R
arissimes sont les occasions de se sentir fébrile à la découverte d'un album de bande dessinée. Certains sont très attendus parce qu'ils offrent une conclusion ou un nouveau départ à une série mythique, d'autres marquent l'association d'auteurs adulés ou la fin de la retraite d'artistes devenus rares, tandis que certains promettent d'aborder des sujets avec un éclairage inédit. Trois Christs est un mélange de tout cela. Cela fait au bas mot trois ans qu'on en entend parler, qu'on sait qu'il s'agit d'un challenge et en quoi il consiste, que ce sont Valérie Mangin (Le dernier troyen - Soleil) et Denis Bajram (Universal War One - Soleil), auxquels se joint Fabrice Neaud (Journal - Ego comme X), qui se le sont lancés.
Le défi : présenter trois fois la même semaine pascale, à Lirey, en Champagne, en 1353. Les mêmes personnages qui évoluent dans les mêmes lieux pour des évènements différents. Non pas exposer trois points de vue de protagonistes comme on l'a déjà vu, mais utiliser dans chaque récit un maximum de cases et de textes communs à chacun d'entre eux. Un puzzle, un jeu de pousse-pousse, qui au bout du compte donne bien trois histoires distinctes, qui prêtent aux acteurs des desseins et des destins divergents et qui confèrent elles aussi au St Suaire, élément central, une origine, une aura, d'un autre type.
L'album en main, la tentation est au recul. La découverte d'une table, qui permettra à tout un chacun de suivre à la trace des éléments cités à plusieurs reprises dans le dédale construit par les manipulateurs, a de quoi effrayer. Recul, car « si jamais je me lance et que je ne pige rien, que je me perds... j'aurais l'air malin... Déjà que l'histoire de la relique et moi...». Pas de crainte, le prologue (comme la conclusion plus tard) est la pour (re-)mettre le profane dans le bain. Énigme il y a, qui a évolué au fil des ans, et elle n'a pas été inventée par les auteurs, mais elle a nourri leur inspiration. Un contenu n'est jamais aussi génial que lorsqu'il rend les choses limpides. Le fait qu'il soit en plus l'œuvre d'architectes hors pair devrait ajouter à sa légende.
Trois récits. En quelque sorte, une thèse, une antithèse et... autre chose. Né du mythe et brodé autour des découvertes scientifiques, une vraie fiction, serait-on tenté de dire, oubliant un peu vite que les autres ne le sont pas moins. Sept cents citations croisées, parfois un même décor avec un éclairage autre, un même lieu avec un personnage dont la position varie de quelques pas, deux individus qui échangent leurs places, et alors l'hypothèse est radicalement différente (comment ne pas abuser de ce mot dans Trois Christs ?). La mystification opère si bien que, passé un moment, le réflexe du « déjà vu » fait si bien son office qu'une vérification d'usage peut laisser le bec dans l'eau : non, cette image est totalement inédite !
Le dessin n'est pas étranger à cette réussite. Oubliez un temps le casse-tête à résoudre pour construire des planches originales avec des cases déjà utilisées et de tailles très variées en stock pour succomber au charme du graphisme. Couleur directe, numérique soit, mais avec un rendu qui donne l'illusion d'un pochoir qui serait généreux comme lui pour communiquer la matière, la chaleur, la luminosité. De là à dire que c'est grâce à elle qu'un supplément d'âme est donné...
Comme les bons sentiments ne font pas les bonnes actions, les prouesses techniques ne garantissent pas les bons albums. Ici, assises sur des théories qui sont rappelées en fin de chapitres et soumises elles aussi au jeu de la manipulation, les trois hypothèses se « tiennent ». les trois récits auraient pu être livrés indépendamment, et un peu étoffés, auraient constitués des histoires honorables. Oser une lecture en s'affranchissant du jeu des comparaisons et restent alors toutes les crédulités, les abus, les impostures décrites qui appartiennent aux agissements des hommes, dont ils usent pour exercer leur foi ou pour exploiter celle des autres. Inutile pour autant de taxer les auteurs d'hérésie dans leur exposé des trois « vérités » qu'ils exposent.
Dieu existe. Dieu n'existe pas. Dieu est radioactif. On le dit...
Trois Christs est un sacré bouquin. Voilà au moins une vérité bonne à propager.
Je suis tellement déçu par ce que je viens de lire. Pourtant, les trois auteurs sont réellement de qualité par leur travail déjà accompli. On se demande presque que vient faire Fabrice Néaud dans ce type d’histoire qui se situe à mille lieu de son univers. Bref, on s’attendait à beaucoup mieux. Et cela est à peine passable.
Trois auteurs pour trois christs et trois versions différentes d’une histoire de relique mais pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit du dernier linceul du fils de Dieu. Les auteurs ont voulu nous faire prendre conscience qu’à partir des mêmes images, on pouvait avoir des versions totalement différentes selon les points de vue qu’on adopte. C’était presque un exercice mathématique à la Bajram.
L’idée était louable mais la mise en pratique n’a guère été convaincante. On s’ennuie ferme dès le second récit après un premier plutôt terne.
c'est vraiment désagréable d'attribuer une mauvaise note à un titre qui manifestement a demandé beaucoup de travail et dont il faut reconnaître l'originalité.
Mais au delà de ce constat, et c'est malheureux, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent!
