S
taline l'avait prédit : "Le futur ne sera pas tout à fait celui que l'Amérique semblait prévoir". Lorsqu'en juillet 47, deux OVNI s'écrasent sur la Terre, le hasard fait bien les choses en choisissant l'Est (Sibérie) et l'Ouest (Nouveau-Mexique). Les découvertes technologiques vont changer le cours de l'histoire, équilibrer les forces en présence et donner des airs de prophète au petit Père des peuples. Nico, jeune fille adoptée par un ex-agent de l'O.S.S., est plongée dans cette lutte de pouvoir entre services secrets et va tenter de découvrir son passé issu des ruines fumantes du Berlin d'après guerre.
Fred Duval imagine un passé futuriste à la guerre froide. Partant de l'existence de l'homme de Roswell et surtout de la technologie avancée des petits hommes verts, réécrire l'histoire devient un plaisir, un jeu. Toutes les pistes sont possibles mais il faut pouvoir étonner, surprendre tout en restant crédible. Au-delà du catalyseur de départ, l'existence d'une technologie extra-terrestre, Fred Duval construit un solide récit d'espionnage digne des meilleurs James Bond, avec son lot d'action, de séduction et de rebondissements. Les lieux choisi sont assez symptomatiques de la volonté de situer Nico dans un contexte classique, sexy et délicieusement exotique : la Tour Eiffel, un défile de mode parisien, un Orient-express survitaminé, … La recherche de l'identité de Nico est un prétexte supplémentaire pour creuser dans le futur bloc de l'Est et ajouter une touche dramatique en jouant légèrement sur la corde sensible, tout en traitant d'un sujet méconnu des conséquences de la deuxième guerre mondiale : les "Femmes des ruines" (die Trümmerfrauen), ces veuves qui ont reconstruit les villes allemandes.
Basé dans les années 50 et 60, le terrain de jeu de Nico est le cadre idéal pour le trait de Philippe Berthet, jamais aussi à l'aise qu'en pleine guerre froide. Rajouter une touche SF pour l'exotisme permet au co-créateur de l'univers Pin-up de se replonger dans les machines volantes, ce qu'il n'avait qu'effleuré un temps avec l'échec commercial de Yoni. Le mélange des genres est plutôt réussi, les formes arrondies issues de concept-car ayant existé se marient judicieusement avec des idées plus improbables. La ligne claire permet de s'exonérer de détails souvent inutilement nombreux. La simplicité aide souvent à atteindre un certain esthétisme. Le personnage principal étant une jeune héroïne séduisante, l'amateur de Poison Ivy ou Dottie n'est pas dépaysé. Berthet nage comme un poisson dans l'eau. Un manque d'évolution et d'originalité pour certains, uns stabilité salvatrice pour les autres.
Nico est un récit rétro-futuro-uchronique mêlant habilement action, mystère, histoire et drame humain. Pour pimenter le tout, Duval & Berthet parsèment l'album de références musicales et de clins d'œil malicieusement modifiés, le lecteur se fera un plaisir de les chasser lors d'une deuxième lecture indispensable.
Nico est une bd intéressante qui part encore d'une uchronie : celle de l'utilisation d'une technologie extra-terrestre suite au crash de Roswell en 1947. On va retrouver l'intrigue 19 ans plus tard avec un monde qui a totalement évolué mais qui est toujours soumis à l'antagonisme entre les deux super-puissances.
J'ai eu plaisir à retrouver le dessin toujours aussi maîtrisé et rétro de Berthet. Il faut dire que Pin-up figure parmi mes bd cultes. Quant au scénario de Duval, il brille par son intelligence. Il est dommage cependant que les différents personnages manquent d'épaisseur et que certaines situations soient assez classiques (bouh les méchants viennent de l'Est !). Le début semblait très prometteur mais la suite se révèle une affaire d'espionnage à la James Bond (d'ailleurs les références ne manquent pas à commencer par cette base sous-marine).
Un univers pictural intéressant à découvrir !
Une uchronie très plaisante à lire, qui mixe efficacement espionnage et science-fiction, dans un contexte de Guerre Froide revisitée. Le scénario est assez lunaire et sort vraiment des sentiers battus. Tout l'inverse du dessin, d'un grand classicisme, mais qui s'avère tout de même très réussi. Une BD assez étrange au final, mais que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
Franchement je ne comprends pas l'engouement pour cette série...Scénario inexistant... je mets 1 étoile parce que berthet dessine toujours très bien les personnages féminin mais franchement il est bien meilleur dans ces bd catégories polar !
