A
près avoir brillamment dupé le Pape en lui dérobant l'or qu'il destinait au paiement de son inquiétante milice, le Scorpion entend bien le harceler jusqu'à ce qu'il lui révèle enfin la vérité sur ses origines. Tout lui est bon pour parvenir à ses fins, à commencer par faire le vide autour de son ennemi juré, dont il libère aussi le turbulent frère, Nelio, qui s'empresse de reprendre ses pourparlers avec les Latal. Trebaldi riposte aussitôt en lâchant les pires reîtres de Rome aux basques de l'insaisissable gentilhomme cambrioleur. Mais une autre ombre dangereuse aux intentions mystérieuses s'attache aux pas d'Armando...
Toujours bondissant, le jarret flexible et sûr, l'épée titillant l'adversaire en mesure, jamais à cours de tours de passe-passe ni de botte impeccable, affolant et conquérant les cœurs, revoilà le Scorpion. Le chasseur de trésors traqué des premiers tomes a inversé les rôles et, comme dans le précédent opus, ouvre désormais la marche, menant le jeu, assiégeant sans répit et acculant son adversaire dont la déroute semble bel et bien consommée en fin d'album. Afin d'y parvenir, Stephen Desberg (Black op, Cassio, I.R.$.) multiplie les coups de théâtre et tribulations dignes d'un feuilleton à la sauce "de cape et d'épée". Alors, certes, certaines ficelles se révèlent un peu grosses et le lecteur voit venir de loin la vérité qui se cache sous le masque, lorsqu'un revenant fait brusquement son apparition. Cependant, la série nous y a habitué dès les débuts et l'intérêt reste de savoir comment le séduisant Scorpion se sortira des vilains chausse-trappes qui parsèment son chemin ou de quelle manière il bernera ses ennemis. En la matière, le public est servi.
Par ailleurs, le scénariste procure à la meute une bonne dose de ce qu'elle désirait : la vérité, ou du moins une partie, sur les origines de son bellâtre préféré et celles de sa marque infamante. Les flash-backs s'enchaînent, tandis que le puzzle est reconstitué jusqu'à la pénultième case. Il faudra attendre pour que la dernière se dévoile dans le prochain volet. Enfin, si le fil rouge avance à coups de révélations parfois déjà-vues, les intrigues parallèles continuent d'aller bon train, tout en demeurant quelque peu nébuleuses concernant les neuf familles - l'alliance Trebaldi-Latal qui se dessine, aurait mérité que Desberg s'y attarde un peu - et virant presque au mélodrame quant à la relation entre le pape et Marie-Ange. En revanche, il est dommage que la compagnie de spadassins chargée d'éliminer le héros s'avère aussi peu intéressante et vite expédiée ad patres.
Portant ce récit, le dessin d'Enrico Marini (Les Aigles de Rome, Gipsy, Rapaces) s'ingénie à rendre au mieux l'atmosphère sombre de cet album. Son trait, expressif et délié, anime avec dynamisme les protagonistes et s'attache à détailler aux mieux les décors, depuis les culs de basse fosse et autres bouges malpropres aux alcôves des palais et des tavernes, en passant par des vues des toits romains. Sa mise en couleurs, toute en nuances tirant sur les bleus grisés et les bruns ocrés, crée une ambiance très "à la brune" parfaitement adéquate.
Sans être totalement enthousiasmant, Le Masque de Vérité constitue un agréable divertissement et s'inscrit dans la lignée des précédents tomes du Scorpion.
>>> Chronique du tome 4
>>> Tome 5
>>> Tome 6
>>> Tome 7
>>> Tome 8
Superbe album une fois de plus, qui lève le voile sur pas mal de mystères, en particulier sur les origines du SCORPION enfin dévoilées (enfin, en partie ...) ! Un mystère qui nous tenait en haleine depuis le tout premier tome de la série. Rien que pour cette révélation l'album est indispensable. Ce ne sera pas la seule raison car comme d'habitude le dessin est magistral et justifie lui-aussi pleinement la lecture de cet album trépidant.
Si jusqu'au Tome 5, la série faisait un sans faute, depuis le tome 6, je trouve cela moins bon. Attention, je n'ai jamais dis "mauvais", mais l'ensemble semble moins dynamique, des lourdeurs dans le scénario, des personnages secondaires inutiles, des rebondissements parfois un peu "too much".
Quelques exemples :
Les auteurs font leur possible pour donner de la profondeur au Hussard dont le personnage s'enfonce dans l'inutilité. Il passe de plus en plus de temps au lit avec sa nouvelle copine qui est juste sans intérêt... Mejaï n'en finit plus de faire semblant de mourir et de revivre... Les tueurs employés par Tribaldi s'entretuent sans rien apporter à l'histoire... Tout le monde entre au Vatican comme dans un moulin... Le Scorpion use de stratagèmes pour approcher Tribaldi assez simplistes voir grossiers (mais où trouve-t-il tous ses déguisements ?)... Les filles sont toutes des bombes atomiques, la moitié du temps nues, qui s'envoient en l'air ou qui font des crises de jalousie... Mouais... Bof... Cela manque un peu d'inspiration tout ça...
De plus, le scorpion ressemble de plus en plus à un "super héros" des comics américains, tel un "Batman", sautant de toit en toit, habillé tout en noir, scrutant la nuit, et sauvant la veuve et l'orphelin face aux méchants...
Ainsi, la série reste "bonne" mais a perdu, pour le moment, son caractère "génial".
Allez ! Ressaisissons-nous !...
Un album réussi sur fond de lutte de pouvoir et de dépravation. Marini y excelle toujours pour croquer avec brio les différents personnages mis en page de façon efficace par l'excellent scénario de Desberg. Le Scorpion s'approche enfin de la vérité et se joue des embûches qui lui sont tendues. La fin de l'épisode laisse entrevoir un dénouement probable dans le tome 10... A moins que !
Un 9ème est plutôt réussi.
Coté dessin c'est toujours l'extase, que ce soit dans le détail des visages ou dans le graphisme des paysages.
Coté personnage, ils apparaissent tous profondement humains ni trop propres ni trop noirs.
Le scénario lève progressivement le voile sur l'exact père du scorpion.
C'est bien écrit, bien dessiné, bien agr&able à lire.
Encore une réusssite dans cette excellente série.
8/10.
Dans un Vatican sous l’emprise d’un pouvoir papal en déliquescence, le Scorpion franchit une étape décisive dans la recherche de ses origines.
Ce 9ème album confirme l’évolution initiée à partir de « Au nom du Père ». Des personnages secondaires complexes et très présents, un dessin parfait notamment au niveau des paysages urbains, un scénario riche mais sans fioriture excessive et une mise en couleur d’une grande qualité (surtout le travail sur les ambiances) concourent à la réussite de cet album. Indéniablement, le plus abouti de la série.
A lire absolument...
Je me suis retapé toute la série, pour me rappeler des événement passés.
On découvre quel est l'origine de son tatouage, et les raisons pour lesquels Trébaldi tenait à le tuer.
L'histoire avance petit à petit tranquilou.