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’adaptation cinématographique de l’œuvre de Lewis Caroll par Tim Burton a donné lieu à une riche activité éditoriale autour d’Alice au pays des merveilles. L’éditeur Soleil a lui aussi saisi l’occasion pour sortir son adaptation signée Leah Moore (fille du scénariste Alan Moore) et John Repprion dans la collection US comics. Dans le projet The complete Alice in Wonderland, ces deux auteurs britanniques adaptent les deux romans consacrés aux aventures de la jeune fille. Un second tome pour L’autre côté du miroir est donc prévu.
Lors d’une lecture en plein air initiée par sa sœur, l’attention d’Alice est attirée par un étrange lapin blanc qui ne cesse de contempler sa montre à gousset en clamant son retard. La petite fille le suit jusqu’à son terrier et, après une chute vertigineuse, échoue dans un monde fantasmagorique.
La bande dessinée reste très fidèle à la version originale même si l’exercice d'adaptation oblige à sélectionner certaines histoires du conte pour en abandonner d’autres. Les scènes retenues sont les plus utiles à la compréhension de l’intrigue et sont en outre bien développées. Le lecteur retrouve l’univers absurde, la petite fille spontanée et les personnages délicieusement fous du récit d'origine. Malheureusement, ce travail ne se révèle qu’à moitié réussi, l’humour loufoque de Lewis Caroll étant restitué avec une certaine maladresse. Globalement, si le scénario manque de rythme et, si les enchaînements entre les parties ne bénéficient pas, de fait, de la plus grande des fluidités, l’intégralité du tome reste néanmoins agréable à lire.
Pour les dessins, le duo d’écrivains a fait appel à la mangaka brésilienne d’origine japonaise, Erica Awano. Le style manga n’est pas flagrant dans cet opus hormis pour les expressions faciales d’Alice. De quoi moderniser et égayer un graphisme sobre et classique. Les illustrations se veulent proches des planches d’origine de John Tenniel, désormais indissociables du texte de Lewis Carroll. Et c'est réussi tant au niveau des couleurs que du trait, comme pour les personnages relativement bien ressemblants. L’illusion fonctionne, le lecteur peut s’imaginer être en possession d’un livre pour enfants du dix-neuvième siècle.
Un ouvrage intéressant car il renoue avec la tradition littéraire enfantine de l'époque et ne dénature pas le chef d’œuvre original. Malgré cela, un manque de cadence et une restitution parfois maladroite viennent assombrir ce tableau positif. A noter une plaisante surprise : le poème d’introduction de Lewis Caroll à son roman Les aventures d’Alice au pays des merveilles est présent à la fin du tome.
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