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rnaud Quéré a eu 28 ans en l’an 2000. Tout gamin, il s’imaginait un futur extraordinaire avec des voitures volantes, une vie sur Mars, des navettes spatiales… Véritable produit de la génération Goldorak, Buck Rogers ou Cosmos 1999, le môme, alors âgé de six ans, s’invente mille et une aventures extraordinaires et rêve d’un avenir dont il serait le héros. Qu’est-ce qui différencie le petit Arnaud d’un enfant né à l’aube du troisième millénaire ? Si les références et les aspirations sont forcément différentes, car dépendant fortement de l’époque, de nombreux points communs subsistent, de la perception du temps qui passe, si éloignée de celle d’un adulte, à l’attrait de l’interdit.
Après Un air de Paradis, et Mon Copain Anne, l’auteur récidive sur le même thème, celui de son âge tendre passé en banlieue lyonnaise. Il réussit le tour de force d’éviter les redondances et les répétitions, mais aussi de conserver toute la fraîcheur et la sensibilité rencontrées dans ses deux précédents ouvrages. Il saute volontiers d’un style graphique à l’autre et incorpore également quelques photos, témoins d’une enfance finalement pas si lointaine.
Les réflexions d’Arnaud Quéré sur le garçonnet qu’il était et sur la vie, en général, sont faussement naïves et témoignent surtout de sa nostalgie de l’insouciance et de son combat permanent pour ne jamais devenir une grande personne. Nul doute qu’à travers son métier de dessinateur de bandes dessinées, il y est en partie parvenu.
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