C
entre de la France, 1929. Plus de dix ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre et les années folles battent leur plein. Pour Jules, Marcel et les autres pensionnaires du lycée agricole, elles ne sont pas très follichonnes, mais néanmoins bien remplies. Il y a évidemment le travail et l’apprentissage, mais, surtout, il y a les copains, l’aventure et la fille du comte ! Le tout est d’éviter de se faire pincer par le surgé, si on veut éviter de se faire coller.
Actualité chargée pour Wilfrid Lupano qui, après le second volume de L’honneur des Tzarom et les débuts explosifs de L’homme qui n’aimait pas les armes à feu, entame une nouvelle série avec Les enfants terribles. Sur fond classique de chronique adolescente fleurant bon la Guerre des boutons, il y développe tout un petit univers très sympathique. Le scénariste se sert très intelligemment du climat particulier de l’entre-deux-guerres. Malgré la décennie écoulée, les cicatrices de la guerre sont encore bien présentes ; les élèves sont, pour la majorité d’entre-eux, des pupilles de la nation et l’effrayant surveillant – La Goule – est là pour le rappeler. Les années 20, c’est également l’époque de grands changements sociaux, les suffragettes font parler d’elles, tandis que, dans le monde de l’art, Picasso et ses confrères révolutionnent, à nouveau, notre façon de percevoir ce qui nous entoure. Toutes ces anecdotes nourrissent et enrichissent le récit. Comme à son habitude, Lupano dose parfaitement les différents éléments de son scénario, sans oublier d’enrober le tout avec une bonne dose d’humour grâce une galerie de personnages secondaires accrocheurs, comme la truculente Violette Morris ou le bourru Tréfudan.
Morgann Tanco (L’ivresse des fantômes, déjà avec Lupano) illustre ces tribulations avec une énergie contagieuse. Les protagonistes semblent courir à perdre haleine d’une case à l’autre. Son trait, dont la richesse et la rondeur rappelle Michel Plessix, est précis et, renforcé par la savante mise en couleur de Lorien, offre une excellente atmosphère à l’album. La mise en page, également très dynamique avec des plongées acrobatiques (merci Miss Morris) est des plus impressionnantes.
Excellent tome 1, Le droit chemin pointe dans la bonne direction. Vivement le tome 2 !
Le droit chemin est une de ces bd qui s'apprécie au fil de la lecture tel de délicieux mets qui allèchent nos papilles. Après un démarrage introductif certes un peu lent, on va s'attarder sur les péripéties nocturnes de 4 gamins pupilles de la nation dans un lycée agricole dans la campagne française de l'entre-deux-guerre. La discipline est de rigueur et le goût de la transgression des règles ne manque pas à l'appel. L'insouciance de la jeunesse et les frasques vont donner le ton à ce récit qui ne manquera pas de rythme.
En effet, les personnages ont du caractère et notamment les deux protagonistes principaux Jeanne et Jules. Bref, on va apprécier des situations plutôt cocasses. Entre un surveillant d'internat défiguré par la première guerre et une aviatrice aux moeurs légères sans compter sur une comtesse féministe et artiste de nu, il y a une belle brochette psychologiquement intéressante.
Le scénariste Wilfrid Lupano qui nous avait gratifié d'un excellent Alim le tanneur, maîtrise totalement son histoire qui prend de l'ampleur au vu des évènements du monde extérieur. Il réussit dans le second tome à donner une certaine épaisseur après un premier chapitre plutôt léger. Par ailleurs, le dessin nous donne une vue assez dynamique de l'ensemble avec des cadrages plutôt réussis. La colorisation est également de qualité.
Au final, c'est une série sympathique à l'image d'une jeunesse turbulente dans une campagne insouciante avec un portrait assez fin de cette époque révolue. Une comédie sociale prometteuse ! Le droit chemin semble prendre la bonne route !
A croire que Lupano choisit ses dessinateurs. Dessin s'apparentant à "L'Assassin qu'elle mérite" autre série scénarisée par Lupano actuellement. Comme dans cette dernière série, Lupano aime mettre en avant une époque durant laquelle les castes sociales étaient bien différenciées. Et c'est justement le choc de ces classes sociales qui entrainera l'histoire, d'abord amusante après dramatique. Une pointe d'humour, un grosse dose de mélancolie et vous obtenez un Lupano. C'est beau, c'est bien et entrainant mais ça vous laisse sur le bout de la langue une certaine amertume.
Une trés belle ambiance, des personnages sympathiques (à part Jeanne que je trouve un peu trop excentrique et pas en corrélation avec son personnage...).
Une bonne histoire qui ne nous laisse pas indiférent.
A suivre....
Très bon départ de cette nouvelle série "Lupano-Morgann" (il faudra désormais appeler ce dernier Tanco !), le scénario est riche de pleins d'éléments des années d'après guerre avec ses pupilles de la nation envoyées en pensionnat à la campagne qui fantasment sur la fille du comte qui défend la cause des femmes, la gueule cassé de la dernière guerre qui joue au surget et de l'humour en prime.
Et comme le dessin de Morgann a évolué en bien, on prend beaucoup de plaisir à la lecture.
Vivement la suite.