A
près la mort de leurs parents lorsqu'ils étaient enfants, Landra et Vidal furent recueillis par leur grand-père, le professeur Hugo Pecos. Ancien membre d'une organisation gouvernementale américaine, celui-ci a consacré son existence à l'éradication des vampires et des zombies. En effet, depuis la naissance de l'Etat d'Amérique, les morts-vivants ont constitué un problème que les premiers colons combattaient déjà au moyen de milices locales spécialement créées. Au sortir de la guerre de sécession, le Président Ulysse Grant décida la création de la Fédéral Vampire and Zombie Agency afin de coordonner les diverses actions sur le territoire national. Cette agence fut fermée au milieu des années 1970 après la fin des dernières manifestations vampiriques officiellement observées. Malgré tout, le professeur Pecos reste persuadé que les morts-vivants hantent encore le monde et que bientôt ils séviront de nouveau contre l'humanité.
Scénarisée par David Hine (Civil War : X-Men), la série FVZA publiée au sein de la nouvelle collection US Comics des éditions Soleil est présentée comme un événement. L’action de ce thriller fantastique est située dans une réalité alternative où les vampires et les zombies ont fait partie de la vie quotidienne durant de nombreuses années. Le scénario proposé est bien pensé : le vampirisme et la zombification sont ici abordés sous l’angle d'une épidémie virale. En outre, l'auteur s'est attaché à rendre son récit le plus réaliste possible en incorporant un aspect historique dans le vécu de ses personnages. Loin du mythe conventionnel ayant trait aux vampires, ou de la vision plutôt romantique des dernières productions cinématographiques (Twilight), le scénariste introduit l’idée selon laquelle le "virus" pouvait être employé comme arme biologique terroriste par des morts-vivants revanchards passés près de l’éradication. Malgré ces éléments positifs, la trame présente tout de même des airs de déjà vu : une infection causée par un personnage qui se joue des mesures de sécurité, des conflits internes entre jeunes buveurs de sang qui s’affichent « au grand jour » et leurs ainés qui préfèrent la discrétion, des autorités globalement à la ramasse et obligées de faire appel au vieux de la vieille retiré depuis des années au fin fond d'un trou perdu… Le concept n’est donc pas vraiment original, même s’il est correctement traité.
Le point fort de FVZA se trouve dans les dessins très réussis de Roy Allan Martinez. Son trait des plus réalistes renforce avec efficacité l'ambiance gore instaurée par David Hine. Il est visible que l'auteur a pris un certain plaisir en représentant les non-morts dans leurs diverses entreprises macabres. De même, la mise en page soignée fait la part belle aux grandes cases qui facilitent le suivi de l'action. Le très bon travail du coloriste Kinsun Loh doit aussi être mentionné car il contribue grandement à l'impression globalement positive qui se dégage du traitement graphique.
Les présentations étant désormais faites, les événements devraient se précipiter lors du prochain opus comme semble l’indiquer le dénouement de ce premier tome. Prévue en trois volumes, FVZA est une série destinée de prime abord aux amateurs du genre.
Quelques fois, je me dis que je dois être sans doute un adolescent attardé pour lire des histoires de vampires et de zombies. Le pire, c'est que j'ai aimé. Est-ce que je prends petit à petit goût au sang alors que j'étais autrefois incapable de regarder un film d'horreur ou d'épouvante ?
Non, cette bd est réellement fantastique par son côté histoire alternative. En effet, elle réécrit tout d'abord l'histoire des Etats-Unis en introduisant deux types de fléaux : le zombisme et le vampirisme comme une espèce de virus à éradiquer. Une agence gouvernementale a autrefois existé pour les combattre. Il s'agissait de la Fédéral Vampire and Zombie Agency. Ils ont rempli leur mission vers la fin des années 70 grâce à la découverte d'un vaccin. Cependant, ils doivent désormais rempiler. Voilà pour le contexte brillamment mise en scène !
Outre l'histoire officielle, il y a également le récit plus intimiste de ce grand-père qui protège ses petits-enfants dont les parents ont été tués par ces monstres. Il va les préparer au combat qui les attend.
Les dessins sont magnifiques à donner la chair de poule avec certaines images réellement choquantes et difficiles. Hélas, cela se laisse lire bien trop rapidement. Certes, on pourra reprocher le classicisme du scénario qui lorgne un peu sur les séries B ou Z. Cependant, c'est tellement bien réalisé qu'on se laisse séduire. Un must du genre vampirique !
Les fans d'épouvante y trouveront leur compte, bien que ce premier épisode se distingue plus pour la qualité de dessins, vraiment très beaux et bien mis en valeur par la grand format.
Côté scénario, on navigue en plein classique du genre : les gentils humains d'un côté, les monstres contagieux de l'autre. Ça fleure bon la série B mais c'est tout de même bien fait. On apprend en effet les origines de la FVZA et les maux qui se sont depuis longtemps dispersés parmi la population américaine.
Dernière précision : ça se lit en moins de temps qu'il ne faut au virus du Zombisme ou du Vampirisme pour passer dans le sang...