, que peu d’impact sur son existence. La possible vertu de ce voyage pour Dan ? Une confrontation avec lui-même. C’est une piste possible pour le second tome du diptyque.

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Tônoharu
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