Île de la Tortue, 1662. Tortuga del mar, pour le colon espagnol qui la contrôle. L’Ankou, flibustier et principal empêcheur de despotiser tranquille, ayant été décapité, Don Valverde croit avoir définitivement la mainmise sur ce petit territoire perdu dans les Caraïbes. L’arrivée simultanée de la nièce du roi d’Espagne et d’un soi-disant négociant venu de Nantes va contrarier ses plans…
Impossible de ne pas penser au style Mignola en découvrant le trait d’Antoine Brivet et la mise en couleurs de Virginie Blanchet ! Que les réfractaires de la patte en question rejettent leur a priori et poussent un peu plus loin la curiosité, ils en seront récompensés. Le recours abondant au noir, découlant d’une valorisation d’ombres quasi omniprésentes, ainsi que le profil plutôt carré des « gueules » en présence, conviennent tout à fait pour transcrire leurs caractères et leurs relations. Mais les ténèbres n’envahissent pas pour autant le terrain, laissant découvrir quelques scènes se déroulant dans des lieux inondés par le soleil et parfaitement rendues. En quelques semaines, la coloriste aura montré la palette de son talent en livrant des travaux dans des registres aussi différents que peuvent l’être les tonalités de Mister Hyde contre Frankenstein (Soleil), Waterloo 1911 (Delcourt) et donc Tortuga (Ankama). Chapeau !
Après les univers nécrosés contemporains de Après la mort et Ma vie de zombie (Ankama), peu convaincants, le moins que l’on puisse dire est que l’air du grand large et le parti-pris de l’aventure font du bien à Sébastien Viozat. Même s’il ne s’éloigne pas pour le moment de ses plates-bandes puisqu’il est question d’Ankou, de vaudou et spécimens increvables, son récit est plaisant et divertissant. Il prend le temps nécessaire pour définir ses personnages (inconnu surgi de nulle part, noble prête à s’enflammer pour la première canaille qui fera battre son cœur, tyran emperruqué imbu de lui-même puis secoué par les spasmes de la haine), pour laisser une place à l’esprit de camaraderie virile et corporatiste des brigands des mers, mais aussi pour faire progresser et rebondir régulièrement son récit.
Les histoires de pirates, genre dont on se sentait un peu orphelin pendant de longues années, ont été récemment remis au goût du jour. Dans le créneau de la BD, avec quelques ingrédients et un habillage modernes, mais sans jeter les fondamentaux par-dessus bord, Tortuga apporte sa pierre à cette rénovation. Avec la promesse d’embarquer aux côtés de Marie la rouge, il devrait y avoir du monde sur le pont pour la deuxième et dernière partie.
On passe un agréable moment de lecture en lisant Tortuga qui traite principalement du combat des pirates contre les espagnols qui se sont emparés des Caraïbes. J'ai bien aimé la tournure que prend cette histoire qui est maîtrisée depuis le début par son auteur.
On démarre d'ailleurs par une scène d'ouverture assez forte qui voit la victoire d'un chasseur de pirates. Cependant, deux ans plus tard, il sera confronté à un homme étrange qui lui donnera du fil à retordre. Les personnages que nous croisons sont intéressants car ils ont du caractère.
La bd est véritablement vivante. Il y a de l'action ainsi qu'un zest de magie vaudou. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour une belle aventure de flibuste malgré la faiblesse du dessin.
De la piraterie fantastique avec un style graphique proche du "Tyler cross" de Brüno.
Boucaniers et flibustiers marchent sur les traces de Long Jones Silver et de Jack Sparow sans toutefois parvenir à égaler le charisme de ces personnages emblématiques.
Une nouvelle fois, l’île de la tortue est le théâtre d'évènements pas anodins, et c'est toujours un plaisir !
Parvenu à se débarrasser de l'Ankou, le gouverneur Valverde met un terme à la piraterie et impose sa main de fer sur Tortuga. C'est alors qu'apparaît Éric Gorsen, un négociant nantais, très interressé par l'ancien bateau de l'Ankou, le Marv Harrek.
Avec un méchant très méchant, un héros mystérieux et des filles aussi jolies que dangereuses... Sébastien Viozat ne ménage pas ses effets pour nous embarquer dans cette histoire de piraterie et le moins que l'on puisse dire c'est que sa marche. Grâce aux nombreux rebondissements, les 96 pages du récit se dévorent sans temps mort et l'on a qu'une hâte, lire la suite.
Le dessin d'Antoine Brivet, dont c'est la première œuvre, n'est pas en reste. Très influencé par Mignola, le jeune dessinateur nous propose une galerie de "gueules" toutes plus horribles les unes que les autres. Un vrai régal.