S
eul rescapé du massacre d'un village mexicain perpétré il y a une quinzaine d'années par des mercenaires français, un jeune gamin débarque au Havre sans but précis. Ses errances le rapprochent d'un catcheur qui le prend sous son aile et décide de le former pour prendre sa succession sur le ring. À la suite d'un combat, il se retrouve face à face avec le responsable du carnage mexicain. Décidé à se venger, il tente de l'éliminer, mais la rencontre tourne à son désavantage et il se retrouve défiguré. Son esprit ne supportera pas ce nouveau choc et il perdra la raison et tournera sa rage contre la France et ses symboles.
Dog Baker est ce que l'on peut appeler un auteur hors normes. À lire son Baron Samedi, il est évident qu'une certaine forme de démence occupe son esprit, mais une démence saine, celle qui permet d'extérioriser son mal-être. Assurément asocial et au passé chaotique, l'auteur, pour son premier album, plonge le lecteur dans une auge de sexe, de sang et d'horreur. La descente aux enfers est calculée et le plan machiavélique. Il faut avoir le cœur bien accroché pour supporter l'ignominie sans borne du tueur. Rien ni personne n'est épargné, et il faut une sacrée dose de bon sens pour se convaincre que la caricature l'emporte sur le trouble mental. Bret Easton Ellis vient immédiatement à l'esprit. American Psycho transposé dans les années soixante en France, où la froideur de Patrick Bateman serait remplacée par la hargne vengeresse du Baron Samedi. La même folie et la même fureur pour tenter d'exorciser tous les maux de la société ou, dans ce cas précis, la société elle-même.
Les couleurs minimalistes de Pixel Vengeur ponctuent le récit de taches sanglantes comme des éclaboussures et jouent avec la mise en scène diabolique de l'auteur (apparemment rendue cohérente par Didier Convard et Eric Adam). Le rappel des méfaits ignobles du Baron Samedi est orchestré de façon anodine, ce qui les rend d'autant plus horribles. De l'humour noir ? Non, à ce stade, c'est du sadisme poussé jusqu'à l'outrance. Dog Baker ne peut laisser insensible. Pour ceux qui réussiront à aller jusqu'au terme d'une lecture éprouvante, la question de l'utilité de cette œuvre dérangeante, voire révoltante, restera posée.
Non, décidément, difficile de croire que Dog Baker est sain d'esprit. Après une telle lecture, les cauchemars envahiront vos nuits. Surtout qu'une suite est envisagée… Âmes sensibles s'abstenir.
J'ai rarement lu une oeuvre aussi mauvaise dans tous les sens du terme. Il paraît que cette oeuvre serait "déjà culte" comme l'annonce fièrement un cèlèbre magazine de comics américain. Je soupçonne une farouche volonté de nuire ou une mauvaise foi évidente à moins que cela ne soit une totale erreur de goût.
En effet, j'ai lu tout bonnement une oeuvre anti-française qui est écrite avec tellement de haine que cela en devient presque génant. Il n'y a aucune subtilité et on fait dans la violence gratuite avec une telle surrenchère des situations meurtrières.
Pourtant, au départ, on pouvait s'attendrir sur le sort de ce gamin qui allait devenir le Baron Samedi, une sorte d'être malfaisant qui n'hésite pas à tuer des enfants ou à se servir d'eux. C'est navrant et pathétique à la fois d'utiliser de tels procédés.
J'ai détesté de tout mon être. C'est à vomir ! On ne peut pas être plus clair ! La provocation n'est jamais un bon moyen de parvenir. Le trash non plus. On prendra le soin d'éviter la bêtise gratuite.
En fait de cet album je ne retiendrai que les illustrations et le mélange des couleurs. Une vraie cure de jouvence.
Le scénario est quant à lui famélique et prétexte à un violence gratuite. Mais là ou "oranges mécaniques" de Kubrick atteignait des sommets cette oeuvre n'arrive pas à décoller. Trop d'approximation, trop de clichés pas assez d'humour.
Un grand bof.
5/10.
Super trash, un choix de couleurs qui rappelle un peu sin city. Enfin un comic qui se déroule à Paris, ambiance film noir des années 60, ça fait longtemps qu'on l'attendait. A se demander si l'auteur ne serait pas francophile malgré le désordre qu'il se plaît à mettre dans notre beau Paris, de l'Elysée au quai des Orfèvres en faisant un petit crochet (de boucher) par les abattoirs de la Villette. De la pure vengeance, de l'hémoglobine à gogo et par dessus tout un humour décapant!
Une claque terrible ! Méchant et hilarant, un dessin impeccable qui illustre un scénario parfaitement huilé qui va crescendo dans l'horreur et la perversité, le tout servi par une mise en couleur graphique et sobre qui donne une ambiance particulièrement envoûtante. Une très grande réussite.
Une histoire vraiment déjantée et sans concession comme on en lit peu souvent ! Un homme travesti en squelette usurpe le nom de Baron Samedi et met la France à genoux par pure vengeance ; violence, massacre, manipulation, tout cela dans la forme d'un pulp retro très bien dessiné avec une mise en couleur astucieuse d'où ressort un rouge saisissant. L'histoire se lit d'un trait, on ne lâche pas une demi seconde le rythme effréné du tueur et de ses poursuivants notamment le commissaire appelé "Le Porc". Tout d'abord très dérouté par cette histoire provocante, on finit par bien rire et savourer toute l'ironie de cette bd. Un très très bon moment de lecture !