L
'équilibre de la forêt primordiale est menacé. Le clan des Orks vient de subir une perte importante avec la disparition de leur chef, Aldhar. La situation est d'autant plus périlleuse que les Humains menacent la tribu, en détruisant chaque jour un peu plus leur havre de paix. Gorko, le fils d'Aldhar, brigue la succession de son père, mais les Sages du Conseil hésitent. Si Gorko est fort et courageux, il est aussi virulent et enclin aux combats. Cependant, les événements précipitent les choses : la guerre est imminente et les Orks ont besoin d'un leader sachant les mener à la victoire. Entre rituels, trahison et lutte de pouvoir, la survie des Orks se défend avec les armes.
Imaginés par Tolkien, notamment dans Bilbo le Hobbit, les orques sont des créatures humanoïdes, surtout connues pour leur forces et leur âpreté au combat. Ils font partie des personnages les plus couramment utilisés dans l'Heroic Fantasy, un genre dont on découvre ici le pan le plus sombre, le plus apocalyptique. Et tel est bien le thème de cet album où les orques luttent pour leur survie et pour perpétuer leurs traditions. Dans ce type de récit, les rites constituent souvent un moment délectable pour le lecteur qui est plongé au cœur de l'imagination des auteurs et d'un monde fascinant, tout en retrouvant des codes propres au genre. Cet important travail d'imbrication du savoir et de la création se ressent avec plaisir à la lecture de l'album. Le classicisme est suffisamment présent pour ne pas heurter les lecteurs assidus de cette littérature tandis que l'originalité, surtout graphique, est manifeste. Les auteurs réussissent à afficher leur personnalité et leurs goût, ce qui est appréciable lorsqu'ils s'aventurent dans l'univers balisé de la Fantasy, parfois victime d’un succès qui la fait tourner en rond. Parce qu'elle s'en démarque, cette histoire convainc, même si certains passages n'apportent rien sur le fond – la scène d’amour, par exemple, fait plaisir, relève d’une belle mise en scène, mais ne sert pas le récit.
Aux crayons, Nicolas Guenet, passionné de Fantasy et lui-même taillé comme un orque, démontre une fois de plus sa maitrise des mouvements et de l’anatomie – c’est qu’il s’y connaît en muscles ! Les cadrages sont variés, osés parfois, intéressants toujours. L’histoire adopte alors un rythme très soutenu, où l’action prend une place de choix. Rien n’est laissé au hasard et la complémentarité avec Nicolas Tackian est évidente. La plastique de super-héros évoque sans nul doute les Comics américains, tandis que les cadrages et l’encrage rappellent plutôt les mangas, par la fluidité des actions et des combats. Bref, un précieux mélange, de grande qualité, avec une mise en couleurs réussie. Il n’y a pas grand-chose à reprocher au travail de Nicolas Guenet sur cet album, si ce n’est peut être de ne pas trop s'éloigner des conventions du genre.
Avec ces atouts qui en font une machine bien huilée, efficace jusque dans les détails, Orks a tout du pari réussi.
Dessins dantesques, couleurs au diapason, scénario simple dans la construction et l’évolution, mais suffisamment riche en émotion. Un tome coup de poing, qui ne prend de ride. Je reste de la génération qui ont apprécié Corben, donc je confirme que Guenet est un digne successeur . Bravo.
Très bon dessin de Guenet,
Même si l'histoire en elle meme n'a rien de vraiment nouveau, ca se laisse bien lire
Nouvelle série qui fait partie des bonnes surprises de ce début d'année pour quelqu'un dont les ouvrages de fantasy (principalement des romans) occupent beaucoup de place dans les étagères.
Même si on retrouve bien entendu une partie des codes liés à ce genre d'histoire (encore heureux sinon ce n'est plus de la fantasy), certains éléments comme l'approche par le versant noir, le traitement des orKs et des elfes, font sortir l'histoire d'un certain classicisme qui pouvait être craint.
Le graphisme est vraiment réussi, tant au niveau des gros-plans, que des décors mais aussi dans la transcription des mouvements, ce qui est vraiment un plus pour ce type de récit. Mention très bien également pour le travail de colorisation et le cadrage.
Bref j'ai pris beaucoup de plaisir.