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icolas passe ses vacances chez sa tante. Le mari de cette dernière étant décédé, il va pouvoir lui tenir compagnie et lui apporter l’aide nécessaire pour l’entretien du jardin, un domaine qu’il affectionne tout particulièrement. Récit initiatique par excellence, Parfum de lilas entraîne le lecteur à la suite d’un adolescent qui se rapproche de la frontière du monde adulte ; retiré de son cocon familial le temps d’un été, le contexte est propice à une maturation rapide. Replié sur son sécurisant pré-carré vert la journée, il s’échappe de sa vie monacale la nuit, le temps de fumer un petit joint, allongé sur la plage. C’est là, sous la clarté de la voûte céleste, qu’il fera sa première rencontre - atypique - estivale. La seconde - plus classique, celle-là - survient le lendemain matin. Les éléments se bousculent.
Le graphisme et le ton ne déparent pas l’histoire : un soupçon de naïveté, celle du débutant, mêlée à de belles promesses. Le trait léger, tout en courbes et douceur, retranscrit bien l’insouciance de Nicolas qui se laisse bon gré mal gré porter par les événements. Cependant, le difficile travail sur l’expressivité des protagonistes n’est pas toujours abouti, le dessinateur semble tourner autour du dosage idoine sans systématiquement parvenir à l’atteindre. Cette impression d’une certaine ingénuité chez le jeune auteur canadien se ressent aussi dans une narration qui semble avoir été comme canalisée par autant de gardes fous que nécessaire pour éviter les sorties de route. La lecture est alors certes rendue fluide, presque facile, mais la conséquence est que l’un des plaisirs essentiels du liseur, constitué des possibilités offertes pour laisser dériver ses pensées, s’en retrouve quelque peu rogné à l’arrivée ; toutes proportions conservées, il s’entend. En effet, certaines belles idées sont développées avec beaucoup de finesse et de sensibilité, notamment dans la seconde partie où les situations sonnent parfois avec une justesse teintée d’empathie.
Sur une thématique similaire, Parfum de lilas se révèle sans doute moins subtil dans son approche que le récent L’été de Luca de Malik Deshors. Pour autant, Samuel Leblanc laisse entrevoir dans ce premier album initiatique, tant pour lui que pour son personnage, de belles possibilités.
On ne dira pas que je n'aime pas les auteurs canadiens et notamment québequois. J'ai découvert qu'il y avait parmi les jeunes également des talents.
Ceci est d'ailleurs la première oeuvre de Samuel Leblanc. C'est un très bon coup d'essai. Nous avons là une oeuvre d'une rare maturité qui explore des thèmes sans tabou. Bon, on admettra qu'il y a quelques erreurs sur la forme notamment un affreux lettrage qui perturbe un peu la lecture.
Ceci dit, j'ai beaucoup aimé le trait léger tout en finesse. On sent que cet auteur a d'énormes potentialités. J'espère pouvoir le retrouver à l'occasion d'une seconde oeuvre par exemple.
Un bon album, je suis assez d'accord avec ce qui a été dis dans la chronique, mais j'ajouterai une ombre au tableau : Le lettrage, il est affreux, parfois au bic (!), parfois à l'encre, certaines fois le texte prends toute la place (et des mots touchent les côtés des bulles), d'autres fois le texte se retrouve perdu au milieu d'une immense bulle...non vraiment le lettrage perturbe énormément la lecture et aurait mérité une (beaucoup) plus grande attention.