L
a guerre entre Hommes et Loups a tourné à l'avantage des seconds grâce à leur alliance avec les autres Bêtes. À des lieues de là, Hugo tente de persuader le seigneur Clam d’aider les humains, tout en lui confiant une autre mission : retrouver Aube, qui est à l'origine du conflit et a trouvé refuge dans l'impénétrable Bois des vierges, et la ramener à son père. N'écoutant que son courage et son cœur épris de la belle depuis des années, le chevalier maudit entre dans la forêt grâce à sa nature bâtarde. Mais il découvre vite que l’endroit a été rattrapé par la folie meurtrière régnant à l’extérieur. Après avoir sauvé Aube, in extremis, des griffes d’une harpie, Clam doit affronter Pan et ses faunes, bien décidés à rejoindre le camp des animaux…
Après la reprise du catalogue Robert Laffont par Delcourt et la réédition du premier tome, les lecteurs attendaient avec une certaine impatience la deuxième partie du Bois des vierges. Si le délai aura paru long à certains, force est de reconnaître que cela en valait la peine, car Jean Dufaux (Murena, Djinn, Barracuda, etc.) – décidément prolifique en cette fin d’année – et Béatrice Tillier (Fée et tendres automates) livrent ici un volet répondant largement aux multiples espérances nourries par une ouverture des plus alléchantes.
En habile conteur, usant d’ailleurs d’un style narratif digne des épopées ou des chansons de geste, le scénariste exploite au mieux le monde empreint de fantastique et de fabuleux qu’il a mis en place. Puisant dans les mythes et le folklore, il déroule une intrigue bien rythmée et se référant tout à la fois aux légendes gréco-romaines, par la présence de certains protagonistes, et à des contes bien connus, en tête desquels celui de la Belle et la Bête. Il réécrit ce dernier texte pour en livrer une version majestueuse et prenante dont une grande partie de la profondeur réside dans ce que le lecteur sait des intéressés, Aube et Clam. Cette romance, ou plutôt cet apprivoisement mutuel, ainsi que le drame qui se noue dans le Bois des vierges en raison même de la nature hybride des êtres qui en ont la garde, sont menés avec tant de brio qu’on en oublie la déception de n’avoir qu’entraperçu le déroulement de la guerre, ou le manque de subtilité lorsqu'il s'agit de dévoiler le secret du chevalier maudit. Saluons, aussi, la maîtrise de Dufaux qui parvient tout à la fois à faire sentir la tension régnant dans la forêt et la douceur paisible de la chapelle où se joue le rapprochement des amants improbables.
Portant l’histoire, le dessin de Béatrice Tillier se révèle magnifiquement travaillé, fouillé, précis. Faunes, centaures, harpies, loups, bêtes en tous genres, hommes et femmes, rien ne résiste à son coup de crayon qui donne corps, chair, poils, aux différents acteurs, pour un rendu réjouissant invariablement l’œil en raison de sa richesse, de son expressivité, de sa beauté et de cadrages réussis. Embellissant encore un trait déjà très fin, la mise en couleurs offre des planches finales somptueuses en jouant sur une large palette de nuances. Aux pages crépusculaires de l’ouverture succèdent des scènes baignant dans une lumière sinistre, hivernale en journée, sépulcrale à la tombée de la nuit et dans les couloirs du château de Clam. Les verts du Bois et de ses clairières, ainsi que les bleus de cieux clairs, apportent, en comparaison, une touche de fraîcheur et de paix fragile, troublée par des notes écarlates – le sang de la harpie, celui de Clam, la capeline puis la robe d’Aube – et enflammées – les torches des faunes, la bougie éclairant l’union des amoureux - qui s’étalent progressivement jusqu’à ce qu’elles dévorent la verdure.
Mariant avec brio les talents narratif de J. Dufaux et graphique de B. Tillier, Loup remplit toutes ses promesses. Rendez-vous est donc d'ores et déjà pris pour le dernier tome du triptyque.
Superbe!!! Quel talent.
Un scénario et des dessins qui "transportent"!!!
Vivement le tome 3 qui sera, j'espère, du même acabit que les 2 premiers tomes.
9/10 (juste pour pour conserver une marge de progression...)
Portée par de magnifiques dessins, cette fable entre bêtes de haute-taille et hommes, entre bêtes de petite-taille et êtres oniriques, est superbement raconté par Dufaux dans ces deux tomes.
On se laisse envouter par ce conte et on attend vivement la fin de ce triptyque.
Ce deuxième volume nous fait pénétrer dans le Bois des Vierges et dans l'intimité du seigneur CLAM. Écrit comme un contes pour enfants mais à destination des adultes, le récit met scène des créatures sortie de la littérature fantastique. Ce microcosme prêt à imploser est superbement mis en image par des dessins et des couleurs aboutis.
Encore du tout bon dans ce tome 2.
A mi chemin entre le comte pour enfant et le récit fantastique l'histoire s'enrichit de nouveaux personnages et d'une nouvelle intrigue.
C'est bien raconté et de plus les dessins sont excellents.
Une très bonne BD.
8/10.
Il aura fallu attendre plus de deux ans et des péripéties éditoriales pour que nous puissions découvrir enfin ce deuxième volume. Et bien l'attente en valait vraiment le coup.
Le titre de la série porte bien son nom dans cet opus, qui se déroule en majeure partie dans ce fameux bois.
Dufaux, qui signe pèle-mèle ce trimestre, un nouveau Murena, un nouveau cycle de Djinn et de Croisades, m'étonne par ce scénario qui relève à la fois du conte (voir les allusions au petit chaperon rouge dans le dessin), de la légende ou du mythe (comme celui de la belle et la bête, avec notamment une scène assez torride ). C'est original, bien amené mais surtout superbement illustré par une Béatrice Tillier au mieux de sa forme: personnages, costumes, un fabuleux bestiaire et les couleurs superbes....un régal pour les yeux.
Espérons ne pas patienter deux années de plus pour connaitre la suite.
Cette suite est à la hauteur de l'attente. Alors que la guerre fait rage entre les hommes et les bêtes, Aude réfugiée dans le bois des vierges va devoir surmonter sa répugnance au côté de ceux qui sont à la fois hommes et bêtes. Quel camp vont-ils choisir ?
Un des meilleurs scénario de Dufaux, qui sait rendre ses personnages proches de nous malgré leur animalité.
Et un dessin toujours aussi somptueux, précis et sensuel, de véritables tableaux à chaque vignette.
A ne pas manquer.
Le Bois des Vierges n’est plus le sanctuaire d’autrefois et la révolte de Pan oblige la belle Aube et sa Bête à fuir…
Allégorie graphique d’une grande fluidité, superbe de sensualité et de sensibilité grâce au talent de Béatrice Tillier, ce 2ème album doit également beaucoup au talent de Jean Dufaux.
Un bel album à l’esthétique indéniable qui aborde très intelligemment la question du droit à la différence.
A savourer lentement.