A
u milieu des vignes, une jeune femme, paupières closes, tête inclinée, s'imprègne du bouquet d'un cru dont on l'imagine satisfaite. Auparavant, elle a dû en apprécier la robe, baignée dans la lumière d'une fin de journée médocienne. La couverture du Domaine est suffisamment évocatrice pour laisser entrevoir ce que doit être Château Bordeaux la nouvelle série concoctée par Corbeyran et Espé. D'autant qu'elle est proposée par Glénat, éditeur d'un catalogue riche en ouvrages consacrés aux arts de la table et qui a su faire une place à quelques récits développés autour de ce thème dans sa branche bande dessinée lorsque l'occasion se présentait.
Après Sommelier et le succès des Gouttes de Dieu, importés du pays du Soleil levant, a-t-on affaire, sur fond d'astre couchant, à une nouvelle ode aux dives bouteilles et à leur contenu ? Ou après le destin des Steenfort, Maîtres de l'orge , et la guéguerre aux senteurs de Havane de Flor de Luna, s'agit-il d'une nouvelle saga familiale, cette fois située en terre aquitaine ? Il y a un peu de tout ça, en effet.
Les obsèques de son père font revenir Alexandra Baudricourt sur les lieux qu'elle a quitté des années plus tôt. Le bulletin de santé de l'exploitation vinicole familiale n'est pas florissant et ses deux frères lui suggèrent d'accepter, comme ils sont disposés à le faire, la proposition d'acheteurs étrangers. La découverte d'un manuscrit trouvé dans le bureau paternel et les circonstances qui lui imposent d'opérer un changement dans sa vie lui soufflent une autre décision : celle de reprendre et de redresser l'affaire. Les obstacles et les ennemis vont bien vite se révéler...
Sans véritable surprise, ni déception, l'intuition est donc confirmée : le premier volet de Château Bordeaux ouvre donc une saga familiale construite autour d'une héroïne au caractère fort qui devra déjouer les embûches et apprendre à se méfier de tous. Sobrement didactique, Le domaine n'élude pas les termes un peu techniques, sans jamais tomber dans l'excès de jargon ni les renvois à un quelconque lexique. L'essentiel est bien ailleurs, dans les relations humaines, dans les manigances à déjouer, les repères hérités du passé qui se révèlent des chausse-trappes, les pages à tourner pour mieux passer à autre chose. La composition est pour le moment équilibrée, avec ce qu'il convient de sentiments, sans que le résultat apparaisse comme "coupé à l'eau de rose". Construit comme il est, le récit semble bien vite transposable sur le petit écran qui, l'été venu, a distillé quelques feuilletons appartenant à une veine similaire, pour un résultat parfois bien moins convaincant.
Calibré pour un public large, tant d'un point de vue scénaristique que graphique, ce premier verre à tendance à placer les péripéties du Domaine du Chêne courbe, sis dans le berceau des Margaux, dans la catégorie des vins de soif plus que dans celle des crus de légende. Mais, comme le dit l'un des personnages, "c'est l'un des charmes du monde du vin : on n'est jamais sûr de rien" en ce qui concerne son évolution. Les auteurs annoncent que celle-ci sera organisée autour de cycles courts et le tome 2 est programmé pour la fin de l'année. Attendons donc L'œnologue pour mieux juger de la qualité de l'élevage.
le tome 11 est paru .... le tonnelier isbn 9782 344032787
...pas dans le fichier ?? comment faire pour qu 'il s'y trouve
c'est le tome 2 de la saison 2
Avis portant sur la série:
La couverture est de toute beauté. C'est même la plus belle de l'année à mon sens. Elle invite véritablement à découvrir cette bd tel un bon vin que l'on déguste paisiblement au milieu d'un vignoble. Une belle jeune femme va reprendre l'exploitation d'un domaine dans la région de Bordeaux suite au décès d'un père distant. Elle va être confrontée à ses deux frères ainsi qu'à une multitude d'ennemis cachés qui ont des visées sur le devenir des terres de son enfance. Il lui faudra de l'humilité et du courage pour relever le défi et sauver l'entreprise familiale d'une faillite annoncée.
C'est vrai que la trame de cette saga au coeur du Médoc est plutôt classique. Cependant, j'ai apprécié sa redoutable efficacité. J'avais peur d'un repompage tiré des fameuses Gouttes de Dieu dont le synopsis était plutôt ressemblant. Pour autant, le récit va prendre une autre dimension plus mélodramatique et surtout une autre direction. On se situe un peu dans l'ambiance d'un Dallas du vignoble à la manière des Maîtres de l'Orge pour ne citer qu'un exemple.
J'ai aimé ce côté un peu terroir dans la description des métiers du vin. C'est introduit tout en finesse. Par ailleurs, le dessin est sublime par cet aspect réaliste qui fourmille de détails. La maîtrise du scénario semble parfaite. A travers chaque tome, on découvre un aspect et une facette du vin. Que cela soient les différents millésimes ou les classements, pour ne citer qu’un exemple. On se rend compte qu’il y a beaucoup de métier autour du vin avec ses différentes spécialités pour passer de la récolte du raisin à la table : l’œnologue, le vendangeur, le courtier ou encore le négociant.
