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alais d’Apadana, Florida Keys, 1955. La cambrioleuse surnommée Shadow s’infiltre dans la luxueuse demeure du magnat de la presse Cyrus Ceram afin d’y dérober une mystérieuse relique perse. La même nuit, le fils adoptif du propriétaire des lieux disparaît alors que deux femmes sont retrouvées assassinées dans leurs piscines. Un inspecteur de police et un détective privé sont chargés d’enquêter sur cette étrange affaire de meurtres, tout en essayant de retrouver l’objet précieux dérobé par cette jolie voleuse, toute de noir vêtue.
Cette histoire qui fleure bon le polar d’antan se déroule dans les beaux quartiers de Floride, là où argent et glamour vont de pair. Situant son récit dans les années 50, Miceal O'Griafa déroule une intrigue très classique, mais qui finit par accrocher au fil des pages. Malgré une mise en place quelque peu hésitante et confuse, les différentes pistes finissent par se rejoindre une fois le passé commun des protagonistes divulgué. Sans sortir des sentiers battus, l’histoire trouve lentement son rythme et le lecteur prend alors vite goût à ce baiser de l’orchidée.
Derrière une couverture particulièrement réussie, David Charrier restitue parfaitement l’ambiance policière d’après-guerre et propose un style séduisant qui colle à merveille au classicisme du scénario. S’il faut regretter quelques ressemblances au niveau des personnages, la colorisation donne cependant beaucoup de caractère au récit.
Au fur et à mesure que le mystère s’épaissit, cette première partie de diptyque donne résolument envie de connaître la suite !
Quel peut être le dénominateur commun entre une mystérieuse voleuse de statuettes perses, deux homicides fleuris et un riche milliardaire de Florida Keys ? De primes abords rien ! Sauf peut-être 3 orphelins que le destin semble vouloir réunir de nouveau …
Voici un bel album qui sait vous plonger progressivement dans un univers calqué sur ce que les grands polars hollywoodiens d’après guerre ont fait de mieux. Tout est là : d’exquis cadavres, des jeunes femmes très… glamour(s), des (ex)flics ambigus et un rien cyniques, un milliardaire mégalomane, un fils adoptif visiblement mal dans sa peau et … des protagonistes indiciblement liés ! Avec une telle matière, Micael O’Griafa a su concocter un scénario solide avec une intrigue peut-être convenue (pour ne par dire classique) mais terriblement efficace et taillée au millimètre près …
L’album doit également beaucoup au dessin de David Charrier mais au-delà d’un graphisme sobre et stylisé, c’est la mise en couleur qu’il convient de souligner et qui vous plonge dans cette ambiance particulière qui fait le charme de l’album.
Reste à attendre patiemment la suite de ce diptyque…