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out commence en 1921, au sud des Etats-Unis, l’histoire d’une confrontation entre deux hommes dont les chemins se croisent et se recroisent au fil des années. L’un d’eux est au service de la loi, c’est un Marshall, l’autre est au service de ses pulsions, c’est un criminel.
Berlion est un dessinateur qui maîtrise à merveille l’usage des couleurs pour donner un « climat » à ses bandes dessinées. C’est ici le cas, avec cette chaleur sèche et étouffante qui émane de chaque planche et rend si bien l’atmosphère de fin de règne du western, prédominante dans ce récit aux portes des années pétrole. C’est là le contexte de cette lutte d’une vie, entre ce qui devrait apparaître comme deux « monstres sacrés ». Le problème réside dans l’inégalité qui se ressent dans le traitement des protagonistes. Si l’un d’eux, le flic, a la stature du personnage qu’il est censé incarner, son adversaire a des airs de petite frappe sans envergure, ce qui le place à la limite du faire-valoir. Certes, il a quelques petits faits d’armes à son actif, néanmoins, rien à voir avec le sang-froid, la prestance et l’efficacité de l’homme de loi qui lui fait face. Cette impression, aucune des rencontres successives entre les deux ne viendra la contrecarrer. C'est d'autant plus regrettable que le fil conducteur repose sur la volonté d’un journaliste de convaincre son rédacteur en chef du "must" que constitue son papier sur cet affrontement. Les seconds rôles sont d’ailleurs globalement assez convenus et font plus partie du décor qu’autre chose, les motivations des uns et des autres étant parfois difficiles à saisir. Dommage, parce que le coup de pinceau de Berlion donne, comme à son habitude, une véritable ambiance au récit.
Pas déplaisant, notamment grâce au graphisme, et correctement construit, Le kid de l’Oklahoma est un duel qui souffre d’un déséquilibre des forces en présence, ce qui a pour corollaire d’en limiter sérieusement l’attrait.
Je voudrais apporter une précision qui est de taille avant de donner mon avis. Ceci n’est pas un western. Ce n’est pas parce que les deux protagonistes qui vont se combattre sont des as de la gâchette qu’on peut parler de western ! Selon la définition, le western est un genre dont l’action se déroule en Amérique du Nord lors de la conquête de l’Ouest au XIXème siècle.
Or, notre histoire débute durant les années 1920 : il est clair que la conquête s’était depuis longtemps achevée. Nous sommes à l’époque de la prohibition de l’alcool qui va précéder la grande dépression. Il est clair que dans les états du sud des Etats-Unis, on porte encore le chapeau de cow-boy. De là à faire un amalgame, il n’y a qu’un pas que je n’aurais personnellement pas franchi !
Non, ce récit a plutôt l’allure d’un polar puisqu’il oppose un membre des forces de police à un braqueur de banque. C’est une adaptation qui reste assez cinématographique. J’ai apprécié le déroulement des dialogues qui fait qu’on ne perd pas le fil des évènements malgré les méandres de cette histoire fort intéressante au demeurant.
Par contre, je n’ai pas trop aimé l’épisode où notre héros s’allie avec celui qu’il va pourchasser pour combattre les fanatisés du Ku Klux Klan. Cette bataille du Mont Chauve rend cette histoire peu crédible. La première moitié était pourtant un sans faute. Pour le reste et dans l'ensemble, c’est plutôt pas mal car bien écrit.
Dans les années 20, l'histoire d'un duel entre un marshall et un gangster notoire retranscrit par un journaliste en quête de sensation.
Le scénario, dans cette collection Noir, est bien mené, le héros Carl Webster a des airs de l'inspecteur Harry avec sa phrase culte ('si je dois dégainer mon arme, je tirerais pour tuer' ) dans ce milieu de la prohibition et la prostitution. Les dessins aménent une ambiance de chaleur moite et suave...
A découvrir....