E
rrance d’un flic perdu dans le cycle infernal d’un quotidien qui se répète sans cesse ; qui ne se ressemble jamais. Des hypothétiques convictions qui l’ont mené vers cette voie, il ne reste plus grand-chose ; les années sur le terrain se sont soigneusement chargées de broyer l’idéal, laissant place à un vide absolu, tout juste hanté par une confrontation passée avec une indicible atrocité.
Pluie et grisaille omniprésentes, la tonalité est donnée : sombre, terriblement sombre. Les brèves incursions dans un parallèle meilleur, fait de couleurs et de clarté, n’en seront que plus saisissantes. Le personnage principal, déshumanisé au propre comme au figuré - il ne sera pas nommé de l’album -, subit plus qu’autre chose, tout du moins plus qu’en façade, les événements qui le ballotent dans cet univers où le pire n’est jamais certain. Mako, le dessinateur, ne s’y est pas trompé. Son trait brut n’offre guère de place à une quelconque beauté, sans pour autant forcer dans la laideur. C’est la médiocrité qui est ici mise en image, les plans rapprochés se focalisent sur les corps pour rendre tout ce qu’ils portent en eux de terne, de déjà mort. Le récit est planté dans des décors où le glauque le dispute au sinistre, et encore, le résultat ne semble pas pleinement satisfaire les auteurs qui ne peuvent, par ce média, rendre l’olfactif autrement que par le verbe. C’est très cru, ça ne ment pas : cette bande dessinée va très loin, sans céder à aucun voyeurisme déplacé.
Cette reprise du roman d’Hugues Pagan, ancien de la maison Poulaga, parvient à en restituer avec fidélité deux éléments importants : l’atmosphère, d’une part, d’une noirceur absolue, et de l’autre, le rythme très saccadé de la narration, presque déstabilisant pour le lecteur. Ce dernier point n’a rien d’anodin, car il constitue bien le témoin improbable de l’existence ici rapportée. Bossant en Brigade de nuit depuis des lustres, il s’est progressivement détourné du réel pour intégrer, sans s’en rendre bien compte, une sorte de cauchemar cyclique, ce qui ne l’aidera pas à affronter celui qu’il fuit comme la peste. Ce rythme, complètement décousu, potentiellement déconcertant, est pourtant rapporté avec justesse : implacablement, les temps de permanence se succèdent avec la régularité d’un métronome, implacablement, l’imprévu frappe sans prévenir avec tout ce qu’il a d’intrinsèquement violent. Échec de la méthode, la descente aux enfers parait sans fond.
Daeninckx et Mako offrent, sans en trahir l’esprit, une « seconde vie » à ce roman d’Hugues Pagan. A ne pas mettre entre toutes les mains, Dernière station avant l'autoroute comblera ceux qui goûtent à se plonger dans les tréfonds les plus noirs de l’âme humaine, car, en la matière, ils seront dignement servis.
Rien à dire de plus que l'avis du chroniqueur ! Ce dernier résume PARFAITEMENT cette BD, n'en déplaise aux "avis" pas très heureux émis avant celui-ci... ! D'autant plus que le scénario de départ est issu d'un "pro"...Il n'y a pas que la BD à lire dans la vie les cocos !! Faut savoir argumenter les p'tits gars !! Et là, ce sont des banalités... Pfffttt !! Et l'aurtograffe !!
L'ambiance est là, pesante, prenante, on sent les ' odeurs ' de cette atmosphére retranscrite par ces dessins. Mais, malheureusement le scénario n'est pas à la hauteur. Okay, on est dans un polar, noir mais bon, pas grand chose ne ressort de l'intrigue elle-même. Note moyenne...
Tout est bien dans ce cauchemar banal et sombre et désespéré. Trop bien même, jusqu'à la caricature du genre, ce qui fait que j'en suis ressorti mi-figue mi-raisin, pas aussi conquis que j'aurais aimé l'être. Too much pour dire la vérité. Dommage en définitive, car le dialogue est souvent digne des plus grands et le découpage magnifique.
Ce qui devait être un polar à la francaise n'est finalement qu'une histoire banale de flic désabusé rongé par l'alcool et le ras le bol. Dans cete BD il n'y a aucune intrigue plicière d'aucune sorte aucune suspens juste un long monologue.
Et pourtant l'histoire partait sur de bonnes bases.
Le dessin est bon mais insuffisant pour masquer les carences du scénario.
Une très grosse déception pour un fan de polar.
A éviter.
2/10.