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ubliés tout d'abord sur internet en 1996, les strips de la série Boondocks ont ensuite évolué vers les magazines, pour finalement être publiés dans les quotidiens américains, toujours plus nombreux et suscitant apparemment beaucoup de réactions de la part des lecteurs. Aaron Mc Gruder y raconte la vie de jeunes ados et de leur famille, vivant dans une banlieue américaine. Beaucoup de sujets de société y sont abordés, tout en donnant la part belle à la politique et aux relations entre Noirs et Blancs.
Faut-il être forcément accro de ce genre de littérature pour apprécier, ou est-ce abordable au plus commun des passionnés de BD ? Faisant partie de la seconde catégorie, on pourrait être attiré par le plaisir de la découverte et se dire : pourquoi pas ? On se plonge alors dans l'album en espérant découvrir une mine d'informations sur la vie quotidienne des noirs dans la banlieue américaine. Peut-être découvrirait-on aussi quelques détails croustillants de la vie politique de l'époque traitée dans cet album (c'est-à-dire juste avant le duel opposant Gore et Bush) ? A moins que ce ne soit une succession de situations cocasses qui nous arracheraient un sourire, en mettant en scène des discussions entre des personnages inhabituels ?
Non. Rien de tout ça. Il semble que le destin ait le sens de l'ironie n'est qu'une suite de strips pas drôles du tout, traitant souvent plusieurs fois de suite du même sujet, à tel point qu'on peut se demander où commencent et finissent certains d'entre eux, et abordant des faits qui ne surprennent même pas un européen non féru de vie politique américaine.
Cet ennui vient certainement du fait d'ingurgiter un album entier de strips, qui habituellement se lisent dans un quotidien. Mais pas seulement. Les thèmes abordés, politique, racisme, armes le sont sans réel engagement, et ne nous apprennent rien de plus que ce que l'on connaît déjà, à moins d'être totalement hermétique à tout ce qui vient d'outre-Atlantique. Les ados et leur grand-père sont vraiment trop gentillets pour qu'on les trouve crédibles. Le seul moment où l'on pourrait ressentir une pointe de sincérité, serait lorsqu'ils parlent de leurs séries TV préférées, mais là, franchement, cela n'a vraiment aucun intérêt à nos yeux.
Bref, après lecture de ce tome, on est en droit de se dire que ces strips n'ont rien gagné à être réunis dans un album, ni même à être traduit en français.
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