A
près les étranges évènements qui ont plongé le village de Kerfilec entre présent et passé, Camille Desfhouets poursuit son enquête. Dans le même temps, l'humiliation que lui faire subir son marie pourrait bien de changer la donne et transformer cette recherche de la vérité en une vengeance d'un tout autre ordre. La clef du mystère réside peut-être derrière les murs de l’école Capucine…
Jean-Blaise Dijan (Les quatre de Baker Street, Les yeux d’Édith) clôt, avec ce deuxième tome, une intrigue des plus alambiquées. À partir du très classique thème « le retour sur les terres de son enfance après de longues années », le scénariste pimente son récit d’un soupçon de sorcellerie à effet « temporel » quelque peu invraisemblable. Situer l’histoire en Bretagne, terre de légendes par excellence, n’excuse pas tout. De plus, le grand nombre de personnages, principaux ou non, alourdit passablement la narration. Pour démêler tous ces fils, Dijan se voit contraint de multiplier les explications avec force dialogues, au détriment de la fluidité. Un troisième volume, loin d'être inutile, aurait sans doute permis d'offrir une lecture plus plaisante.
Passionné d’aviation, Vincent (Albatros) a dû mettre ses ailes de côté pour illustrer cette histoire se déroulant au XIXe siècle. Si l’influence du grand Régis Loisel est bien présente dans plusieurs scènes, le travail graphique du dessinateur est néanmoins déjà très abouti. La mise en page est particulièrement soignée avec de nombreuses vues en plongée et contre-plongée particulièrement spectaculaires. Cette multiplication de points de vue originaux confère beaucoup de profondeur aux planches. Ses personnages, flirtant parfois avec la caricature, sont expressifs et pleins de vie. La belle Camille, par exemple, est tour à tour touchante et inquiétante.
Les amateurs d’intrigues compliquées et de récits denses seront comblés par ce très beau diptyque à l’air marin.
Poster un avis sur cet album