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etit Père Noël a fort à faire pour surveiller tous ses turbulents petits protégés (Yéyé le yéti, Plumeau le pingouin, les diablutins et autre lapin). Pourtant, chez lui, rien ne se perd. Pas même un cadeau commandé par un petit garçon en 1944. Il est tant d’aller lui remettre, non ?
Expert en répliques qui font mouche (la série Lapinot), Lewis Trondheim aime aussi relever le défi des histoires sans texte. Dans cet exercice de style, il a étonné et séduit un public adulte avec Mister O (Delcourt), La mouche (Le Seuil et adapté en dessin animé) et Non, non, non avant de le dérouter avec Bleu (ces deux derniers titres à l’Association).
Pour un public plus jeune, la série des Petit père Noël est un enchantement et a tout pour séduire les enfants quel que soit leur âge. Un rythme échevelé, des personnages attachants, une bonne dose de situations amusantes (gag ne convient pas tant elles sont bien intégrées à l’histoire) et finalement une ou deux « morales » qui sont tout sauf sentencieuses (c’eut été, il est vrai, un comble dans une histoire sans parole !).
Le dessin de Thierry Robin convient admirablement à ce style : vif et fluide, frais et imaginatif. Lorsque c’est nécessaire, il sait s’affranchir du format « gaufrier » multipliant les cases de petite taille (idéal pour donner ce sens du mouvement proche de l’animation) et nous offre quelques pleines pages qu’on a envie d’encadrer pour la chambre du petit dernier. Hormis celle du tome 1, très réussie, les couvertures constituent le seul point faible graphique de la série.
Les amateurs de références s’amuseront quant à eux du profil du vieil homme à houppette blonde, Monsieur T, et de ses sbires type armoires à glaces MIB qui semblent revenus d’une pige sur le tournage du Lilo et Stitch de Disney.
Mais l’essentiel n’est pas là. Petit Père Noël c’est idéal pour les bambins qui veulent entrer dans le monde de la bande dessinée. Et une bonne piqûre de rappel pour ceux qui y croient encore. A la bande dessinée.
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