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uillet 1743. Jolanne de Valcourt, piégée par son détestable demi-frère, a été condamnée à mort pour complicité de meurtre. Mais lorsque l'officier Laroche lui propose de la laisser s'évader en échange de ses faveurs, Jolanne assomme l'indélicat, s'échappe par la fenêtre, et c'est au bel espion anglais Craig Walker qu'elle offre sa virginité quelques heures plus tard, à l'abri d'une auberge, au soir de ses 18 ans. Au matin, l'armée survient, Craig est précipité du haut d'une falaise, Jolanne est reprise... pour s'évader à nouveau quelques heures plus tard : son compagnon de fers, Gabriel, dit l'Ange Noir, est en effet un chef de brigands, que sa troupe vient délivrer. Jolanne rejoint alors le groupe, quoique se refusant à pratiquer elle-même le vol et la violence.
S'il y a dans Rani quelque chose qui va encore plus vite que l'enchaînement des péripéties, c'est l'allure à laquelle les clichés y sont accumulés les uns à la suite des autres, sans laisser au lecteur le temps de respirer, à peine celui d'en rire. Paraissant à la suite d'un Largo Winch de fort belle facture et d'une plus contestable continuation de Blake et Mortimer, ce deuxième tome de Rani vient rappeler, une fois de plus, que Jean Van Hamme, dans le créneau qui est le sien, est capable du meilleur comme du pire. Quant à Alcante, également crédité au scénario, c'est peu dire qu'il s'est déjà montré plus inspiré, mais son rôle, ici, s'est limité à adapter au format BD (découpage et dialogues) le script initialement rédigé par Van Hamme pour ce qui devait être un feuilleton télévisé.
La "patte" Van Hamme ne se reconnaît en effet que trop à chaque page. Que le scénariste-star doive une large part de sa prolifique production à la répétition ad libitum d'un petit nombre de formules éprouvées, voilà qui n'est un mystère pour personne, pas même pour ses plus fervents admirateurs. Le problème est que dans Rani, cette mécanique tourne singulièrement à vide. Les séquences d'action et les scènes déshabillées se succèdent, toutes plus inconsistantes et insignifiantes les unes que les autres, les stéréotypes tiennent lieu de psychologie et le récit va son grand train sans la plus petite once de réalisme, lancé à travers un XVIIIe siècle de pacotille.
Il ne suffit pas de faire dire à un personnage (ex-esclave martiniquais reconverti dans le brigandage dans le Massif central, mais visiblement lettré !) que la vie de l'héroïne "pourrait inspirer un roman de Daniel Defoe", pour prétendre offrir un équivalent moderne aux chefs-d'œuvre du passé. Il ne suffit pas de glisser dans une conversation un "roy" en orthographe d'époque et quelques tournures de phrases surannées, pour que ces maigres touches de couleur prétendument locale vaillent restitution, ou recréation, d'une époque. Et il ne suffit pas de fonder un scénario quasi exclusivement sur des ficelles que plus personne n'ose encore user, pour prétendre faire œuvre originale. Même au regard d'autres productions BD "feuilletonnesques" en costumes d'époque ne lésinant pas sur le rocambolesque, les réussites nettement plus éclatantes ne manquent pas.
De surcroît, ces faiblesses ne sont en rien rachetées par le dessin de Francis Vallès, déjà collaborateur de Van Hamme à l'époque des Maîtres de l'Orge. S'il utilise d'ordinaire une ligne claire, très classique, tout à fait respectable quoiqu'un peu froide, son trait succombe ici sous le poids de l'académisme. Entre kitsch plombant et fréquent manque de dynamisme (le tout colorisé par un Christian Favrelle ayant un peu trop forcé sur les effets Photoshop), ce n'est que très exceptionnellement que le dessin parvient à avoir un peu de l'ampleur que cette histoire aurait requise.