Voilà une rencontre franco belge intéressante pour des auteurs aux parcours différents. NICO représente une synthèse des deux talents. On y retrouve le coup de crayon et les couleurs magiques de l'un et le scénario puisant sa source dans l'uchronie brillante pour l'autre. Le tout nous donne un récit qui commence comme un "film" d'espionnage à priori classique mais évoluant dans un univers décalé où nos références culturelles et historiques s'entrechoquent de façon subtile. Les planches savoureuses, illuminées par le sourire et les yeux de la belle NICO se dévorent comme une friandise et l'on a tous envie de monter dans l'ATOMIUM-EXPRESS pour l'accompagner dans la suite de son périlleux voyage !
L'idée de départ est plutôt originale et laisse présager d'un scénario hors des sentiers battus.
A la place on a droit à une vulgaire histoire d'espionnage avec quelques anachronismes en plus.
Le dessin est de style rétro; on aime ou on aime pas.
Au total une oeuvre qui aurait gagné à être plus décalée.
Je réserve ma cotation pour le tome 2 mais je crains une déception.
Paris : 1966. Pour sa 1ère mission, Nico - jeune agent(e) de la CIA - se fait piéger par le KGB et doit fuir pour Vienne à bord de l’Atomium Express…
Grâce au savoir-faire de Fred Duval, ce qui s’apparenterait à une classique histoire d’espionnage se révèle être, en fait, une uchronie des 60’.
Entre un certain Mc Queen (chauffeur à la CIA !) ou un dénommé Fidel Castro (barbouze de son état !), Philippe Berthet élabore un univers rétro-futuriste où évolue une gent féminine à la plastique (toujours) irréprochable…
Prometteuse uchronie ou simple histoire d’espionnage ? Le tome 2 nous le dira !
Berthet nous sort son meilleur dessin ( et c’est pas peu dire) pour cette nouvelle série, son graphisme « rétro » fait merveille pour cette histoire de SF qui se déroule dans le passé.
Le principe de l’uchronie et de la réécriture de l’histoire est ici particulièrement bien exploité, avec des petits clins d’œil anecdotique tout à fait savoureux.
Le scénario est passionnant, bourré de surprises et de bonnes idées.
Le genre d’album qu’on lit très vite pour savoir ce qu’il va se passer… et qu’on relit tout de suite après pour mieux apprécier les dessins.
Une des bonnes surprises de 2010,et déjà un des meilleurs albums de l’année.
Recommandé !
Retour gagnant pour Berthet qui après s'être associé à Yann pour "Yoni" ,série interrompue et assez décevante, nous revient en force avec ce nouvel opus , avec Fred Duval au scénario, à qui l'on doit déjà le désormais classique "Carmen Mc Callum" et le très remarqué et remarquable "Code Mc Callum".
Un dessin parfait, qui arrive à nous faire oublier les mythiques "Pin Up", servi sur un scénario impéccable de Duval, bref une série qui débute bien et qui me donne envie de lire la suite.
Même si j'apporterai certains bémols.
En effet, l'histoire part sur les chapeaux de roues avec un début d'uchronie assez originale mais qui se transforme assez vite en une histoire classique d'espionnage qui s'éparpille un peu entre la trame personnelle (recherche de ses parents par Nico) et les missions de la parfaite espionne.
Pour ma part, j'ai passé un très agréable moment de lecture,que demander de plus à une bande dessinée? Et les petits défauts du premier opus sont vite effacés par un dessin et un sens du rythme efficace.
J'ajoute que j'ai choisi d'acheter la version dite "collector" même si l'édition commerciale présente une qualité égale de papier. La couverture,le dos toilé , le carnet de croquis et mon éternel esprit de collectionneur m'a irrésistiblement poussé vers l'achat de cette version , somme toute très abordable.
A savourer évidemment.
Lecture agréable en ce qui me concerne. Dessin sans surprise mais parfaitement maîtrisé de Berthet, qui mêle habilement le côté rétro d'un Pin-up avec le côté futuriste d'un Yoni. Scénario hyper-huilé de Duval, rien à redire, en attendant que les personnages gagnent un peu en épaisseur.