1977, Alix Lepic, jeune anthropologue suisse est au Népal où elle espère obtenir des informations sur le Ban Mãnis, un homme sauvage lointain parent des yétis et autres Big Foot. Au cours de son expédition, elle s'éprend de son guide et fait passer sa quête initiale au second plan. Le retour en Europe sonne la fin de la romance. Vingt-cinq ans plus tard, sur un coup de tête, Alix décide de repartir à la recherche de cet amour népalais, mais il a disparu…
Ban Mãnis est un témoignage "fictionnel" basé sur la vie d’Alix Lepic, disparue tragiquement et mystérieusement dans l'Himalaya. André Taymans s'est attaché à imaginer une fin crédible en partant des informations recueillies auprès de la famille, d'amis de la scientifique et issues de la presse. Le flou des circonstances exactes du drame permet une certaine latitude. La force du récit vient de la crédibilité développée par l'auteur associée à une sensibilité qui donne une âme réelle à cet album. Le décor se prête à la poésie, à la rêverie et à la contemplation. La montagne et plus particulièrement l'Himalaya, au-delà des exploits sportifs personnels, appelle à la méditation et aux rapports humains harmonieux et apaisés. De nombreuses scènes et échanges éclairent le récit sous cet angle et les passionnés rencontrés au fil des pages confirment le dernier beau voyage qu'André Taymans a souhaité offrir à cette femme hors du commun. Quel bel hommage ! Grand amateur de montagne et de voyages au bout du monde, il s'est lancé dans un projet intimiste qui emmène en dehors des sentiers battus. Sa ligne épurée laisse le lecteur vagabonder en accompagnant du regard une errance spirituelle et sentimentale.
Sortie dans un presque anonymat à l’automne dernier, cette belle histoire d’amour mérite le détour à l’heure de la St Valentin, pour qui souhaite faire une pause dans le maelström de violence et d’action que proposent bien souvent les étals de nos libraires.
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