Oscillant entre l'impression du déjà-vu-en-mieux et ce qu'on aimerait ne surtout plus jamais revoir en BD, ce deuxième tome de Rani se distingue surtout par la disproportion criante entre la grandiloquence du projet et la pauvreté des moyens mis en œuvre. On en viendrait à espérer que l'héroïne ait bien été décapitée à la fin du premier opus, mais, hélas, six tomes (et une adaptation cinématographique) sont encore à venir, et l'espoir d'une amélioration subite et conséquente semble bien mince.
Jolanne de Valcourt, condamnée à mort, rencontre l'Ange noir et sa bande de brigands. Difficile de ne pas penser à Alexandre Dumas et à Angélique en lisant cette série. Le scénario et les dessins ne sont pas révolutionnaires mais le plaisir est bien là !
Oui je sais, à la fin de ma critique du tome I j'avais annoncé ne pas acheter ni lire la suite ... C'était sans compter sur ma compagne qui m'a forcé à poursuivre cette saga ... au demeurant très légère. Heureusement que Vallès est un maitre dans son art (même si j'ai trouvé les dessins supérieurs dans Les maitres de l'orge) avec un graphisme excellent qui permet une lecture tranquille de cette historiette. Les amateur de "Angélique Marquise des Anges" seront ravis, la belle est de retour dans un parfait équilibre un peu mièvre d'action et de sensualité...
Dans "Brigande", Jolanne de Valcourt retrouve son amant irlandais, devient la compagne d’un brigand de grands chemins avant de finir comme épouse-servante pour les colonies du Roi !
Malgré un dessin à l’indéniable élégance notamment lorsqu’il s’attache aux courbes de la gent féminine et un scénario (trop) riche en rebondissements, cet album est sans réelle surprise. Seuls, les exploits libidineux de Philippe de Valcourt, au demeurant graphiquement très corrects, viennent troubler un album par trop convenu !
Vite lu et certainement vite oublié...
Pas vraiment mauvais mais pas vraiment brillant non plus.
Le scénario manque de mordant de détails historiques....
L'héroïne principale belle et naïve est trop caricaturale pour être crédible. Dans ce deuxième tome on a même droit à une trahison par amour. Une vrai série B hollywoodienne.
Les dessins par contre sont remarquables quoique trop formatés (on est loin des illustrations de Thorgal).
A lire mais surement pas à relire.
A noter pour le suspens que le reste du scénario vous est raconté sur la couverture verso il n'y a qu'à lire les titres des prochains tomes.
Affligeant.
5/10.
Ce deuxième opus est à la mesure du premier : de l'aventure de feuilleton populaire qui se laisse lire mais dont on ressort un peu barbouillé comme quand on mange une grosse pâtisserie trop sucrée. Tous les ingrédients destinés à séduire sont là (dessin de bonne facture, scénario béton) mais tout ça a l'air industriel, comme une recette récitée sans passion, une commande exécutée par de bons professionnels qui n'ont pas forcés leur talent.
Parfait pour se distraire 10 mn sans se fatiguer, mais ça va encombrer inutilement ma bibliothèque.
Je sais que la bande dessinée dite populaire n'a guère bonne presse, et que Van Hamme est un scénariste brillant mais parfois se repose sur ses lauriers mais je vais défendre "Rani" #2 .
Comme pour le premier volume,où Jean Van Hamme, ne s'en cache pas, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de la célèbre série de cinéma "Angélique, Marquise des Anges", avec notre héroïne qui rejoint, dans le présent opus, une bande de brigands.
Le dessin de Vallès est toujours aussi bon, soigné.
Le scénario, signé Alcante et JVH,me rappelle évidement ses films de capes et d'épées des années 50.La lecture est agréable. Certes ce n'est pas la série phare que l'on retiendra des ces trois auteurs mais elle a le mérite de me faire passer un agréable moment de lecture.
Un petit regret tout de même, c'est un rythme de parution assez long qui tranche avec le côté feuilleton, au sens littéraire du terme.