L
e monde d’avant, ils ne le connaissent pas. Avant que les machines ne raient la population de la carte d’une ville dont les bâtiments tiennent désormais à peine debout. Au milieu des ruines, contraints de se réfugier dans les entrailles de la cité pour échapper à la vigilance des robots, un groupe de jeunes peine à trouver de quoi subsister dans un endroit où les adultes ont disparu. Pour se nourrir d’autre chose que de lichen et de vitamines, il faudrait aller au-delà du périmètre qu’ils arpentent avec acharnement et prudence. Un jour, Yann, en fâcheuse posture, est épargné par une de ces menaces mécaniques siglée S.A.M. Dès lors, contre l’avis de ses compagnons, il va chercher à savoir pourquoi…
La nouvelle création de Richard Marazano (Genetiks, Eco warriors) joue avec les codes de l’anticipation, sans les malmener, pour une aventure visiblement ouverte à un assez jeune public. Une communauté d’adolescents livrés à leur sort, le pouvoir pris par des machines belliqueuses et bornées, les bases de la survie dans un milieu urbain quasi-déserté, voilà des éléments qui placent en terrain connu sans qu’il soit nécessaire d’être un vieux routier du récit d’aventure teinté d’une vision futuriste. Pas plus que la confiance et la foi d’un adolescent en une créature a priori hostile contre l’avis de ses camarades ne saurait surprendre. Combien de fois avons-nous vu en effet cela, par exemple avec des bêtes sauvages ou des « étrangers » au sens large ? Pourtant, la fluidité du récit, l’approche réaliste et vivante d’un groupe à un tournant de sa vie commune, soumis aux conséquences du passage à un âge-charnière des protagonistes et à l’épreuve de choix cruciaux à engager, ou encore la caractérisation des leaders de la troupe, qui évite de tomber dans la franche caricature, permettent d’échapper au sentiment de déjà-vu. Le fait que Yann soit un petit génie de la technologie qui a dû apprendre sur le tas ou encore qu’il néglige l’attention que lui porte Ella sur un mode cousu de fil blanc (non, pas le fil jaune, ni le rouge, ça ferait un court-circuit…) ne gênera certainement le cœur de cible de la série.
D’un point de vue graphique, Shang livre une jolie partition. Les décors occupés par les gravats et les zones ombragées, les coursives souterraines bénéficient d’une mise en couleurs réussie qui restitue les dangers d’un monde et la précarité auxquels sont confrontés ses derniers occupants. Les coins où l’on aperçoit un pan de ciel sont rares au point de se surprendre à les guetter. Le principe qui consiste à jouer de la verticalité pour rapporter la taille des survivants à celles des buildings et des machines-tueuses, ou de l’horizontalité pour amplifier l’intensité d’une poursuite, fonctionne pleinement. Net et lisible, en mouvement, le dessin de ce nouveau venu sur la scène européenne a des qualités qui devraient attirer l’attention d’un public large, qui ne sera pas déboussolé par le style des personnages et des robots.
Premier d’une série de quatre tomes, Après l’homme… jette les bases d’une histoire futuriste à mettre entre toutes les mains. Quand l’éditeur promet- pour la suite - que l’espoir pourrait renaître là où on ne l’attend pas, il y a de quoi accepter cet augure avec plus d’enthousiasme que la perspective, semi-apocalyptique, esquissée à l’entame de S.A.M.
D'emblée, cette aventure de science-fiction m'a fait penser à la série H.O.P.E. réalisé quelques années plus tôt. Il s'agissait également d'enfants terrés qui tentaient également de survivre dans un monde dévasté occupé par des robots sentinelles. J'ai crû à un mauvais plagiat mais fort heureusement le récit prend une autre direction à savoir la classique amitié entre un jeune et un robot.
C'est fou les histoires où les auteurs tentent d'humaniser les robots. Ils n'ont visiblement rien compris à ce que peut être une intelligence artificielle. Pourquoi ne pas leur confier le pouvoir politique tant qu'on y est.
Pour le reste, c'est plutôt bien dessinée dans un style manga et j'aime beaucoup ce genre d'univers. Le récit est parfois naïf dans les dialogues mais il est destiné plutôt à un public pré-pubère. La série était rangé au rayon jeunesse de ma médiathèque, c'est dire ! Bref, des thèmes assez classiques mais quand même assez bien exploités.
Si S.A.M. était un film, ce serait un mélange de "Je suis une légende"pour le côté apocalyptique et "I-Robot" pour l'exploration de l'humanité des robots. Bon, le coup du robot qui est plus qu'une simple machine et peut ressentir les choses, ce n'est plus franchement novateur mais à voir pour la suite
Une série qui démarre plutot bien. Le choix de mêler des groupes d'enfants organisés en société collégiale face à des défis d'adultes rejoint les propos de certains mangas comme "rêve d'enfant", "Akira" est d'autres.
j'ai bien apprécié la composition de l'ouvrage et la traitement des personnages. De plus cette série initialement prévue en 4 tomes est une format que j'affectionne face aux séries trop longues qui se perdent en conjectures et autres dévoiement. Reste à lire la suite pour voir si les promesses seront tenues :)
Histoire intéressante à défaut d'être totalement surprenante, notre futur probable se rencontrant de plus en plus souvent, mais on est suffisamment intrigué pour vouloir savoir pourquoi ce robot pas comme les autres a l'air de vouloir aider nos jeunes héros.
Si le dessin a des qualités notamment pour décrire ce monde de ruine, je suis gêné par certaines vignettes trop sombres, par les les mots en gras et par des scènes d'action peu lisibles comme dans certains mangas.
Au total ça se laisse lire et il faut attendre la suite pour se faire une opinion définitive.