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ré publiés dans Phosphore, les sketchs de Ces années-là sont réunis dans un premier tome nous contant les aventures sentimentales et estudiantines de Réseda, Chédine, Michelle et Lex pour les filles, Wilhem, Brossette et Asimov coté garçons. Des étudiants en pleine forme avec pour seul but : Le bonheur !
Ne confondez pas, ce n’est pas "cette année-là", ôtez-vous tout de suite cet air musical de l’esprit ! Non, ce n’est pas l’année 62 dont il s’agit ici mais plutôt de ces années où s’épanouissent les jeunes adultes presque plus étudiants et pas tout à fait encore autonomes. Bref, la vie des "djeuns" dont les passions et les envies n’ont rien à voir avec les soucis que peuvent avoir les "grands".
Peyraud a l’habitude de nous conter les petits "riens" du quotidien au travers de ses séries précédentes (Premières chaleurs , Mine de rien, etc..). Il récidive ici sans rien changer à sa façon de faire, il rajeunit juste son équipe de copains et les affuble de parents dans leur période mystico-orientalisante et de frères et soeur cadets envahissants et barbants. On retrouve tout ce beau monde dans des situations connues de tous : Soirées improvisées entre amis, amoureux transis qui ne se l’avouent pas, plans drague de mecs entre filles... On nous rejoue ici du déjà vu mais puisqu’il s’agit d’une équipe qui gagne et que cela fonctionne toujours aussi bien, pourquoi s’en plaindre ? Seul l’humour prend un peu plus de place qu’à l’accoutumé, la dérision devenant omniprésente. Mais n’est-ce pas le propre des jeunes que de ne pas se prendre trop au sérieux ?
Seul bémol, une maîtrise "perfectible" du langage des "djeuns" que l’auteur tend à accentuer, insufflant ainsi une pointe de ridicule dans certains dialogues avec ces "trop bon" et autres "super cool" à tout bout de champ. Il est toujours difficile de se glisser dans un milieu ou une génération que l’on ne connaît pas ou plus, mais il est toujours préférable d’être en dessous de la vérité que de la dépasser.
Le dessin ne varie pas non plus avec ces nez en virgule si caractéristiques, ces formes longilignes et ces décors minimalistes et s’adapte plutôt bien à cette bande dessinée de genre qu’est la chronique sociale. Si vous avez aimé ses albums précédents, vous ne serez pas dépaysés par ce nouveau Peyraud.
Je ne supporte pas un album tout entier avec des dialogues du style "mes parents kiffent grave", "que du bonheur", "tu psychotes grave", "j'hallucine", "fais pas le blazeman", "y a pas un inédit de Buffy ce soir à la télé"... Vous vous dites certainement que ce n'est que sur deux trois pages et que je fais le "gaveman". Mais non!!! je vous assure: c'est cela sur les 48 pages !!! J'hallucine grave, moi!!!
Ces années là traduisent certes le langage d'une certaine époque avec un style graphique dénudé et des couleurs pourtant très vives tapant à l'oeil. Mais je n'apprécie pas du tout cet exercice de style. Pour les amateurs de ce nouveau parler ou les sociologues-thésard qui enquêtent sur ce phénomène dans l'air du temps...