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ans un monde où le soleil s’éteint lentement, Yama et Miklos tentent de rassembler les quatre épées de verre qui devraient mettre fin au dérèglement climatique. Devenue une guerrière redoutable suite à l’apprentissage de l’art du combat que lui a délivré Miklos, Yama se sent fin prête à affronter Orland, le mercenaire à l’origine de la destruction de son village. Pour ce faire, la jeune femme et ses compagnons se rendent à la mégapole de Karelane, où Orland est devenu chef de la milice. Coincés dans les faubourg marécageux de la cité, au milieu d’une population de misérables venus chercher refuge aux abords de la ville, ils tentent de pénétrer à l’intérieur de la forteresse.
Avec Ilango, le duo 100% féminin, composé de Sylviane Corgiat (Lune d’ombre et Elias le maudit) au scénario et de Laura Zuccheri au dessin, poursuit cette saga qui puise dans les classiques du genre héroïc-fantasy. Les éléments qui composent la quête vengeresse de cette jeune héroïne, seule à pouvoir sauver le monde de l’apocalypse, sont certes assez convenus, mais les péripéties de cette fille au caractère bien trempé sont intéressantes à suivre et le contexte pré-apocalyptique du récit est parfaitement exploité.
Alors que des flashbacks réguliers pimentaient encore le tome précédent, ce deuxième volet se veut plus linéaire et prend tout son temps pour faire découvrir la ville de Keralane et lier les destins de Yama et Ilango. Proposant un monde toujours aussi cohérent, une intrigue tout à fait maîtrisée, des personnages très attachants et un bestiaire animalier digne des Mondes d’Aldébaran de Léo, le récit demeure captivant et est à nouveau pourvu d’une dernière vignette surprenante, qui offre des possibilités de développement intéressantes à l'intrigue.
Au niveau du graphisme, le travail de Laura Zuccheri demeure remarquable, surtout qu’elle signe ici sa première saga. Ce séjour dans la cité de Keralane permet également à l’artiste italienne de proposer des architectures fourmillantes de détails et de superbes vues de ce décor plus urbain, entouré de terres régulièrement inondées.
Bref, un traitement graphique somptueux et un scénario qui s’accompagne certes d’un sentiment de déjà-vu, mais qui séduit néanmoins de la première à la dernière page.
Du même niveau que le premier, ce deuxième tome nous offre une intrigue bien balancée et avec des dessins toujours autant soignés. Non avares en rebondissements, les autrices ont le talent d'ammener intelligeament les situations clés du récit.
Aussi bien du point de vue graphique que scénaristique, c'est un vrai plaisir de lecture.
Après un premier tome solide, qui posait bien les bases et les personnages mais ne garantissait pas encore que l'on échapperait à la souvent trop classique "quête", ce deuxième opus confirme tout le talent des auteurs.
L'histoire est vraiment bien racontée et si quête il va devoir avoir (il faudra bien les trouver ces 3 autres épées que diable), son déroulement devrait s'avérer plutôt original (à cette dernière page...). Les personnages sont toujours aussi bien travaillés, on en découvre de nouveaux, bref ce deuxième tome bonifie le récit.
Le dessin reste tout simplement superbe, avec des visages expressifs, des décors précis mais les cases donnent toujours un aspect léger, aéré; pas sûr d'être très clair mais je trouve vraiment le dessin de Mme Zuccheri original et agréable. La couleur n'est pas en reste; je la trouve même belle.
Cette série mérite vraiment que l'on s'y arrête.
Deuxième tome à la hauteur du premier notamment au niveau d'excellents dessins qui permettent de construire un monde dans la même veine que ceux de Léo ou de Bourgeon. L'intrigue reste classique avec le désir de vengeance et la lutte des faibles contre les forts avec la touche de surnaturel qui va bien, mais elle est très solidement construite et accroche bien le lecteur.
Donc même si cela exploite une veine déjà vue, la qualité des dessins et de la construction de l'histoire en fait un très bon produit. Manque juste un petit poil de supplément d'âme et de complexité chez nos héros un peu trop prévisibles.
Vivement la suite.
Déterminé à retrouver un certain malfrat nommé Orland, arrive à Karelane un petit groupe, constitué d’un homme réfléchi et fine lame, d’une jeune fille impulsive et dotée d’une étrange épée, et de deux minuscules et bavards gnomes des bois.
Mais la situation de la cité dans laquelle ils commencent leurs recherches n’est pas des plus calmes: construite sur un éperon rocheux, faisant donc partie des rares endroits épargnés par le cataclysme qui a englouti sous les eaux une grande partie du continent, Karelane est devenu l’ultime refuge pour toutes les populations sinistrées ; tout juste tolérées par le Pouvoir qui voit dans leur détresse une occasion inespérée de s’enrichir et dans leur nombre une réserve inépuisable de main d’œuvre corvéable à merci pour construire une digue gigantesque de protection, ces multitudes s’entassent ainsi dans les marais insalubres qui ceignent la splendide cité et respectent craintivement l’ordre que le chef de l’armée, un nouveau venu désigné par un Pouvoir inquiet, fait régner d’une main de fer…sans tout à fait réussir à empêcher des actes isolés de rébellion et de sabotage qui secouent de plus en plus régulièrement Karelane et ses chantiers.
