L
’histoire est connue de tous, même de ceux qui n’ont pas lu le livre. Alice tombe dans un trou en suivant le lapin blanc et se retrouve au pays des merveilles, un monde fantastique où elle rencontre des personnages pour le moins surprenants.
Le récit en lui-même, dans sa version originale, est très décousu. Il n’est donc pas surprenant de retrouver, dans cette adaptation très fidèle de David Chauvel, cette même trame parfois très confuse. Il peut en résulter une impression de précipitation, d’autant que, format bande dessinée oblige, l’auteur s’attarde moins sur les différents épisodes, mais l’ambiance de l’œuvre de Lewis Carroll est dans l’ensemble bien retranscrite. La beauté du texte anglais en moins, bien sûr.
La réussite de l’adaptation tient beaucoup au dessin de Xavier Collette. Dans un style qui n’est pas sans rappeler celui d’Enrique Fernández (qui avait illustré Le magicien d’Oz pour le même Chauvel, comme quoi le monde est petit), le dessinateur réalise une performance remarquable : l’immersion dans l’univers graphique est totale, et la physionomie des personnages, très travaillée, semble également avoir fait l’objet d’un soin particulier.
Reste la question qui, en dépit d’un bilan globalement positif, tombe invariablement à la fin de toute adaptation à ce point respectueuse : était-ce bien la peine ? La comparaison avec le récent long métrage de Tim Burton est à cet égard inévitable, et force est de constater que, puisant dans les deux romans de Carroll (Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir) et offrant une interprétation plus personnelle de l’œuvre, le cinéaste prend l’avantage. Mais ce n’est qu’une question de point de vue, et surtout de choix d’auteur.
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