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slapion 2 est menacée par les « grands » qui font des recherches sur les phénomènes étranges qui surviennent régulièrement dans la région. Toutes les mesures sont prises par Renaud pour garantir la sécurité des Petits-Hommes, mêmes les plus extrêmes. En effet, un projet secret est mené depuis dix ans qui pourrait bien être le dernier salut des habitants des grottes.
Voilà, c’est fini. L’aventure prend fin plus de quarante ans après avoir débutée dans Spirou. Souvent qualifié d’ersatz de Franquin, le travail de Seron a rarement été jugé à sa juste valeur. Ce 44e et dernier tome, en fait le 50e album par le jeu des différents éditeurs, clôt une série entamée sur le même thème : l’exode. Celui-ci est maintenant définitif. Seron se sert de cette ellipse pour dire adieux à ses personnages et à ses lecteurs. La boucle est bouclée. Si l’auteur s’est fortement inspiré du créateur de Gaston, notamment graphiquement, il a réussi, souvent aidé par des collègues, à créer un univers original avec ses codes spécifiques et ses contraintes associées. Pour tenter de ne pas se répéter, les explorations de mondes parallèles ont été nécessaires avec de belles réussites (Les ronces du samouraï, Le triangle du diable, les prisonniers du temps, etc.) et certaines aventures plus incongrues (La planète Ranxerox, Les 6 clones, etc.).Si la qualité n’a pas toujours été au rendez-vous, la recherche du renouvellement a été perpétuelle et est à porter au crédit du "desnariste".
L’élément fantastique fondateur d’Eslapion permet quelques pirouettes qui font le charme des Petits Hommes et qui ravissent les jeunes générations depuis des décennies. Eslapion 3 présente un florilège de gags, plus ou moins drôles, liés à la réduction de taille et autres inventions de professeur Hondegger, dont les victimes sont les militaires, cible privilégiée de l’auteur, qui deviennent des bidasses incapables de faire face à une si petite menace. Mais cette parodie de Max Pecas, édulcorée des inutiles et vulgaires seins nus de rigueur du cinéaste, n’est que l’arbre qui cache la forêt destinée à meubler et à justifier la nécessité du grand départ. Le ton reste sobre mais une certaine tristesse n’est pas absente. Le lecteur n’est plus associé à l’aventure par la mise en abîme habituelle des interpellations de l’auteur, signe supplémentaire de la rupture définitive et d’un retour aux sources. Les Petits-Hommes et leurs véhicules extraordinaires sont autant de jouets qu’enfants nous aurions aimé posséder. Séron a réalisé le tour de force de nous y faire croire un instant en jouant sur notre imaginaire pour nous faire rêver.
Après un passage chez Soleil pour des recueils d’histoires courtes inédites, l’édition de l’ultime aventure chez Clair de Lune est une belle image pour écrire le mot fin qui ne sera peut-être pas le dernier, puisqu’un hors-série est déjà annoncé pour 2012 avec Louis aux commandes. Il suffit d’oublier les quelques albums dispensables pour ne garder à l’esprit que la substantifique moelle du souvenir et Les Petits Hommes rentreront enfin dans le panthéon des séries dites "classiques".
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