Alors oui, c'est une idée vraiment attrayante, et c'est ce qui m'a amené à me procurer cet album ( au delà du renom des auteurs )
Mais l'album lui même est victime de son "système" : les dialogues manquent de logique et de continuité, l'histoire est souvent confuse , voire incompréhensible à certains instants, et sa lecture est laborieuse.
Un album qui repose sur un concept, mais qui reste à l'état de "gadget" et dessert fortement le/les histoires.
Un exercice de style, qui apporte peu de plaisir au lecteur.
Je crois que c'est la 1ère fois que je vais mettre une si mauvaise note à une BD dont j'admire le travail (habituellement) des auteurs de celle ci.
Le concept peut paraître original pour une BD classique, mais je n'en vois aucun intérêt... Ou alors il faut chercher du côté des écoles sur une certaines sensibilisation qu'on peut presque tout faire dire à des images (comme l'a déjà dit un autre lecteur, on l'a déjà à la télé tous les jours).
Aucune intérêt pour le scénario, sauf celui d'avoir une histoire manipulé en 3 versions. Le dessin n'est absolument pas mis en valeur par le scénario.
Et certain enchaînement de cases et de dialogues n'ont pas de sens pour moi (peut être l'effet de la manipulation des cases et dialogues?).
Pour résumer: aucun intérêt dans le monde de la BD.
Oui, ill est vrai que cette BD est déroutante.
Il faut vraiment la voir comme un concept, s'amuser à relire chaque bulle, les retrouver dans chaque variation, retrouver les différentes cases, regarder les jeux de lumières faits par les auteurs. Faire trois histoires différentes avec quasiment les mêmes dessins et les mêmes textes, rien que pour l'effort de style, cette BD vaut vraiment le coup d'oeil.
Bajram débarque là où on ne l'attend pas avec cette histoire du suaire de Turin déclinée en trois versions différentes.
C'est un album conçu comme un puzzle où cases et dialogues renvoient à l'une et l'autre des versions.Quasiment une démarche mathématique qui malheureusement me laisse un peu froid au final.
Ces approches sont certes bien construites, trop bien même, mais le lecteur n'arrive pas à s'attacher aux personnages.
Pour apprécier le travail de Valérie Mangin et de Denis Bajram, il faut sans doute une relecture en s'appuyant sur l'ensemble des renvois cités page 8 mais c'est un peu fastidueux.
Par contre, j'ai été rééllement conquis par le dessin de Bajram, à milles lieux de sa superbe série "Universal one War".. On sent dans chaque vignette le travail de bénédictin du dessinateur, notamment dans la troisième histoire où les couleurs, qui ont de l'importance dans le récit, sont superbe.
Un avis mitigé donc pour cet album étonnant qui mérite une lecture soutenue.
« Trois Christs » relève t-il de l’exercice pédagogique ou s’agit-il véritablement d’une bande dessinée ?
Si le but poursuivi par Denis Bajram et Valérie Mangin est de démontrer qu’il est possible de faire dire tout et son contraire aux même images et/ou aux même mots, il suffit d’ouvrir quotidiennement sa télé vers 13h ou 20h et de zapper… pour en être persuader !
Aussi, si cet album constitue un ouvrage pédagogique, il convient de reconnaître qu’il est didactique, documenté et (très) joliment illustré.
L’analyse est quelque peu différente si cet album est à prendre comme un BD. Le scénario est en soi minimaliste et son intérêt principal réside dans le fait que chacun se prêtera au jeu des « 7 erreurs » en allant et venant dans l’album pour débusquer les points communs ou les différences entre les 3 versions de cette même Semaine sainte. Reste que le graphisme est agréable et que la couleur (directe numérique !) donne toute sa profondeur et sa spécificité visuelle à l’album.
Reste à espérer que les aficionados de la Bulle savent faire la différence entre ce qu’ils lisent quotidiennement et la réalité qui les entoure…
Ce n'est pas une BD c'est une expérience...
Le dessin est un peu déroutant mais on s'y fait: les effets de lumière sont magnifiques et permettent de conforter l'ambiance des trois récits.
Coté scénario: c'est moyen, les trois histoires sont simplettes.
La magie de cette BD réside dans le concept qui a lui seul vaut la lecture et relecture et rerelecture...
Très bons dessins, scénario moyen, concept déroutant...
Cela suffira-t-il a en faire un incontournable: j'en doute.
Et bien, pour une fois, je reste pantois...Pas de grandes diatribes énervantes ou non, chacun me juge à sa façon,, non, je ne sais que dire sur cette BD...Rare chez moi ! J'ai envie de dire : "mais que m'apporte cette histoire ??". Dès lors, je vais prendre le temps de relire à tête reposée et d'analyser sereinement ...Avant d'émettre un avis plus circonstancié et certainement plus "calme" qu'à mon habitude (ouf, dirons certains !).
Alors, en attendant, ma 1ère impression est : je ne vois rien : ni l'utilité des 3 histoires et certainement pas DE L'HISTOIRE...Je vois que chez les chroniqueurs c'est la même chose : d'un coup de coeur pour certains, 50% pour d'autres...Je serais curieux d'avoir l'avis du 50% !!! Demande déjà faite via e-mail, mais resté sans réponse...Dommage, dommage, Ô Chroniqueurs et Administrateurs de BDGest : les avis du + haut au + bas seraient vraiment intéressant !
Je pense enfin me rendre sur le forum pour y faire des émules de cette position : pouvoir lire la chronique la plus flatteuse et la moins bonne : à ce moment, nous Lecteurs et surtout ACHETEURS, pourrions nous faire une opinion plus précise, enfin j'espère !