Révolte qui gronde, tension exacerbée et vigilance redoublée des armées de la Cité pour étouffer dans l’œuf toute velléité de soulèvement, épée magique pas très discrète qui pétrifie en glace les ennemis qu’elle transperce : rapidement, et malgré eux, nos héros qui voulaient mener une discrète enquête se retrouvent à découvert et doivent affronter, avec une aide inattendue, des situations de plus en plus critiques…
Cette bd que j’ai découvert par le plus grand des hasards est une belle réussite.
Le dessin fait un peu penser au « style Aldébaran » mais semble en être une version plus raffinée, et alors que le « style Aldébaran » se caractérise par une certaine « rigidité simple » qui s’applique à tous les éléments du dessin (animaux aux formes élémentaires et plutôt raides, visages inexpressifs ou avec une outrance sans nuance), le trait de ce tome des épées de verre se caractérise au contraire par une « finesse souple » : les animaux ont un rendu réaliste, vivant et original qui pourrait faire croire que le dessinateur n’a fait que recopier des spécimens existant réellement (cf la superbe bête de l’enfant Ilango, avec sa tête plate, ses belles moustaches, l’alliance heureuse du noir et du bleu, ou encore le bestiaire que l’on peut apercevoir sur la rampe d’accès à la porte de la Cité quand les gens tentent de fuir la montée des eaux en se réfugiant dans l’enceinte),
les corps et visages ne sont pas pétrifiés et on les « sent » vivre en dépit, parfois d’un hiératisme discret non dénué de charme,
les actions sont dessinées de manière à rendre parfaitement compte du mouvement, de la dynamique qui les animent (file des travailleurs se rendant sur le chantier, chute du bloc, fuite dans les catacombes…)
Mais c’est surtout les dessins fouillés et précis des paysages qui retiennent l’attention et font de cette BD un vrai plaisir pour les yeux :
- Les dessins d’architecture sont ainsi remarquable et l’on s’arrête facilement à contempler les nombreuses cases, comme:
celles sur la cité de Karelane (comme la première case de la p 1, ou à la p .8..), ville des hauteurs aux formes parfois surprenantes, aux verticalités à la blancheur étincelante, aux murs décorés de mascarons illustrant un riche bestiaire grimaçant et fantastique que le dessinateur prend la peine de dessiner avec détails dans les recoins et les plans les plus reculés de la perspective, aux catacombes obscures ornées de beaux reliefs, au dédale de voies, de terrasses à la Horologiom; les effets de plongée et de contre-plongée portent ces dessins ,déjà extraordinaires, à la perfection. (cf particulièrement la première case de l’album, ou la case avec la vue depuis le sommet de la rampe menant au palais).
celles sur le barrage-digue enfin, avec ses chutes d’eaux parfaitement bien « rendues », et ses murs massifs.
celles sur les appartements intérieurs…
- Le dessin de certains éléments est un autre point fort de ce tome : les armures aztéco-samouraïes (pièces d’armures et masques) surprenantes, sont magnifiques, enfin, les « arbres vivants oracles» sont d’une étrangeté saisissante et impressionnent autant le lecteur que le pauvre travailleur forcé qui passe devant eux. Pour peu d’arriver à s’immerger avec succès dans cette BD, ce passage des « arbres vivants » fait vraiment, à mon sens, vivre cette expérience de l’étrangeté radicale et effrayante que l’on peut ressentir dans la réalité en se confrontant soudainement, dans les voyages ou dans les musées, aux statues inquiétantes de civilisations perdues.
Le dessin, très bon en dépit de quelques légères imperfections tout de même (une épée magique excessivement grande, un peu trop à la manière des jeux de rôles, un rendu des pierres de la cité peu convaincant faisant penser à de trop minuscules morceaux de carrelage ou carreaux de mosaïque comparé au gigantisme de la Cité, paysages urbains parfois un peu trop au cordeau faisant sentir l’usage de la règle, dessins de la Cité trop « vides » de vie à mon goût, ne faisant pas assez « sentir » la foule, la multitude grouillante sans cesse en activité, de jour comme de nuit qu’il y a dans toute grande ville, comme ce que le dessinateur de Légendes des contrées oubliées a réussi à rendre avec le passage se déroulant dans la ville gigantesque au tout début des aventures des nains et de leur guide), sert enfin un scénario très bien élaboré.
Personnages et caractères nombreux et sans manichéisme, dialogues bien ciselés pour certains (oracles des arbres), allant toujours au but sans détours et lyrisme pénibles, actions qui s’enchaînent et s’entrecroisent sans difficulté et à la grande surprise du lecteur, péripéties surprenantes… : le scénario ne souffre d’aucun défaut majeur, et à la réflexion, peut-être devrais-je dire « ne souffre d’aucun défaut », car je n’arrive pas à trouver un seul détail qui pourrait venir nuancer l’impression positive qu’il m’a laissé.
En conséquence, une BD très agréable à ne pas rater, donc j’attends la suite avec plaisir.
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Comme le premier tôme, excellent ! Certes on n'avance pas énormément sur l'intrigue principale mais on avance quand même. On peut imaginer plusieurs albums à venir pour aller au bout de l'intrigue ! (On n'en sera pas au stade des innombrables albums de la série XIII j'espère quand même lol). Je suis comme pour "yama" étonné de la finesse des détails des décors, de la diversité des angles de vue de la ville et des personnages ! Non vraiment il y a du boulot, c'est certain ! Bravo.