C
ambridge, 1880. Un soir, le respectable Mr Vincey rend une visite impromptue à son ami Holly pour lui demander de s’occuper de l’éducation de son fils après sa mort, laquelle, il en a la certitude, aura lieu dès le lendemain. D’abord incrédule, le brave Holly finit par accepter. Et effectivement, la prédiction se réalise… À son vingt-cinquième anniversaire, le fils en question, Léo, découvre que son paternel s’est en fait suicidé, non sans lui avoir confié une mission : il devra résoudre une énigme qui a marqué de son sceau l’histoire de sa famille, remontant jusqu’à l’ancienne Égypte. Voilà donc le brillant jeune homme lancé sur les traces d’un passé enfoui.
Nouvelle série, prévue en trois tomes, pour la récente collection 1800 des éditions Soleil. Le dessin d’Alberto Jimenéz Alburquerque séduit d’emblée, plus que dans ses précédentes réalisations (Le dieu des cendres, Chasseur de sorcières). Parfaitement à l’aise pour installer une ambiance très cosy dans un bureau à la mode anglaise, il dépeint également avec brio une nature déchaînant sa violence sur les hommes qui osent s’y aventurer. Dans un style semi-réaliste fort convaincant, il met en scène des personnages très typés physiquement sans que la caricature ne soit outrancière, et il donne à ses décors un fort accent de réalisme.
Si le graphisme est une réussite, peut-on dire la même chose de l’histoire ? Au premier abord, oui, et la curiosité est rapidement titillée par ce mystère familial s’étalant sur plusieurs siècles. À mesure que le héros découvre la destinée qui lui est presque imposée par le poids du passé, le lecteur, accroché, tourne les pages avec avidité pour en découvrir le fin mot. Toutefois, au fil du récit, l’intérêt s’émousse progressivement devant un récitatif qui, par ses tournures trop ampoulées et des dialogues manquant cruellement de spontanéité, peine à convaincre sur la durée. L’absence de la figure qui prête son nom au titre de la série, Elle, est plus frustrante que réellement aguicheuse, et fait de ce premier opus un simple tome d’introduction, ce qui, paradoxalement, ne l’empêche pas de traîner en longueur.
Alternant les hauts et les bas, Elle ne parvient pas à confirmer une entrée en matière plutôt réussie. L’album se solde donc par une déception, en espérant que la suite gagne en intensité.
C'est la seule histoire de la série 1800 qui se lit en trois tomes. C'est peut être un tome de trop. Le scénario est original mais un peu tiré en longueur. Le thème de la quête de l'immortalité et de la vengeance à travers les siècles est cependant bien mené. Le dessin me plaît mais sans plus.
Très prometteuse, grâce à un dessin au style énergique et original, cette série use le lecteur et démontre ses incohérences au fur et à mesure des 3 albums. Au final, décevant.