S
a petite sœur aveugle à califourchon sur son dos, Kokoro tente, la nuit et en pleine forêt, d'échapper à un individu qui le poursuit avec une machette. Une créature spectrale lui fait soudain face pour lui indiquer un refuge. Sont-ils pour autant tirés d'affaire ?
En neuf pages haletantes, le climat est installé. Le scénariste Kei Sanbe (Kamiyadori, Testarotho) peut sereinement, toutes proportions gardées, revenir ensuite sur ce qui a précédé cette scène d'introduction. Deux gosses de dix et cinq ans, abandonnés par leur mère, qui arrivent sur une île pour rejoindre une poignée d'autres gamins dans un centre où ils sont placés sous l'autorité d'éducateurs aussi nombreux qu'eux. Si la présence des adultes varie au gré de leurs escapades sur le continent, l'effectif des mômes diminue, les disparitions s'enchainant.
Inutile d'en dévoiler plus, L'ïle de Hôzuki est remarquablement construit, oscillant entre récit d'horreur teinté de survival et enquête menée par des gosses. Là réside son point fort : les thèses élaborées par les gamins apparaissent plausibles, mais leur personnalité, entachée d'un traumatisme profond, mêlée à une certaine propension à l'affabulation propre à leur âge vient brouiller les cartes. Difficile de démêler le fantasme de la piste réelle, le soupçon fondé de l'interprétation hâtive. Ne plus avoir confiance en personne comme échappatoire ? Les adultes en particulier, tous plus ou moins dévoyés et prêts à exploiter les faiblesses de ceux qu'ils sont sensés protéger. Kokoro doute et le lecteur avec lui.
D'accord la couverture de ce premier volume est laide et constitue un obstacle qu'il faut passer, ok les récits qui ont tenu en haleine le temps de quatre volumes, soit environ huit cent pages, ne sont pas légion et on ne sait pas ce que la suite réserve. Mais si le suspens à couper... au couteau ne vous rebute pas, si une dose de petites culottes et de formes généreuses - au niveau minimum syndical requis par le genre - ne vous arrache pas des spasmes indignés, si l'étymologie du mot thriller évoque encore quelques promesses pour vous, offrez-vous une escale sur L'île de Hôzuki. De là à dire que vous n'en reviendrez pas...
Mes premiers pas dans le "Seinen" et j'en suis plutôt content . J'avais peur que ce soit niais, mais finalement le scénario du premier tome est très encourageant . On y retrouve du suspens, de la peur, de l'érotisme et des sujets embarrassants sans que cela ne soit difficile ou déplaisant à lire et regarder .
C'est un manga assez moyen par rapport à ce qui sort dans ce genre actuellement. Le huis-clos de l'île est habilement exploité pour créer un climat spécial entre paranoïa et mensonges et faux-semblants.
Cependant, mis à part cela, ce n'est guère des situations et des comportements crédibles. J'avoue ne pas avoir été convaincu par la lecture de ce titre qui reste assez classique dans son scénario.
Pour autant, il faut restituer ce seinen dans le contexte de son époque (il y a presque 10 ans). Il faut dire que depuis, les mangakas ont exploité le filon avec plus ou moins d'habileté. Là, on peut dire que la mise en scène est bien ficelé avec une absence de confusion.
Je dirai qu'au moins la lecture ne fut pas ennuyeuse ce qui est déjà un bon point. Le ton est également assez adulte malgré un graphisme qui aurait pu laisser croire le contraire. Pour autant, la plupart des protagonistes sont des enfants et non des adolescents.
Je n'ai pas aimé également la fin ouverte. Mais bon, c'est une histoire de goût.