V
ous ouvrez ce livre et que découvrez-vous ? Une vue d’Alger. Et c’est une vision paradisiaque que nous dépeint là Tronchet par son trait plus suggestif que descriptif.
Vous tournez la page et que découvrez-vous ? La guerre civile, la violence des hommes qui une fois de plus, font de ce paradis un véritable enfer, détruisent l’Algérie pour en faire le théâtre de leurs petites guerres mesquines. C’est donc un livre sur l’Algérie, sur ce qu’elle était, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle aurait pu devenir.
L’histoire nous est contée par la fille du héros qui, dans un journal intime, se confie à son père. Ce père qui a du quitter son pays qu’il aimait tant, qui a du quitter cette terre ensoleillée pour aller se réfugier dans la grisaille française. Et c’est là qu’intervient Tronchet et ses couleurs merveilleuses pour mettre en images ce contraste entre ombre et lumière, pour mettre en relief cette nostalgie qui s’empare de notre héros lorsqu’il repense à son pays à la fois si proche et si lointain car perdu à jamais. Et l’émotion est si forte, le propos si dur, qu’on ne sort pas indemne de cette lecture. J’en veux pour preuve cette petite larme de compassion mêlée de tristesse et de dépit que j'en suis sûr, vous aurez du mal à réprimer à la fin de votre lecture.
Ensemble, Tronchet et Sibran nous ont donc offert un merveilleux livre sur l’Algérie, une véritable invitation à découvrir ce pays ravagé par la guerre civile. Mais aussi une base de réflexion sur le problème de l’immigration. Car que nous disent les auteurs ? Ils nous disent que tous ces étrangers que l’on trouve sur notre route, il nous faut pas les juger sans les connaître, il faut chercher à savoir ce qui les a conduit ici, il faut prendre conscience du drame de leur existence… C’est donc un livre sur la tolérance, et par les temps qui courent, je crains fort que ces conseils ne soient plus que jamais d’actualité…
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