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ans un futur proche, le Japon, en guerre contre les forces chrétiennes impérialistes, a décidé d’institutionnaliser la vengeance personnelle afin de minimiser les désordres sur la voie publique. Moyennant finance et quelques démarches administratives, n’importe qui peut régler – définitivement - ses comptes avec qui l’a offensé. De retour du front, Hiroshi se voit offrir un poste d’exécuteur suppléant de vengeance...
A mi-chemin entre Blade Runner et 1984, Freesia propose une vision d'avenir blême et sanglante. L’idée de base - la vendetta devenue service public - est originale, mais, malheureusement, Jiro Matsumoto n’en profite guère pour développer une intrigue consistante. Se contentant d’une ligne narrative minimale, l’auteur égrène des situations extrêmes à la violence gratuite et, inopinément, quelques scènes pornographiques. Les personnages, tous invariablement monolithiques, n’offrent guère plus de répit tant leur agissements sont prévisibles. L’écriture de ce seinen semble plus avoir été pensée pour offrir un exutoire à ses lecteurs que pour provoquer une quelconque réflexion.
La réalisation graphique est satisfaisante dans son approche très classique qui privilégie les personnages. Loin d’avoir une précision millimétrée, le dessinateur préfère utiliser un style relâché donnant l’impression d’un crayonné très travaillé. Cet encrage particulier permet néanmoins d’offrir une vision originale de cet environnement futuriste. La mise en page est parfaitement maîtrisée, les différentes scènes d’action étant particulièrement réussies.
Récit d’anticipation très extrême, Freesia est à réserver à un public averti et habitué du genre.
(6/10: assez bien)
Entrée en matière assez intrigante pour ce 1ier tome de "Freesia".
Le personnage principal, Kanô Hiroshi, est d'un comportement assez insaisissable, tout comme le Japon dystopique dans lequel il évolue.
Kanô semble doté de talents psychiques particuliers, à moins que cela ne soit qu'un délire de plus issue de son esprit malade. Comme ces hallucinations qui le font passer des heures entières à s'entretenir avec des personnes visibles seulement de lui.
Le Japon est lui aussi en équilibre précaire. A l’extérieur, le pays est plongé dans un guerre territoriale contre les forces chrétiennes, pour d'obscures raisons. Malgré le conflit, les tokyoïtes s'efforcent à garder un semblant de vie normale. Les lois liberticides font leur apparitions, comme celle qui autorise à se faire vengeance ou à payer un tiers pour cela.
Kanô va devenir auxiliaire de vengeance personnelle, dans un Tôkyô qui retourne à ses instincts primaires : survie, violence, et sexe.
Un dessin agréable, avec une patte originale, rappelant celle de M. Shirow. Un scénario dont les volumes suivants devront éclaircir les enjeux, au risque de paraitre artificiellement complexe.