L
a mission est simple, cinq archers-aventuriers ont été engagés pour mettre la main sur un mystérieux volume à la couverture rouge. Un petit détail néanmoins : ce précieux livre repose actuellement dans la bibliothèque de l’Inquisition à Milan…
Richard Marazano (Le complexe du chimpanzé, Dusk) a puisé dans les poncifs du genre pour attaquer cette nouvelle série d’albums indépendants. Une héroïne au physique engageant, un groupe de mercenaires audacieux, un commanditaire cagoulé, une mission « impossible » et l’inévitable échauffourée dans une auberge, il ne manque au sommaire que les gardes du cardinal et les ferrets de la reine. Si la trame est convenue, elle a le mérite de démarrer sur les chapeaux de roues. En effet, le scénariste a choisi, dès les premières pages, de plonger le lecteur dans l’action et de laisser les explications pour plus tard. Le passé - évidemment - trouble d’Héloïse n’est dévoilé que dans les dernières pages. Au delà de l'intrigue elle-même, le scénario souffre également d'un manque de rigueur dans sa construction. Différents éléments introduits au cours du récit, tel que, par exemple, la volonté de trahison de Jakobus et Aznar, ne sont pas résolus et même oubliés.
Aux pinceaux, le vétéran Alfonso Font (Tex, Les mémoires d’un gentilhomme corsaire) utilise sa grande expérience dans le domaine de la BD populaire pour illustrer cette histoire. Le trait, nerveux, va à l’essentiel, malheureusement, au détriment de la précision et, sur certaines planches, du respect des perspectives. Heureusement que la mise en scène, très classique, est parfaitement en place. Le résultat est un album graphiquement sans atouts particuliers, mais qui a le mérite d’offrir une lecture des plus aisées.
Malgré un physique des plus entreprenants, il faudra à Héloïse d’autres cordes à son arc pour entraîner les lecteurs jusqu'au bout de ses aventures.
Narration parfois un peu longue et dialogue quelques peu décalés, les premières planches sont plutôt sympa même si le dessin est assez quelconque. 7/10.