C
’est de manière spectaculaire qu’Ayoma, Dak Moira et Brume S'Maze s'évadent de la prison orbitale d'Ovoide Caustica. Afin de remettre la main sur les trois dangereux terroristes, les gardiens du pénitencier décident de libérer un autre détenu : Jérémiah Harm ! Cette traque ayant pour enjeu la sauvegarde de l’univers aboutit dans les quartiers chauds de New York, là où se trouve l'Eclat Basal, convoité par le trio sanglant.
Le personnage principal a beau arborer le logo de Delcourt sur le front dès la couverture, ce one-shot est bel et bien une production de Milady Graphics, le nouveau label des éditions Bragelonne. Par le biais de cette collection, l’éditeur ne se cantonne donc plus dans la fantasy, car, après avoir livré le très bon récit super-héroïque Black Summer, il s’attaque ici à une histoire de science-fiction riche en testostérone.
Trois vilains qui veulent détruire la Terre et un gentil qui va essayer de la sauver… euh non … en fait, il est encore plus méchant que les autres et n’en a finalement rien à cirer de l’avenir de notre planète, mais bon, il va quand même tenter de mener à bien sa mission en les arrêtant. Au niveau de l’originalité de l’intrigue, il faudra donc repasser, tout comme pour la finesse. Keith Giffen (Lobo) et Alan Grant (Judge Dredd) ne font effectivement pas dans la dentelle et proposent un scénario essentiellement basé sur l’action. Les motivations de ce mercenaire au langage minimaliste, qui tire avant de réfléchir, sont d’ailleurs accessoires : seule compte l’accumulation d’affrontements violents, mais non dépourvus d’humour. Cette aventure riche en hémoglobine ne réserve certes que peu de surprises, mais le lecteur ne s’ennuie pas pour autant, car, même si les deux scénaristes ont beau se défouler sans se prendre la tête, ils ont suffisamment de bouteille pour proposer un comics distrayant et amusant.
Les cinq épisodes de cette saga sont dessinés par deux auteurs brésiliens. Les trois premiers sont l’œuvre de Rael Lyra (Dragonlance, X-Men), tandis que les deux derniers sont de Rafaël Albuquerque (Fear agent, Superman/Batman). Si la mise en images est assez plaisante et l’ambiance en parfaite adéquation avec l’histoire, le changement de style entre le graphisme plus fouillis du premier et le trait plus épais du second est tout de même dérangeant.
Idéal pour les amateurs de récits dynamiques qui veulent se distraire sans se faire mal au cerveau !
Je n’aime pas trop les mercenaires qui tapent avant de discuter et qui se la joue assez sympa pour sauver le monde. Jeremiah Harm est une bd typiquement bourrine où il faudra laisser son cerveau de côté. Cela peut parfois faire du bien ou parfois, cela peut nous abrutir.
Le manque d’imagination des auteurs est criard dans ma mesure où ils puisent de toutes leurs forces dans l’existant sans se creuser les méninges. Je n’aime pas là encore ce procédé. Cette lecture n’apporte rien. Certes, l’humour et la violence seront au rendez-vous dans la traque des trois plus grands aliens dangereux de la galaxie.
Au niveau du graphisme, le dessin est plutôt laid. N’ayons pas peur des mots pour désigner une situation ressentie. C’est fouillis et brouillon. Le rendu est loin d’être impeccable.
En conclusion, c’est assez dispensable.