L
a jeune Elga van Rijn s’apprête à épouser un homme fortuné et à accéder à un rang social élevé. Le mariage est imminent, mais la réapparition prochaine d’un vieil oncle capable de révéler que, sous les traits de la jeune femme, se cache en fait une usurpatrice, fille de corsaire, contraint la belle à prendre la fuite. Elle n’abandonne toutefois pas ses rêves de richesse, car elle emboîte le pas de Red, un ancien homme de son père, le Capitaine Crown, qui a caché avant sa mort un bateau recelant un gigantesque trésor.
Le pitch est classique et, à première vue, l’intrigue de cette nouvelle histoire de flibuste ne se démarque pas de la longue tradition dans laquelle elle s’inscrit. Il n’empêche, alliant un texte de qualité à une mise en images digne des plus grandes épopées, Le testament du Capitaine Crown séduit dès les premières pages et tient en haleine du début à la fin. Le classicisme des éléments composant le récit n’a rien de pesant, dans le sens où la psychologie des personnages est suffisamment approfondie. De même, les retournements de situation et autres trahisons sont amenés d’une manière qui ne manque pas de naturel. C’est ainsi que les révélations se succèdent jusqu’à la toute dernière planche, donnant au lecteur une furieuse envie de découvrir la suite et fin de l’histoire au prochain tome.
Si les personnages plaisent, c’est avant tout grâce aux relations qu’ils entretiennent. Membres d’une même famille, certains se déchirent et semblent rivaliser de fourberie et d’opportunisme pour faire main basse sur le trésor de leur géniteur. C’est sans compter sur l’équipage de feu le Capitaine, laissé à l’autorité de Red, mais rêvant de tracer son propre destin. Le nombre relativement élevé de protagonistes n’empêche pas le scénariste d’avoir pour chacun d’entre eux un soin égal et de briller par une mise en scène inspirée de leurs nombreuses péripéties. Par ailleurs, si l’album se parcourt si agréablement, le mérite en revient au dessin de Patrick Hénaff, qui a la bonne idée de s’écarter régulièrement d’un découpage traditionnel pour proposer des pages impressionnantes. Il est presque dommage qu’une version en noir et blanc n’ait pas été privilégiée, tant les ambiances en auraient été d’autant plus oppressantes.
Alors que les récits de piraterie semblent revenir à la mode, Tristan Roulot et Patrick Hénaff, accompagnés de Jean-Noël Le Moal aux couleurs, proposent une première partie de diptyque séduisante à défaut d’être fondamentalement originale. N’atteignant pas le niveau d’un Long John Silver, qui fait désormais figure de référence du genre dans la production moderne, Le testament du Capitaine Crown offre un bon moment de divertissement et s’adresse à un large public.
Ce diptyque est un récit sur la piraterie avec son éternelle chasse aux trésors ainsi que tous les poncifs du genre. L'originalité sera sans doute le destin de ces cinq enfants de putain à qui le capitaine Crown promet un héritage digne de ce nom. Un seul arrivera à tirer son épingle du jeu. Reste à savoir lequel.
Je m'attendais sans doute à quelque chose de mieux. Cela reste malgré tout divertissant. Bref, un pitch classique mais bien mené. Il est vrai que dans le même genre flibusterie, la série "John Long Silver" se situe deux cran au-dessus. En conclusion, une bd de plus sur la piraterie qui remplit son quota d'aventures.
Bon diptyque, des "héros" bien sombres et sans états d'âmes au service d'un bon petit scénario qui ne ménage pas ses protagonistes. De la piraterie sauvage très bien rythmée et alimentée par de bons dessins. Original mais une fin un peu précipitée. A lire !
Cet album avait tout pour me rebuter. D'une part, j'évite depuis quelques années les éditions "Soleil" , et d'autre part , je pensais qu'après le formidable "Long Jonh Silver" de Lauffray et Dorison, tout avait été dit sur le monde de la piraterie. ( en plus, Corbeyran nous annonce un album "pavillon noir" sur le même thème, bref je croyais le genre définitivement condamné).
Quel erreur.ce premier volume rafaraichit le genre avec cette histoire de famille.
Aucun temps mort dans le récit, et les retournements (nombreux) de situation sont bien amenés (j'ai adoré la rencontre avec Jonah), quant à la conclusion de ce premier opus, elle est tout simplement jubilatoire. On s'atteche très vite au personnages, et celui de Red est particulièrement réussi.
Le dessin de Patrick Henaff n'est pas en reste avec notamment les superbes planches relatant l'histoire de la perla de oro, avec une mise en page qui peut faire songer parfois au style de Lauffray.
Cet album est la bonne surprise de ce début d'année.