L
a Grande-Bretagne est devenue un no man's land placé sous quarantaine depuis qu’un virus a décimé la majorité de la population. Selena fait partie des quelques exceptions qui ont survécu au massacre et a depuis trouvé refuge dans un camp en Norvège. C’est là qu’un journaliste américain, désireux de faire toute la lumière sur une vérité cachée par l’armée, la contacte pour lui demander de servir de guide dans la zone sinistrée. D’abord réticente à l’idée de replonger dans ce cauchemar peuplé de morts vivants, elle décide finalement de rejoindre l’expédition sur le sol anglais. Si les chances d’en revenir vivant sont faibles, la première difficulté consiste cependant à rallier l’île, car les côtes sont étroitement surveillées par des militaires.
A la base de ces nombreux récits de zombies marqués par le chiffre 28, il y a évidemment le film de Danny Boyle et sa suite réalisée par Juan Carlos Fresnadillo. Mais, entre-temps, le virus à également contaminé le neuvième art. Il y a tout d’abord Panini, qui a publié un ouvrage de Steve Niles consacré à la genèse de cette infection qui sévit au Royaume-Uni, et maintenant Delcourt, qui propose une saga qui fait le lien entre les deux premiers longs métrages, 28 jours plus tard et 28 semaines plus tard. Cette série scénarisée par Michael Alan Nelson et dessinée par Declan Shalvey permettra aux amateurs du genre de patienter en attendant la sortie d’un troisième volet cinématographique qui commence tout doucement à se faire attendre.
Au centre de cette suite éponyme, il y a donc la rescapée du massacre précédent, qui doit à nouveau se frayer un chemin à travers l’horreur et dont les coups de machette ne manqueront pas de faire penser à ceux de Michonne, l’une des vedettes de Walking Dead. Si le sang froid et le charisme de Selena ont tout pour séduire, le groupe de reporters qui l’accompagne se révèle déjà beaucoup moins intéressant. Le lecteur ne manquera pas non plus de s’étonner de ce retour à peine justifié de l’héroïne dans l’enfer britannique et de se demander ce qu’il est advenu des autres survivants de Worsley House, Jim et Hannah. Néanmoins, malgré ces quelques interrogations, l’univers imaginé par Boyle est parfaitement exploité, tout comme le personnage principal. L’intrigue, axée sur l’action, manque certes parfois de profondeur, mais répond parfaitement au cahier des charges du film d’horreur de série B.
Au niveau du graphisme, derrière la couverture séduisante de Tim Bradstreet, les dessins sombres et efficaces de Shalvey, rehaussés par la mise en couleur de Nick Filardi, parviennent à installer une ambiance assez réussie.
Si, au royaume des zombies, Walking Dead demeure indéniablement roi, ce début de série se révèle assez prometteur et saura combler les amateurs de ce genre initié par La nuit des morts-vivants de George Romero en 1969 et récemment ravivé par l’incontournable saga de Robert Kirkman.
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