L
es mathématiques peuvent servir à tout dans la vie ! Chercher l’amour peut en être un des aspects. Evariste Gaulois, talentueux mathématicien, génie des probabilités, ne s’attendait pourtant pas à vivre une insatiable quête d’amour. Grâce à ses calculs, il anticipe les plans transports de la région parisienne sur dix ans, le temps qu’il faut à son épouse pour rencontrer un nouvel amour, quel numéro va sortir à la roulette …. Il devient milliardaire, aurait pu devenir le cerveau que toutes les entreprises s’arrachent, mais le rêve d’Evariste est ailleurs. Par hasard, il rencontre la femme de sa vie. Il calcule l’attente qui sera la sienne avant qu’elle ne revienne sur le quai n° 7 de la Gare de Lyon à Paris. Commence alors un équilibre entre la croyance en ses probabilités et la réalité.
Si Cothias et Ordias était des scénaristes de cinéma, l’œuvre produite prendrait le qualificatif de « comédie sentimentale » : un ton léger, plein de bons sentiments avec un « happy end ». Certains pencheront pour la mièvrerie, tant il est vrai que ces histoires peuvent manquer de relief. C’est sans compter sur le talent de narrateur des auteurs qui livrent un album certes plein de bons sentiments, mais juste et intelligent. Le lecteur reste attentif, éprouve même un certain attachement pour Evariste auquel, au fond, personne ne voudrait ressembler. Les situations s’enchaînent sans à-coup, avec quelques bizarreries qui donnent du charme à ce récit. Quai n°7 sort de l’ordinaire, sans pour autant donner la satisfaction d’insouciance bénéfique du héros des Gens honnêtes de Durieux et Gibrat.
Moins aventurier que les autres volumes de Traffic, Quai n° 7ne reste pas à quai par rapport aux autres albums, notamment grâce à un dessin et une mise en couleur réussis. La facture est certes très classique mais pas moins efficace que douce et plaisante, tant dans le graphisme que dans la mise en scène. Les personnages, bien travaillés, ont une vraie nature qui ne change pas, malgré le temps qui passe. Quai n° 7 est un récit simple, exécuté avec efficacité, qui laisse un peu sur sa faim tout en appréciant, pour une fois, un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Curieusement c'est ce tome que j'ai préféré alors que c'est celui qui me semble le moins crédible des trois (c'est bien gentil d'être un génie des maths mais ça ne suffit pas pour prévoir tout et n'importe quoi). Souvent ça me bloque mais là pas vraiment, j'ai bien aimé tant l'histoire que les personnages.
À noter que chaque tome de la série est une histoire indépendante, sans fil directeur, donc le fait que la série ait été abandonnée en cours de route n'est pas un problème.
Tout aussi mauvais que le tome avec en plus une dégradation des dessins.
Scénario minable!!!
A oublier
4/10.