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.E.S.T (Weird Enforcement Special Team) n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les fissures sont importantes et l’équipe se disloque. Entre les intérêts de l’État dictés par les lobbys industriels et l’amitié, il faut choisir. Mais le mal est profond et Morton Chapel va devoir être convaincant pour ne pas s’attaquer seul au démon qui dévore sa fille de l’intérieur. Mais est-ce le seul ennemi ? La course contre la montre s’engage et tous les chemins convergent, là où tout a commencé.
Entre cauchemar, réalité et fantastique, Fabien Nury et Xavier Dorison ont tissé la trame d’un western original et moderne qui pourrait être le chaînon entre Jim Cutlass et Adèle Blanc-Sec. Mise en image par un Christian Rossi au meilleur de sa forme, l’aventure prend fin avec ce sixième tome qui coupe le fil rouge qui a mené le groupe de Chapel des cercles politiques de Washington à l’enfer vaudou version cubaine. Que de voyages pour finalement se retrouver face à Seth, un démon évoluant au gré des générations. Mélange de drames humains vécus ou généré par les américains et d’ésotérisme, la série W.E.S.T manie avec brio l’Histoire, l’action et l’irréel. De l’interventionnisme militaire aux conflits sociaux en toile de fond et la création des lois anti-trust, le duo de scénariste met en lumière des faits peu connus au travers d’un thriller captivant.
Ce dernier chapitre est plus chaotique que les précédents avec une intrigue basée uniquement sur un type d’envoûtement héréditaire. Les personnages sont malmenés, poussés dans leurs retranchements et contraints de prendre partie dans une position critique. Les raisonnements ne peuvent plus être rationnels mais seulement instinctifs, pour des issues inévitablement dramatiques. Les auteurs n’hésitent pas infliger de profonds traumatismes à leurs personnages qui ne pourront plus être les mêmes après ces épreuves, s'ils arrivent un jour à s'en relever. Le trio d'auteurs a en effet décidé de faire une longue pause, qui pourrait se révéler définitive, pour se concentrer sur un autre projet, au minimum, prometteur. Sacrifier sa création, lorsqu'elle est louée, est aussi une preuve de courage et un gage de qualité. Le récit est transcendé par la maîtrise graphique de Rossi, qui excelle dans l'art de créer une ambiance angoissante par la terreur qu'il fait naître au moyen d'expressions, de regards et d'une mise en scène qui installent une tension omniprésente. Son trait léger suggère plus qu'il n'insiste, laissant la part belle à des couleurs qui alternent la luminosité des tons ocres et les atmosphères inquiétantes des ombres grises.
Il est à regretter que Seth soit le 6ème et dernier tome !
Ce troisième diptyque est, de loin, mon préféré. Les conflits entre membre du WEST sont crédibles et apportent une tension supplémentaire à un récit qui n'en manque déjà pas.
Les scènes d'actions sont admirablement mises en scène par un Rossi au top de sa forme. Seth apparaît avec des effets de transparence sublimes et les dégâts causés par Mégane font froid dans le dos.
Seul bémol : une fin archi classique et le fait qu'il faille connaître la série pour apprécier les personnages.
Le sixième tome est une perle ! On y trouve de l'action, de l'émotion, de la magie et de la psychologie. Epoustouflant !
J'ai toujours eu un gros problème avec W.E.S.T, à la différence de nombre de lecteurs qui, je dois le reconnaître, crient systématiquement au "chef d'oeuvre du 9ème Art", surtout d'ailleurs du fait du très beau graphisme (et de la très belle mise en couleur...) de Christian Rossi : l'absence totale de "plaisir" à la lecture des aventures horriblement fades - malgré la multiplication sympathique de phénomènes fantastiques au milieu de scénarios "politiques" - de cette troupe d'agents secrets du surnaturel d'avant l'heure (on est dans la filiation "X files" ou "Fringe"). Nulle identification possible, ni même la moindre empathie face à des personnages sans vie... Pire encore, une lisibilité nulle des images, sacrifiant complètement le rythme et la fiction à une recherche systématique du "beau". Les tomes 4 et 5 montraient néanmoins un léger progrès de la série, malheureusement anéanti dans cette conclusion catastrophique de la saga, qui replonge joyeusement dans tous les défauts habituels. Pire, le scénario, dont la seule qualité est de ne pas épargner les personnages principaux de "W.E.S.T", est d'une incohérence totale, qui, conjuguée aux problèmes de narration et de lisibilité déjà mentionnés, rendent la lecture de "Seth" horriblement frustrante. Encore une fois, et ce sera la dernière, heureusement, on sent qu'il y a là le potentiel d'une vraie belle BD, mais le ratage est néanmoins sans appel.
Une véritable claque que ce sixième et dernier album de cette série, les auteurs ayant décidé de faire une longue pause.
Une réussite aussi bien scénaristique que graphique est au rendez-vous pour nos trois auteurs. Christian Rossi nous propose des planches d'une beauté à couper le souffle, sans parler d'une superbe couverture.
Et que dire de Dorison et Nury qui, dans cette course poursuite entre l'équipe de W.E.S.T. et Morton Chapel, entre Chapel lui-même et sa fille, nous font retenir notre respiration jusqu'au final. L'action va crescendo et les scénaristes, à l'image d'un certain Greg, avec "Bruno Brazil" n'hésitent pas à malmener leurs personnages.
Un excellent album qui conclut un diptyque où, comme les précédents, la politique du président américain n'est jamais très éloignée de l'action de l'équipe W.E.S.T.
Comme Boucq et Jodo avec "Bouncer" , les auteurs ont réussi à renouveler le Western avec cette série.