D
e nombreuses civilisations marquent le passage à l'âge adulte par des rites d'initiation, des cérémonies, des défis voire des épreuves. Le monde moderne occidental a perdu toutes ces habitudes et l'adolescent ne sait plus comment devenir adulte. Peut-être est-ce en commençant par réparer ses blessures d'enfance ? Harold a 19 ans, il vit à Paris pour ses études et passe quelques vacances chez sa grand-mère en Bretagne. Cela fait longtemps qu'il n'a pas vu son père, parti du foyer lorsqu'il était petit pour en reconstruire un autre. Durant les quelques jours passés sur les terres de son enfance, Harold va apprendre pourquoi son père est parti, qui est son demi-frère, comment sa grand-mère vit seule avec ses souvenirs et comment faire l'amour à une femme. Sont-ce là les joies et les souffrances qui font de lui un adulte ?
Le graphisme mis en place par les auteurs évoque des albums pour la jeunesse : un trait simple, des contours épais, un décor épuré, des couleurs en aplats, etc. La légèreté des dialogues et des instants de vie de l'adolescent se baladant avec son chat sur l'épaule appuient cette impression enfantine. Pourtant, la lecture de certaines scènes et l’appréhension du sujet en général contrastent avec cette sensation. Cette contradiction entre le visuel et le fond du récit aurait pu être un parti pris intéressant si l'histoire en elle-même relevait la planéité de l'ensemble. Ce n'est malheureusement pas le cas. Le récit est plaisant et se laisse lire sans effort, mais se révèle sans grand intérêt non plus. Laurel et Elric semblent hésiter entre un monde enchanté où tout est beau et un présent, réel, plus dur et pas très rose. Sans doute pour mieux illustrer cette rupture qui consiste à devenir adulte et à perdre, au passage, ses illusions. L'idée est présente, la manière n'y est pas.
Marche ou rêve aurait pu se dérouler comme un songe, une longue métaphore. Pourtant, le récit sonne plutôt creux et s'avère sans relief, malgré un titre intéressant et une mise en couleurs bien choisie.
L'histoire m'a beaucoup plû et m'a beaucoup touché.
J'ai bien aimé la présence de Pelotte (le chat noir) dans l'album.
Certaines planches m'ont étonné car je m'y attendais vraiment pas...
Très bon album.