La lecture du tome 2 confirme tout le bien que je pensais de cette série. Il commence à y avoir une âme dans la reprise de ce domaine vinicole au coeur du Médoc à savoir le Chêne Courbe. On arrive à sonder les profondeurs de la terre et des racines de ce domaine tant convoité. On voit également le rapprochement de cette série avec les fameuses Gouttes de Dieu mais en moins comique, sur un registre plus drame familial. C'est certainement ce qui va faire la réussite de cette saga qui est riche de précision et de réalisme. On voit d'ailleurs l'apparition du célèbre Michel Rolland dans son propre rôle. Cela donne de la crédibilité à l'ensemble. Oui, nous avons là un grand cru 2012.
Le tome 3 a une magnifique couverture qui renoue avec la beauté de la première. Au niveau de l'intrigue, cela se corse un peu et on en apprendra davantage. Il reste toujours le charme de découvrir du bon vin notamment lors de la séance de dégustation. J'admire la pugnacité d'Alexandra Baudricourt à vouloir conserver à tout prix le domaine familial malgré l'adversité et les coups foireux de la belle-soeur avide d'argent. C'est encore un épisode plein de saveur à consommer sans modération.
Le tome 4 poursuit une intrigue plutôt efficace avec des retournements de situation. On en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Bref, une fresque familiale à réserver aussi bien aux amateurs de grands crus qu'aux néophytes comme moi.
Que dire du tome 5 ? Cela semble être un tome de transition qui règle un peu les comptes avec le passé. On aura droit à une petite escapade américaine à Atlanta qui n'apporte pas grand chose à la trame générale du récit. C'est comme si on rajoutait artificiellement des épreuves à la pauvre Alexandra. Il y aura également un coup de projecteur sur la domestique qui donne tout son salaire à un affreux racketeur. Bref, la crédibilité semble prendre un sacré coup! Cependant, le pire est l'erreur grossière qui est commise. En effet, l'action se passe en 2008 car la date est précisé d'emblée à l'ouverture de ce tome. Par la suite, quand Alexandra se recueille sur la tombe de son défunt père, on peut lire qu'il s'est éteint en 2010 soit 2 ans après dans le futur. Encore une fois, je ne pardonne pas aux auteurs de commettre ce genre d'erreurs. Il faut se relire avant de mettre en vente des milliers d'exemplaires. L'amateurisme n'a pas de place à ce niveau. En conclusion, un mauvais millésimé malgré le classement !
Le tome 6 affiche une belle couverture. Il faut dire qu'Alexandra est une magnifique demoiselle ayant beaucoup de ressources. La saga au coeur du Médoc se poursuit avec ses drames et ses complots familiaux. On en apprendra un peu plus également sur le métier de courtier. Le vin est véritablement au coeur de cette intrigue pour notre plus grand plaisir de dégustation.
A la lecture du tome 7, on en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Les vendanges constituent une étape forte importante.
Avec le tome 8, on part à la découverte du négociant, qui sert d’intermédiaire entre le producteur de vin et les acheteurs. Le métier a beaucoup évolué puisque autrefois les négociants possédaient leur propre unité de production qu’ils ont dû abandonner au début des années 90. En effet, il y a eu beaucoup d’évolution technologique qui nécessitait des investissements de plus en plus coûteux. Le négociant s’est ainsi peu à peu repositionné sur le cœur de son métier, à savoir le commerce.
On a envie de se plonger dans ce « Châteaux Bordeaux ». Cela promet d’être un grand cru de bd ! Cependant, inutile d’attendre des années que cela mûrisse ! Vous pouvez y goûter sans modération !
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 3.75/5 - Note Globale: 4/5
Je m'attendais à pire. Après, soyons honnête, ce n'est pas non plus terrible.
De loin, le dessin paraissait froid et sans charme. De près, il l'est aussi. Ce n'est pas que ce soit "mauvais", c'est surtout que ce genre de trait est totalement impersonnel, tant on a l'impression de l'avoir déjà vu et revu dans plein d'autres séries du style.
Quant au scénario, c'est d'une lenteur ! Un peu plus d'action aurait certainement été bénéfique. Il y en aura sûrement dans les prochains tomes (du moins j'ose l'espérer), mais je n'irai pas le vérifier, car pour ma part ce premier album ne m'a pas donné envie de poursuivre la lecture de la série.
Je suis très étonné par le caractère négatif de certains commentaires sur cet album (et les suivants) du même acabit. Évidemment chacun dit ce qu’il pense et je vais faire de même, mais je voudrais souligner certains aspects qui me semblent particulièrement injustes.
1 - Le dessin n’est pas du tout mauvais, au contraire ! Sébastien Espé « sait » dessiner.
2 - Les couleurs ne sont pas pâteuses et encore moins hideuses.
3 - Quelle importance si, pour certains, « cela sent Photoshop à plein nez ». De plus cela reste à prouver….
4 - Le scénario n’est pas soporifique, ni « plan-plan ». J’ai lu ce 1er album d’une traite ! Si certains évènements sont prévisibles (inutile de dire « à l’avance » cher Coyote14!) où est le préjudice ? Pourquoi faudrait-il en permanence des coups de théâtre ?
