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asmine Giggs, une jeune criminologue, enquête sur une affaire de meurtres sanglants exécutés selon des rituels sataniques. A mesure que son enquête progresse, les faits troublants s’accumulent. Elle semble impliquée dans cette affaire, les apparences et son ascendance étant pour le moins accablantes. « Démon » s’ouvre alors que les grilles de la prison de Catalina se sont refermées sur elle. Dehors, une fillette exécute ses victimes. Le nom qu’elle donne à la police ? Yasmine Giggs.
Nous, enfin une certaine catégorie de lecteurs au moins, nous sommes plutôt enclins à reconnaître des qualités aux héroïnes sexy mises en valeur par un graphisme fin et élégant où l'usage des courbes est savamment utilisé.
Nous, pas blasés pour deux sous, nous n’avons pas d’a priori face à une énième resucée du mythe du Malin et de ses innombrables suppôts terrestres aux visages et agissements divers et variés.
Nous, vierges de toutes nos lectures passées, nous sommes a priori réceptifs, limite complices, face aux machinations ignobles qui mettent en péril l’intégrité physique et mentale du personnage principal.
Nous, en public adulte et courageux, nous ne détournons pas le regard lorsque l’hémoglobine se répand et les cadavres se multiplient.
Nous, spectateurs à l’immense culture, nous surprenons et nous amusons parfois à relever les références, hommages et clins d’œil à d’autres œuvres qui émaillent parfois les albums.
Nous, public à la patience légendaire, nous sommes tout à fait capable de ronger notre frein et sortir notre portefeuille pour suivre des tomes durant une intrigue capable de ménager rebondissements et coups de théâtre opportuns.
Malgré tout cela, il est extrêmement difficile d’être indulgent avec ce 3ème tome de « L’Ennemi ».
Censé conclure la première partie d’une série reposant sur des ingrédients solides à défaut d’être novateurs et doté d’un graphisme plaisant, il cumule les défauts. On nous ressert le vieux plat réchauffé et complaisant de la prison de femmes avec ses scènes de nus et de sévices infligés par des cerbères en jupons plus vicieuses encore que leurs homologues masculins. L’Ennemi on l’aime bien mais, à compter du 3ème album, on se lasse de le voir dans l’ombre et de profil arrière (qui n’est pas son meilleur à dire d’experts) et ses sbires de type kleenex nous font plus bailler que frémir. Les doutes des deux seuls indéfectibles soutiens de l’héroïne, à savoir un immense flic bourru et une figurante assurant le quota d’ethnies représentées dans l’album, invitent plus à la moue qu’à l’indignation. La mise en scène des meurtres ne surprend plus depuis deux tomes. Le personnage de la petite fille, bras armé des conspirateurs, tout comme ceux des parents de Jasmine nous pousseront peut-être à compulser notre collection complète de Mad Movies pour mettre un titre sur des impressions de déjà-vu. La conclusion frôle le happy end et actionne les grosses ficelles d’une ouverture dépourvue de surprise, sans qu’on soit en mesure de se prononcer sur le bien-fondé d’une suite à donner à cette série.
Tiens, il y a des jours où, l’amateur, à peine repu et surtout déçu, lâche négligemment l’album qu’il vient de lire avec un lourd soupir de lassitude. Et si, à trop lire, il était son propre Ennemi…
Cette série s'améliore d'album en album. En effet ce troisième opus de la série est plus sombre, plus ''malsain'' que les précédents et encore plus prenant. Les fils du complot visant à éliminerle père de Yasmine Giggs est des plus élaboré et complexe au point que c'est un véritable plaisir de suivre son exécution. Ce n'est pas le genre de série qui plaira à tout le monde mais c'est vraiment passionant à lire.
Âmes sensibles s'abstenir.