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epuis qu’il l’a sauvée du suicide, Guryû Sakaki, héritier d’une grande famille, file le parfait amour avec Rinné, une de ses élèves, jusqu’au jour où une femme mystérieuse lui annonce que la jeune fille va mourir, énuclée à l’aide d’une cuillère. Le soir-même, le professeur retrouve sa bien-aimée sans vie aux pieds d’une adolescente qui se fait appeler « l’arracheuse d’yeux ». Ce spectacle sordide désespère Guryû ; cependant, contre toute attente, Rinné reprend vie. Elle doit cette résurrection inespérée à une mythique pomme d’éternité qu’elle aurait avalée. Malheureusement, ce fruit est convoité par des groupes d’ « insectes » - des monstres à l’apparence humaine – qui entendent bien tuer la lycéenne pour s’en emparer. Forcés de collaborer, Guryû et l’acharnée de la curette vont tout faire pour protéger Rinné…
Le filon des adaptations – de romans, films, animés, jeux vidéo - fonctionnant à fond tant dans la BD franco-belge que dans les comics ou les mangas, les éditions Doki Doki invitent le lecteur à remettre le couvert avec une énième série livrant sa version dessinée et pourvue de phylactères d’une œuvre littéraire présentée comme un succès au Japon. Au programme : le récit d’une romance sur fond de fantastique macabre, saupoudré d’un zeste d’humour, servant d’exutoire à l’ennui provoqué par une narration qui peine à enthousiasmer.
Tout commence, classiquement, par la brève présentation d’un couple élève mineure/professeur adulte qui, ailleurs, aurait pu, à lui seul, faire l’objet d’un mélodrame intense, mais dont la formation ne choque visiblement aucun des autres protagonistes, pour entrer soudain dans le vif du sujet. À partir de là, le scénario va très vite, laissant à peine le temps de respirer pour comprendre ce qui se joue ou pour apprécier clairement les éléments révélés par les différents acteurs. Tournée la dernière page de ce premier volume, il s’avère que la présumée méchante du tout début, spécialiste ès énucléation, n’est pas si vilaine que cela, que des bataillons entiers de cafards-bourreaux attendent, tapis dans l’ombre, de s’abattre sur les bons, et qu’une troisième entité, méphitique, entend bien faire cavalier seul pour doubler tout le monde en s’en prenant au seul véritable être fragile de la bande...
Rien que de très prévisible et exempt de tout piment. Une fadeur encore accentuée par la niaiserie constante et affligeante de l’héroïne désormais immortelle. Le dessin de Yuriko Asami rattrape à peine l’ensemble. Son trait, net et précis, fait la part belle aux visages ainsi qu’à leur expressivité, tout en allant parfois jusqu’à la quasi-caricature. Il s’accommode assez bien d’un découpage plutôt dynamique et assez lisible, malgré un fréquent recours à des trames sombres.
Les becs les plus fins passeront au-dessus de ce titre peu satisfaisant et le laisseront aux inconditionnels du genre prêts à s’y aventurer.
On veut nous faire croire qu'un jeune héritier ultra-riche veut exercer le métier de professeur dans un lycée et qu'il tombe amoureux de l'une de ses élèves qui sera la proie d'un démon. Bref, tous les poncifs et les exagérations propres aux genres seront de la partie pour notre plus grand déplaisir.
Je ne ferai pas dans la dentelle pour dire que cette œuvre m'est apparue comme réellement décevante. La fin de cette histoire reste même ouverte ce qui m’horripile encore plus. Oui, j'ai en effet tenu jusqu'au bout car cela se laisse lire même s'il faudra avaler de grosses couleuvres.
Il y a de la romance, du fantastique, du gore dans une ambiance un peu décalé. Ce melting-pot pot m'a paru quand même assez indigeste. Ce fruit de l'éternité a du mal à passer même pour un dessert.
Quant à la forme, c'est classique sans le petit plus pour faire la différence. Le découpage m'a paru quelque fois assez maladroit pour la compréhension des scènes.
Ceci dit, quand même 2 étoiles et sans applaudissement.