5 - En quoi le fait que Corbeyan ait été stimulé par le « Maitre Van Hamme » discrédite-t-il son projet dans l’univers des vins ? C’est lui faire un procès d’intention. Regardons d’abord l’œuvre avant de spéculer sur d’éventuelles rivalités (ou émulations) personnelles. Tous les artistes, même les plus grands subissent des influences, c’est un truisme.
Ce qui personnellement me plait beaucoup dans cette série, c’est précisément cette fluidité du scénario, qui contrairement à beaucoup, ne part pas dans tous les sens. Souvent, c’est tellement tordu qu’il semble que l’auteur soit le seul à comprendre de quoi il s’agit. J’aime surtout cette absence de violence physique, hélas de plus en plus systématique. Il n’est pas besoin d’une bagarre ou d’un cadavre toutes les 3 planches pour stimuler l’intérêt. Oh les relations psychologiques entre les personnages sont loin d’être calmes ! Mais on ne raisonne pas avec ses muscles. D’ailleurs les personnages ont un comportement intelligent, (ce qui, pour autant, ne les dispensent pas tous de cynisme !) Bref, Corbeyran réussit à leur donner une certaine épaisseur psychologique, ce qui est moins facile à exprimer en bd que dans un roman.
En conclusion, oui, comme dit Bibi37, un « sans faute » !
Pour commencer le dessin est très mauvais. C'est si flagrant que cela ne donne pas envie rien qu'a feuilleter la chose. Ayant payé 1€ cette merveille, je me donne un peu de courage pour lire le contenu. Le scénario n'apporte rien de très captivant. Ce premier tome et un bon moyen pour trouver le sommeil au lit le soir. Il mérite bien ces 2 étoiles pour ses effets éthylique : soaoulanT.
C'est sûr qu'après "les maîtres de l'orge" il est tentant pour tout scénariste de monter sa propre saga- Et si on essayait dans le vignoble, se dit Corbeyran ? Of course, ce serait génial ! Le pari serait réussi si Corbeyran aurait choisi un dessinateur qui sache dessiner ! Le dessin est bon, mais franchement pâteux, ce qui gâche tout ! Et les couleurs ( hideuses et ternes ) sentent le photoshop à plein nez !
Album plutôt sympa malgré un dessin perfectible et une certaine lenteur au démarrage de l'histoire. Le tout est cependant assez dynamique et très "feuilletonnant". J'ai préféré dans le même genre et du même scénariste "Le Sang de la Vigne". Malgré tout, je vais de ce pas lire la suite...
Corbeyran, coté scénario, il assure d'habitude. Là, c'est un peu plan-plan. Tout est assez prévisible à l'avance. Par contre, le milieu du vin est bien décrit et on sent un bon de travail de documentation et de la passion pour les vins de Bordeaux. Les décors sont réussis par contre, les personnages sont laids et le dessin n'est pas à la hauteur dans beaucoup de planches. Cette série reste quand même une réussite essentiellement pour l'idée d'avoir marié BD et univers vinicole.
La couverture est aguichante et porte au rêve. Si les décors sont bien réussis, le graphisme des expressions nous laisse sur notre soif; tantôt gouailleur, parfois perdu dans la brume. Aspirant au réalisme des autres sagas familiales du même calibre, il ne convainc pas.
Le scénario brinquebale entre À la recherche du temps perdu et Dynasty. Malgré de nombreuses touches personnelles, l'héroïne n'arrive pas à établir une empathie avec le lecteur, qui plane par dessus les difficultés d'une Alexandra pendue à son cellulaire.
Un amateur de la chose vinicole rajouterait probablement 2 étoile à la note donnée pour la mise en scène.
Un premier tome qui appelle à lire le second, intrigue dans le vignoble bordelais, ça change un peu. Dans ce premier tome les bases sont posées telles une série TV que je qualifierai de saga de l'été des années 2000.
Néanmoins on a envie d'en savoir un peu plus sur ce qui attend la belle héroïne de la BD... (à suivre)
Personnellement j'ai franchement adoré le premier tome de cette histoire.
Le scénario est simple puisqu'à la mort de leur père le domaine du "Chêne courbe" jugé non rentable par les fils du défunt risque d'être vendu à des investisseurs japonais. S'est sans compter sur la tenacité de la fille cadette fraichement arrivé des USA. Cette dernière décide de reprendre le flambeau et de remonter l'entreprise familiale au bord du gouffre financier.
Mais cette histoire est surtout celle du monde viticole qui a peu inspiré les scénaristes de BD. Comme dans tout les grandes sagas tout est réuni dans cette ouvrage : la jalousie, la trahison, la mort mystérieuse du patriarche, des personnages ambitieux ou à la forte personnalité.
La description méticuleuse dans le métier du vin et la gestion d'un grand cru force l'admiration.
Les dessins sont quant à eux sublimes.
Bref je prédis un bel avenir à cette saga qui pourrait se révéler comme un incontournable de demain.
Merçi aux auteurs Corbeyran et Espe.
Un sans faute.
9/10.