A
près avoir visité les genres « western » et « cape et d’épée » avec Marini (dans les deux excellentes séries Le scorpion et L’étoile du désert), Desberg a choisi un autre dessinateur helvétique, Koller, pour explorer le vaste univers de la SF. Sujet sur lequel il n’est pas simple de faire original, aussi a-t’il pris le parti d’ajouter au très conventionnel thème de la corruption sur une planète cosmopolite et libertine, celui d’un traitement original des religions et sectes en tout genre. Après un premier volet un peu timide, voici donc le deuxième des 3 épisodes, qui fait la part un peu plus belle à l’action.
Tir Mayam est donc cette planète étrange, anarchique, où une croyance chasse l’autre dans la plus grande désinvolture et si nécessaire avec violence. C’est la véritable bonne idée de Desberg, car le décor est tout ce qu’il y a de plus banal tandis que l’intrigue demeure bien mince. En effet, sur un ton relativement gai et insouciant, cette BD montre à quel point une société basée sur des croyances détachées de tout fondement peut voler facilement en éclats. Faut-il y voir une critique plus ou moins dissimulée de sociétés plus proches de la nôtre ? Si c’était là l’ambition des auteurs, elle est hélas mise à mal par un récit assez peu passionnant, à l’image du héros June Lenny, qui peine à être attachant à force de n’avoir que peu d’éthique. C’est un piège classique quand on veut trop jouer sur la dérision ou la parodie, et Mayam n’y échappe pas.
Malgré une couverture peu alléchante, le dessin progresse par rapport au premier tome, surtout grâce à l’audace de Scarlett Smulkowski qui semble avoir pour objectif d’utiliser le plus possible de couleurs dans une même case. L’ensemble est de ce point de vue plutôt réussi, meilleur en tout cas pour les décors que pour les personnages. Le fervent lecteur de SF ne sera donc pas dépaysé, entre des créatures improbables, des décors gigantesques et des lasers en tous sens. Sera t’il séduit par contre au point de se ruer à l’assaut du troisième tome dès celui-ci dans les bacs ? Rien n’est moins sûr, à moins que Desberg ne se décide enfin à étoffer son histoire.
Le tome 2 est dans la lignée du 1. Le suspens est toujours bien maintenu. Certes on peu regretter que les premières planches sont une reprise du tome 1 qui ne s'affiche pas comme tel. Le t3 annonce la fin du cycle, je l'attend avec impatience...
Cette suite est à la hauteur avec un suspense toujours bien entretenue malgrès des personnages qui paraissent de plus en plus stéréotypés. Celà reste une bonne série pour se divertir.
A noter que le dessin est vraiment réussi.